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Romdhane Ben Amor : la migration clandestine n'est pas un complot contre le président !

Romdhane Ben Amor : la migration clandestine nest pas un complot contre le prsident !

Le porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) Romdhane Ben Amor, a commenté, mercredi 1er février 2023, les déclarations du président de la République Kaïs Saïed au sujet du drame de Zarzis.

Dans la soirée de mardi lors d’une visite inopinée à la caserne de la Garde nationale d’El Aouina, le chef de l’État est revenu sur plusieurs sujets dont l’affaire du naufrage d’une embarcation de migration clandestine au large de Zarzis dans le sud de la Tunisie. Qualifiant l’affaire de « crime prémédité dont les victimes sont des pauvres et des misérables », Kaïs Saïed a appelé à accélérer les procédures et traduire les responsables devant la justice dans les plus brefs délais.  

 

« Les déclarations du Président nous fatiguent ! », a avancé Romdhane Ben Amor au micro d’Elyes Gharbi lors d’une intervention téléphonique dans l’émission Midi Show sur Mosaïque FM. « Sur la forme, le président de la République nous a divisé en deux catégories : ‘les autres’ ; les familles et les associations de défense des droits de l’Homme d’un côté et de l’autre, lui et les quelques ’honnêtes’ qui lui sont fidèles. Le président de la République croit en la version des organes sécuritaires », a-t-il ajouté notant que les informations dont dispose le chef de l’État n’existent pas dans le dossier de l’investigation.  

Accusant le président de la République de monopoliser l’information, il a soutenu le droit des familles des victimes d’être bien informées sur le sujet. Selon le porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) l’embarcation n’avait pas été présentée comme une pièce à conviction auquel cas les familles auraient demandé une expertise pour vérifier la présence d’une voie d’eau dans la coque du bateau. 

Hier, Kaïs Saïed a assuré que « des indices concordants, pouvant se hisser au rang de preuves indiquent que le naufrage est prémédité et qu’il y a eu assassinat. L’épave de l’embarcation a été retrouvée. Elle était trouée et le trou était colmaté avec de la résine. Celui qui a prémédité cette opération est l’auteur du crime. Les enquêtes sont effectuées et il faut les condamner ». 

 

« Le président s’est désigné inspecteur et juge d’instruction et a presque prononcé des jugements. Chose que nous considérons comme étant une tentative d’orienter le dossier », a affirmé Romdhane Ben Amor. Il a ajouté que le président de la République se concentrait seulement sur la présumée affaire de l’argent qui aurait servi à financer l’opération dans le cadre d’une manœuvre politique, alors que les familles revendiquent la vérité sur ce qu’il s’est passé dans la nuit du 21 septembre et la pénalisation de ceux qui sont responsables des inhumations illégales.

Selon le chef de l’État, le drame de Zarzis a été fomenté de toute pièce ; 200.000 dinars auraient été injectés pour mettre en place toute l’opération, et l’inhumation sans autopsie, en plus des corps jetés à la mer, avaient pour objectif d’envenimer la situation à Zarzis.   

« La migration clandestine n’est pas un complot contre le président », a relevé Romdhane Ben Amor, soutenant que le président de la République est dans l’incapacité de répondre aux interrogations des familles des victimes et ne fait qu’instrumentaliser le dossier pour des fins personnelles. 

La ville de Zarzis vit une crise depuis le naufrage d’une embarcation clandestine en septembre ayant conduit au décès de 18 migrants.

Une enquête a été ouverte et le premier juge d’instruction chargé du dossier a autorisé la fermeture temporaire du cimetière dit « Jardin d’Afrique » et sa sécurisation jusqu’à l’achèvement de l’enquête. Il avait, alors, identifié un certain nombre de tombes sur lesquelles les familles de disparus ont émis des doutes, et a ordonné l’exhumation des corps pour achever les procédures d’identification. 

Le « jardin d’Afrique » est un cimetière servant à enterrer les migrants inconnus morts durant la traversée de la Méditerranée. Ce jardin avait été créé pour accueillir des dépouilles selon des conditions bien précises. Les cadavres doivent être soumis à un examen médical incluant des tests ADN et une identification du pays d’origine. 

L’enquête qui devait lever le voile sur les circonstances de cette tragédie n’a toujours pas abouti.

 

N.J. 


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