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Retour sur les enregistrements fuités de Nadia Akacha


 

L’ancienne cheffe du cabinet présidentiel, Nadia Akacha est devenue la star du moment suite à une fuite d’enregistrements audio comportant des révélations assez choquantes et surprenantes sur d’autres personnages politiques, mais aussi sur la personnalité de cette dernière. Pour le moment, dix enregistrements comportant la voix de l’ancienne cheffe du cabinet ont été rendus publics. Ils comportent des fragments d’une discussion qui aurait eu lieu après la publication de Nadia Akacha faisant allusion à une trahison de la part de l’actuel ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine.

Au cœur de la polémique, le président de la République Kaïs Saïed ! Nadia Akacha semble, dans le premier enregistrement fuité le 29 avril, remontée contre son ancien patron, le chef de l’Etat. Elle a affirmé que ce dernier dormait encore alors que la publication faisant allusion à Charfeddine avait été rendue publique aux alentours de neuf heures du matin. Elle a critiqué l’usage d’expressions telles que « recours à des forces étrangères » et avait estimé qu’il s’agissait d’un message que le président de la République lui avait adressé.

D’un ton ironique, elle a signalé à son interlocuteur (dont nous ne connaissons toujours pas l’identité), qu’elle, au moins, n’avait pas baissé les épaules. Cette allusion directe à la rencontre de juin 2020 entre Kaïs Saïed et son homologue français, Emmanuelle Macron, a été suivie par une information choquante. Le président de la République, selon elle, avait commencé à trembler à la vue de Macron et se serait jeté sur lui pour l’enlacer.

Les enregistrements ont, aussi, dévoilé que la relation entre Nadia Akacha et l’ancienne conseillère du chef de l’Etat, Rachida Ennaifer était loin d’être correcte. Nadia Akacha a affirmé avoir laissé Rachida Ennaifer, lors de la même visite, poireauter durant plus d’une heure devant l’ambassade de la Tunisie en France. Celle-ci avait été interdite d’accès au bâtiment en raison du dispositif sécuritaire déployé à l’occasion. « Je la regardais de la fenêtre… Je me suis bien foutue d’elle », l’a-t-on entendu ricaner dans un enregistrement fuité le 30 avril.

Concernant le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine, Nadia Akacha a affirmé que ce dernier contrôlait des pages Facebook et menait des campagnes de diffamation et de manipulation de l’opinion publique. Elle a, également, indirectement confirmé l’existence d’un lien entre l’ancien directeur de la sûreté national, Kamel Guizani et un groupe d’administrateurs œuvrant sous l’appellation l’entrepôt de la Mnihla.

Nous avons, également, entendu Nadia Akacha dire que le président de la République était malade et qu’il vivait dans le déni. Elle a expliqué qu’il était suivi par un médecin. « Même sur le plan personnel et psychologique, il va très mal… Le médecin a expliqué que le président allait faire une grande crise. Ceci va sûrement avoir lieu, car il ne prend pas ses médicaments et il n’est pas bien encadré… Les membres de sa famille et Atika ont aggravé la chose. Ils l’ont rendu fou », a-t-elle assuré.

Dans un autre enregistrement, Nadia Akacha s’en est pris à Ahmed Chaftar, membre de la campagne explicative du président de la République. Elle a évoqué son accent et la prononciation de ce dernier. « Il s’agit de la lumière de Kaïs Saïed. Il est leur supérieur et le plus intelligent d’entre eux. Ces personnes représentent un véritable danger. Il s’agit d’une secte… Comment le président accepte-t-il l’inexistence d’un porte-parole et le recours à ces personnes pour expliquer son projet ? », s’est-elle interrogée. Par la suite, elle a considéré que le chef de l’Etat utilisait ces personnes afin de tester la réaction des gens par rapport à certaines décisions. Il s’agirait de pions qu’il exploite de façon malsaine.

Nadia Akacha a, aussi, révélé que le président de la République avait envisagé d’expulser l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, Donald Bloom, du territoire tunisien en raison de la réaction de sénateurs américains aux mesures exceptionnelles. « Je lui ai demandé de garder son sang-froid et de ne pas prêter attention au président », a-t-elle ajouté.

D’autre part, Nadia Akacha avait évoqué Oussama Ben Arfa, un blogueur tunisien et l’a traité de mercenaire. Elle a affirmé qu’il s’agissait d’un vendu en contact avec une certaine Atika (prénom qui renvoie à la sœur de la première dame) et Taoufik Charfeddine. Elle a, aussi, cité le nom de famille « Hamzaoui ». Plusieurs personnes ont considéré qu’il s’agissait d’un certain Atef Hamzaoui, car Nadia Akacha avait parlé d’Américains et de suivi de la situation en Tunisie. Or, ce dernier travaille au sein du département de la défense des Etats-Unis.

Les fuites ont permis de révéler les véritables ambitions de l’ancienne cheffe de cabinet : devenir la première femme à occuper le poste de président de la République en Tunisie et dans le monde arabe. « Certaines choses sont écrites et ne peuvent plus être oubliées… L’UGTT, Ennahdha et les partis politiques ont tenu une réunion afin de réagir au statut… Je me suis engagée et je ne peux plus faire marche arrière », a-t-elle ajouté en faisant référence à la même publication faisant allusion à Charfeddine.

Par ailleurs, Nadia Akacha a indiqué à son interlocuteur qu’elle comptait se rendre à Berlin en Allemagne le 4 ou 5 du mois de mai.

 

Sofiene Ghoubantini


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