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Economie nationale | La Tunisie face aux défis de la reprise

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La conjoncture économique est toujours aussi délicate, avec notamment une inflation galopante, rognant substantiellement le pouvoir d’achat des citoyens. Mais à travers cette morosité économique ambiante, se dissémine un léger parfum d’optimisme, né d’un principal élément : l’arrivée de la pluie, qui ravit les agriculteurs et permet tout au moins d’espérer une campagne agricole moyenne.

Nous croyons que quelle que soit la situation, quels que soient les remparts qui se dressent devant nous, quelles que soient les difficultés, nous serions désormais capables, à force de détermination et de volonté, de les surmonter.

La Tunisie a, certes, un potentiel de développement réel mais contraint. Sa croissance économique est aujourd’hui entourée de plusieurs incertitudes. Plusieurs analystes et économistes sont d’avis que le taux de croissance de l’économie tunisienne pour l’année 2023 est toujours inférieur à celui des années précédentes.

A la suite d’une pandémie (2020-2021) qui a testé nos capacités d’adaptation et nous a obligés à redéfinir nos priorités en termes de santé et de protection sociale, 2022 a vu l’arrivée d’une nouvelle crise  avec le début de la guerre en Ukraine.

Combinée à la sécheresse intervenue lors de la campagne agricole 2021-2022, la hausse des prix des matières premières et celle des produits alimentaires ont  provoqué une série de coupes budgétaires, de pertes de valeurs pour les entreprises et de sacrifices pour les citoyens. La crise ukrainienne et son incidence mondiale sur l’énergie et l’agroalimentaire ont provoqué des factures beaucoup trop élevées qui ont impacté directement ou indirectement la quasi-totalité des secteurs économiques. Les niveaux d’importation étant bien plus importants que ceux d’exportation, et le déficit commercial ne fait que s’accentuer.

Des indicateurs peu enthousiasmants

Dans ce contexte, le programme national  des grandes réformes structurelles (2023-2025), qui concerne de nombreux secteurs vitaux, a été conçu pour atteindre la relance économique promise.

Comme le montrent plusieurs études et rapports, tous les indicateurs sont toujours au rouge. En effet, les difficultés de mobilisation des ressources extérieures de financement persistent encore. Ainsi, 14.859 MD de crédits extérieurs sont prévus dans la loi de finances de 2023 (contre 12.652 MD dans celle de 2022), un montant difficile à obtenir sans la finalisation de l’accord de facilité élargie avec le FMI, et ce, d’autant que Moody’s a dégradé, de B3 à Caa1, la note souveraine de la Tunisie, avec une perspective maintenue négative, reflétant un affaiblissement de la gouvernance. Le service de la dette extérieure a, quant à lui, augmenté, estimé à 8.949 MD pour 2023, contre 6.048 MD en 2022.

Pour l’investissement, le taux  serait de l’ordre de 16,5% en 2023, associé à un taux d’épargne modeste de 10,8% et à une croissance faible. Ceci est dû à un environnement non favorable se traduisant par la fermeture, depuis 2019, de 433 entreprises industrielles, dont 212  totalement exportatrices, occasionnant 6.000 pertes d’emplois. L’augmentation du taux d’intérêt par la BCT et le recours massif de l’Etat aux crédits intérieurs ne sont pas de nature à favoriser la reprise escomptée de l’investissement.

Croissance : risques de stagnation

Le taux de croissance prévu pour 2023, dans le budget économique et le budget de l’Etat, n’est que de 1,8%, annonçant des risques de stagnation. Des mesures spécifiques, dans chaque secteur, s’imposent pour relancer la croissance.

De même, le taux d’inflation a excédé les 10%  et risque de s’accentuer davantage. Cette envolée est en relation avec les ajustements des prix des produits compensés et les pénuries des produits de base.

Afin de relever les défis des principaux enjeux, en termes d’inflation, d’approvisionnement du marché et de financement extérieur, la Tunisie gagnerait à finaliser l’accord de facilité élargie avec le FMI, en mettant en œuvre les mesures indispensables dans les meilleures conditions possibles,  intégrer, avec la souplesse nécessaire, le secteur informel dans le système de développement.

Il s’agit aussi de stimuler l’épargne nationale, au service de l’investissement privé et de la croissance, améliorer le climat général de l’investissement, au service des petites et moyennes entreprises, et celui de la productivité de l’économie permettant les ajustements de salaire qui s’imposent pour préserver la paix sociale.

Programme de sauvetage

Et c’est à partir d’un diagnostic exhaustif sur la situation économique en Tunisie, lors de la rencontre du Président Kaïs Saïd avec  des universitaires et académiciens, tenue récemment, qu’a été soulevée la nécessité d’adopter un programme de sauvetage financier dans les plus brefs délais, étant donné que la crise est financière par excellence et qu’il ne faut pas attendre la fin des négociations avec le Fonds monétaire international pour agir.

En outre, des mesures urgentes doivent être prises, d’autant plus que les réformes incluses dans le dossier des réformes auprès du FMI concernent le moyen et le long terme. Selon l’expert Ridha Chkandali, «la solution est de rechercher des sources de revenus en matière de devises étrangères, que ce soit par le biais de prêts ou d’un programme de sauvetage clair».

Et d’ajouter que «la situation économique est caractérisée par une inflation financière très élevée estimée à 10,3 %, et un taux d’inflation au niveau des denrées alimentaires dans la limite de 25 %.

La levée des subventions n’est actuellement pas possible au niveau de l’approche comptable, notant que l’accord avec le FMI prévoyait la levée des subventions cette année, et cela a également été inclus dans la loi de finances 2023 en supprimant les subventions sur le carburant à 2.100 milliards et des matières de base pour une valeur de 1.000 milliards».

Il a poursuivi en expliquant que «le prix mondial moyen du pétrole se situe dans les limites de 74 dollars, et dans les hypothèses du budget de l’Etat, il se situe dans les limites de 89 dollars, ce qui signifie que chaque dollar qui diminue selon les hypothèses de l’Etat équivaut à un profit de 141 milliards de dollars», estimant que la demande de report de la levée des subventions d’une année supplémentaire a des justifications et ne nuira pas à l’accord technique avec le FMI».

Le risque à éviter, dans les années à venir, c’est de continuer dans la seule voie, celle du conjoncturel, sans se préoccuper d’une approche plus structurelle prenant en compte le contexte mondial hautement difficile et les nouvelles données existantes en même temps que les axes stratégiques retenus par le nouveau modèle de développement.

C’est dire que le nécessaire basculement du conjoncturel vers le structurel commande une appréhension conséquente des mesures et des réformes à décider et à entreprendre.

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