Point de vue | De la rentabilité des stades !
Les textes actuels demeurent, sans le moindre doute, un frein tangible considérable devant l’exploitation et le développement des infrastructures sportives tunisiennes. On parlera plus stades de foot que salles omnisports, même si les défaillances sont pratiquement similaires et durables. Aujourd’hui, l’Etat, en tant qu’agent économique puissant, n’est plus capable de bâtir des stades, de les rénover et de les équiper du matériel et de la logistique appropriés tels que l’éclairage et les vestiaires. Les moyens publics alloués dans l’investissement public et budgétisés sont minimes par rapport aux besoins ou encore bloqués, faute de procédures souples. Résultat, nos stades sont dans un état pitoyable, en manque de logistique et d’entretien (les municipalités sont démissionnaires). Aujourd’hui, le stade de Radès est le seul stade de qui dépend le championnat. Il est surexploité avec les matches du CA et de l’EST et de l’équipe nationale. Le stade de Sousse est une preuve criarde de ce qu’est la mauvaise gouvernance et les soupçons de corruption avec un stade non homologué par la CAF. Et si l’Etat levait partiellement sa main pour impliquer le secteur privé dans la gestion et l’exploitation des stades ? Pourquoi sommes-nous encore otages de ce modèle économique classique et «monopolistique» qui empêche des investisseurs de mettre des fonds pour construire et/ou exploiter les stades ? L’idée se pratique ailleurs à degrés différents et avec différentes formules. Et puis, on a un cadre légal rangé dans les bureaux et non appliqué en sport, celui du partenariat public-privé. On saura inventer une formule qui permettra à l’Etat, propriétaire légitime des stades, de s’associer avec le secteur privé pour, par exemple, payer des redevances à l’Etat et aux clubs pour organiser des événements au cours de la semaine et gagner de l’argent. Ou, par exemple, mieux exploiter les espaces publicitaires classiques et sophistiqués dans un stade et pendant un match. Parce qu’au fait, nos stades sont en berne pendant la semaine sans activités marchandes qui permettent à tous de gagner. Un stade n’est pas un lieu figé et sans âme, il peut être exploité et animé. Il y a même des stades où il y a des centres commerciaux, des restaurants, des cafés, avec des redevances considérables payées et qui profitent à l’Etat et aux clubs. En même temps on crée une dynamique économique sur les stades et des emplois. On va plus loin, pourquoi l’Etat ne se désengage-t-il pas complètement de la gestion des stades pour des privés qui payeront le droit d’exploiter un stade et qui trouveront un arrangement avec les clubs sur les recettes des matches et des revenus publicitaires? Ce sera, à court terme, un moyen de mobiliser des liquidités et d’opérer rapidement de sérieux travaux de rénovation et d’entretien. Pour cela, il faut une impulsion politique et réglementaire qui n’est pas malheureusement pour demain.
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