Economie tunisie

Portrait-Mokhles Mechri, cofondateur de « Hackathon Tunisia » : «Aujourd’hui, le hackathon est devenu un catalyseur de réflexion»

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Mokhles Mechri, âgé seulement de 24 ans, a quitté les bancs de l’université pour se lancer dans une aventure entrepreneuriale. Mais avant de fonder sa propre entreprise, il a appris à devenir entrepreneur.

Regard espiègle et grand sourire accroché aux lèvres, Mokhles Mechri trépigne d’impatience devant son ordinateur. D’un geste de la main, il fait défiler la présentation qu’il a préparée sur son entreprise. Excellent anglophone, il aime s’exprimer en anglais. «Je vais vous expliquer exactement en quoi consiste notre activité», dit-il brièvement, avant de se lancer dans un long pitch. Mais le jeune entrepreneur a raison. L’entreprise se spécialise dans un domaine peu commun : l’organisation des hackathons. 

Les expériences se succèdent 

Il faut dire que le parcours professionnel du jeune entrepreneur mais aussi le succès qu’a connu jusque-là le projet expliquent tout son enthousiasme. Mokhles Mechri, qui n’a que 24 ans, a quitté les bancs de l’université, non pas pour vagabonder, mais pour se lancer dans une aventure entrepreneuriale. Mais avant de créer sa propre entreprise, il a appris à devenir entrepreneur. Il a dû fréquenter plusieurs associations et enchaîner les petits boulots. Toutes ces expériences l’ont forgé. « A chaque nouvelle expérience, je fonce et j’apprends. J’ai roulé ma bosse partout et j’ai fait mes armes dans de multiples domaines. J’ai travaillé en tant que freelanceur, ce qui m’a permis de rencontrer plusieurs dirigeants d’entreprise mais aussi d’avoir la conviction que je suis né pour être entrepreneur », soutient-il. 

Son premier contact avec le monde de l’entrepreneuriat fut grâce à une formation organisée par la fondation Biat pour la jeunesse où il a pu découvrir les principes fondamentaux de l’entrepreneuriat: qu’est-ce qu’un Business Model ? Comment générer des revenus ? Le concept l’a immédiatement séduit.

Il a trouvé l’entrepreneuriat à son goût et a décidé de pousser un peu plus ses recherches.  C’est à ce moment-là que l’idée de son premier projet « Tourathna » a commencé à le hanter.

Il s’agissait de digitaliser les jeux traditionnels. Pour un premier projet, c’était indéniablement un succès. Grâce à l’accompagnement de la « Ticdce », il a pu développer l’application mobile et concrétiser son idée. 

Passage en France, le déclic 

Mais c’est suite à son passage en France que son parcours professionnel a pris une nouvelle tournure. Mokhles a eu l’opportunité d’achever son service civique au CDSI (Centre de ressources et d’animation pour le développement et la solidarité internationale) à Boulogne.

Là-bas, il a mis sur pied un « Hackathon » sur les enjeux climatiques qui a vu la participation de nombreux jeunes français. L’événement, premier en son genre dans le Nord de la France, a été un franc succès et très médiatisé. C’était de bon augure pour Mechri qui avait alors l’esprit agité. Car, après avoir terminé le service civique qui a duré 6 mois, le jeune a dû prolonger son séjour et s’est lancé dans un voyage en quête de soi.

Faut-il rester en France ou revenir à Tunis ? « Ma situation était un peu paradoxale. Je n’ai pas de diplôme universitaire et j’ai eu quand même l’occasion de partir en France où on m’a proposé un emploi. Après avoir achevé le service civique, j’ai prolongé mon séjour de quelques mois. Pendant ce temps-là, j’ai rencontré beaucoup de Tunisiens toutes catégories socioprofessionnelles confondues. Je voulais une réponse à la question qui me taraudait : dois-je partir ou rester en France ? », se souvient-il. 

La décision n’a pas beaucoup tardé et Mokhles, mu par la volonté de faire bouger les lignes dans son pays natal, décide de créer sa propre entreprise qu’il nomme « Hackathon Tunisia ».

« A mon retour, mon entourage familial était déçu. Je suis issu d’une famille de la classe moyenne et le flou entourait encore mon avenir.  Je n’avais pas de diplôme universitaire et on avait estimé que mon retour en Tunisie est une erreur », poursuit-il.

Accompagné par son coéquipier, Ala Ben Trad, Mechri s’est lancé dans une aventure entrepreneuriale unique, malgré les doutes et les incertitudes que leur instille leur entourage.

« Au début, l’idée du projet intriguait notre entourage et suscitait beaucoup d’interrogations. On nous posait des questions sur la manière dont nous allions générer des revenus, sur notre business plan, sur la façon dont nous allions créer de l’impact. Mais la passion était notre arme face à un avenir incertain. On voulait certes gagner de l’argent mais surtout on voulait créer le changement, contribuer à faire bouger les lignes. Car le Hackathon est une méthode qui sert à susciter la réflexion et le changement, à travers les solutions rassemblées », se confie-t-il.

Et le jeune entrepreneur d’ajouter : «Le concept consiste à faire appel à des jeunes qui vont cogiter et se creuser la tête pendant 24 heures. Si le Hackathon devient une tradition ancrée, on parle alors de solutions au pluriel. Des solutions pour résoudre des problèmes de diverses natures. Chaque Hackathon est une expérience unique où on est imprégné d’émotions, où on tisse des liens et on développe nos réseaux professionnels ».

Là où mène l’ambition 

Leur premier partenaire fut le Pnud qui les a mandatés pour organiser, en novembre 2022, un Hackathon sur la démocratie. De fil en aiguille, la jeune entreprise qui fête, cette année, deux ans seulement d’existence, a pu gagner en notoriété et attirer des partenaires du secteur privé mais aussi des institutions publiques.

A son actif, 15 Hackathons de différentes formes. « Nous avons commencé à gagner la confiance même des institutions publiques. D’ailleurs, nous avons organisé, en septembre 2023, en partenariat avec le ministère de la Santé un Hackathon sur la maladie du cancer. A l’issue de l’événement, plusieurs solutions ont émergé, dont notamment la digitalisation de la prise en charge du cancer. Le Hackathon est devenu un catalyseur de réflexion mais aussi une méthode pour dénicher même les talents », explique-t-il. 

Aujourd’hui, l’entrepreneur ne veut pas en rester là et réfléchit à diversifier les activités de son entreprise, en entamant une expérience dans l’accompagnement. « Notre objectif est de mettre en place, après chaque Hackathon, un programme de 3 mois qui offre de l’accompagnement aux trois meilleures idées. On veut lancer un programme de pré-incubation. On veut que « Hackathon Tunisia » joue un rôle actif dans l’écosystème de l’entrepreneuriat en aidant les jeunes à implémenter des projets issus des Hackathons qu’on organise. Nous voulons donner des ailes à ces idées-là », dit-il plein d’ambition. 

Certes, il s’agit d’une mission qui présente son lot de défis, mais Mokhles dit qu’il est confiant en l’avenir et peut compter sur son réseau de partenaires, d’incubateurs et d’experts pour mener à bien la nouvelle mission. 

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