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Naoufel Amira : des médecins et des pharmaciens sont emprisonnés pour avoir fait leur travail

Naoufel Amira : des mdecins et des pharmaciens sont emprisonns pour avoir fait leur travail

 

Le président du Syndicat des Pharmaciens d’Officine de Tunisie, Naoufel Amira a indiqué que six médecins et deux pharmaciens ont été arrêtés depuis fin janvier 2024. « Il y avait une situation tendue… Nous avions décidé de suivre le déroulement de l’enquête… Ils sont poursuivis pour des faits s’inscrivant dans le cadre de leurs fonctions… Les produits en question ne sont pas des drogues… Il s’agit de produits classés dans le tableau A celui des produits toxiques et non celui des drogues », a-t-il dit.

S’exprimant le 19 mars 2024 durant « Sbeh El Ward » de Hatem Ben Amara sur Jawhara Fm, Naoufel Amira a indiqué que les pharmaciens ont été arrêtés pour avoir délivré des médicaments conformément aux certificats médicaux présentés. « Les gens sont en prison. Pour quelle raison ? pour avoir fait leur travail… Le psychiatre a prescrit des médicaments classés comme psychotropes… Que doit prescrire un psychiatre ? Le pharmacien a délivré des médicaments conformément à un certificat médical. Que doit-il faire d’autre ? Un pharmacien est poursuivi pour détention de psychotrope ! Or, quel est son travail ? Il détient et vend des psychotropes ! C’est son travail », a-t-il critiqué.

 

 

Revenant sur le décès du psychiatre Mohamed Hajji en prison, Naoufel Amira a affirmé que cette mauvaise nouvelle avait aggravé les tensions. Il a expliqué qu’il s’agissait du seul psychiatre à Bizerte. Il avait fait l’objet d’un mandat de dépôt. Il a assuré que le défunt avait été emprisonné malgré le fait qu’il soit malade. Il s’est retrouvé dans de mauvaises conditions d’incarcération. « Il était malade… On a demandé à le suivre d’un point de vue médical, de lui fournir ses médicaments, d’améliorer ses conditions d’incarcération, car il ne pouvait pas continuer à dormir par terre… Son état s’est détérioré. Il a été transféré à l’hôpital où il est décédé… Il avait près de 70 ans », a-t-il dit.

Naoufel Amira a indiqué que les structures professionnelles du secteur de la santé envisageaient la tenue d’une manifestation ayant pour point de départ le ministère de la Santé et celui de la Justice comme point d’arrivée. Il a expliqué que l’intégralité des structures syndicales des secteurs public et privé et de tous les corps du domaine médical y participeront. Il a expliqué que théoriquement les structures professionnelles étaient habilitées à dresser des sanctions en cas de manquement. L’intervention policière ou judiciaire ne doit pas, d’après lui, conduire à des détentions.

« Il ne s’agit pas de drogues… C’est des produits toxiques classés dans le tableau A… Les drogues sont classées dans le tableau B… Il y a un phénomène social… Est-ce qu’on peut le résoudre de cette façon-là ? Voici la solution : l’État doit assumer l’existence d’un problème… Il doit s’entretenir avec les professionnels de la santé à ce sujet… Nous pouvons trouver, ensemble, une solution… Il y a quatre années de cela, nous avions élaboré une plateforme permettant de suivre directement et instantanément ces produits… Ainsi, toute prescription passera par cette plateforme qui est directement contrôlée par la direction de l’inspection pharmaceutique… Cette plateforme a été offerte au ministère de la Santé par l’Ordre National des Pharmaciens », a-t-il ajouté.

Naouel Amira a indiqué que les structures professionnelles du secteur de la santé appelaient à la libération des détenus et à prendre du recul lors du traitement de ce genre d’affaires. Il a, aussi, précisé que la plateforme élaborée pour suivre la gestion des produits toxiques avait été offerte au ministère de la Santé il y a de cela trois années.

Pour rappel, Mohamed Hajji est décédé, le 14 mars 2024, en prison. Ses proches et certains collègues ont assuré que les conditions de détention du médecin étaient inhumaines et qu’elles ont conduit à une mort dans des circonstances malheureuses.

 

S.G


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