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Affaire Boughalleb : confusion et désinformation autour de l'identité de la plaignante

Affaire Boughalleb : confusion et dsinformation autour de lidentit de la plaignante

 

Après l’annonce de la garde à vue du journaliste Mohamed Boughalleb, dans la soirée de vendredi 22 mars 2024, des informations ont commencé à circuler concernant l’identité de la partie plaignante. Si plusieurs sources proches du pouvoir ont affirmé dans la matinée qu’il s’agissait d’un ministre, le porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis et les avocats du journaliste sont venus par la suite indiquer qu’il s’agissait d’une fonctionnaire. Celle-ci a d’ailleurs été auditionnée et avait maintenu sa plainte.

 

Sur les réseaux sociaux, des internautes ont commencé à partager une ancienne publication d’une dame qui avait porté plainte il y a de cela une année contre M. Boughalleb. Ces internautes ont ainsi déduit que le journaliste a été placé en détention sur la base des poursuites engagées par la dame. Une importante vague de partages de cette information a déferlé sur le Facebook tunisien, d’aucuns prenant à témoin cette plainte pour affirmer qu’il ne s’agit en rien d’une affaire de liberté d’expression.

 

 

 

Toutefois, vérification faite par BN Check, il s’est avéré qu’il y a eu confusion sur l’identité de la plaignante. Tout d’abord, le tribunal et les avocats ont affirmé qu’il s’agissait d’une fonctionnaire du ministère des Affaires religieuses. Sauf que la dame présentée comme étant la plaignante est une enseignante du supérieur. Par ailleurs, cette dernière a fini par s’exprimer sur son compte personnel pour démentir le fait que Mohamed Boughalleb ait été incarcéré suivant sa plainte.

 

Les autorités judiciaires, les avocats de la défense ou encore le syndicat des journalistes confirment ainsi qu’il s’agit d’une fonctionnaire des Affaires religieuses qui a engagé les poursuites.

 

BN Check a d’ailleurs retrouvé un extrait du journaliste sur les ondes de Cap Fm, où il aborde la question des déplacements à l’étranger du ministre. Il y indiquait qu’une fonctionnaire, sans la nommer, l’accompagnait dans plusieurs de ces déplacements, s’interrogeant sur l’existence d’une mauvaise gestion au sein du département.

 

 

Ainsi, d’après les éléments qu’on a pu rassembler, on peut confirmer qu’il y a eu confusion autour de l’identité de la plaignante, que des internautes ont continué à partager la fausse information même après le démenti de la concernée et que cette fausse information a été instrumentalisée afin de discréditer les accusations d’atteintes à la liberté de la presse en replaçant l’affaire dans le cadre de la diffamation.

 

Mohamed Boughalleb avait été convoqué le 20 mars pour comparaître le vendredi 22 mars. A cause de son état de santé, le journaliste a refusé la comparution et a présenté via son avocat un certificat médical. Le juge a rejeté le certificat et une brigade s’est déplacée pour l’interpeller. Après son audition par la cinquième brigade centrale de la Garde nationale à l’Aouina, il a été placé en garde à vue pour une durée de 48 heures.

 

I.L


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