Economie tunisie

Mourad Ben Hassine, PDg du Cepex, à La Presse:  «Nous œuvrons à consolider nos exportations vers l’Afrique subsaharienne»

Pour la troisième édition du forum « Tunisia Africa Business Meetings » (Tabm) qui se tiendra cette année les 2 et 3 juillet, le Cepex, principal organisateur de cet évènement d’envergure, hausse ses ambitions. Cette édition consolide, en effet, le succès des précédentes : plus d’une trentaine de délégations africaines et quelques centaines d’entreprises venant des quatre coins du continent seront présentes à Tunis pour parler commerce, prospecter les opportunités de partenariats, mais aussi pour rencontrer de nouveaux clients ou fournisseurs. Au programme, des rencontres B2B et des tables rondes qui présenteront l’occasion d’aborder des thèmes d’actualité, tels que la Zlecaf. Mourad Ben Hassine, Pdg du Cepex, nous donne de plus amples détails sur cet événement business dédié à l’Afrique.

On en est à la troisième édition de «Tunisia Africa Business Meetings». Comment évaluez-vous déjà les deux premières éditions ? Quels sont les objectifs que le Cepex s’est fixés pour cette édition ?

En fait, l’idée a démarré au niveau du ministère du Commerce et du Développement des exportations en 2018 avec l’organisation d’un forum économique. Sur la base de ce forum, le Centre a été mandaté pour organiser des rencontres professionnelles multisectorielles qui ont donné lieu à la première édition qui s’est tenue en 2020. Cette première édition a coïncidé avec la pandémie Covid-19. Donc elle a été organisée en ligne.

On a constaté un intérêt particulier d’aller de l’avant sur ces rencontres professionnelles. On a organisé la deuxième édition en 2022, qui s’est déroulée en présentiel. On a enregistré la participation de 17 pays de l’Afrique subsaharienne. Et plus de 80 entreprises ont pris part à cette deuxième édition. Ce qui dénote de l’intérêt croissant à l’égard de cet événement. Cela nous a incité à organiser cette troisième édition.

Nous avons haussé nos indicateurs de performance. Donc on cible, pour cette troisième édition, la participation d’une trentaine de pays d’Afrique subsaharienne et de plus de 150 entreprises. On a pratiquement doublé nos objectifs quantitatifs. En termes d’objectifs qualitatifs, nous œuvrons à ce que les entreprises participantes puissent avoir des contacts avec des partenaires, amorcer des processus de partenariats professionnels, de réseautage, voir encore plus loin, qu’elles puissent établir des contrats et décrocher des bons de commandes. Dans le cadre de l’évaluation de la deuxième édition, nous avons enregistré la conclusion d’un certain nombre de contrats et de bons de commandes qui ont été établis immédiatement après ces rencontres.

Les chiffres sont parlants également.  En 2022, nous avons enregistré une évolution de nos exportations vers l’Afrique subsaharienne. C’est une tendance qui a été maintenue en 2023. Actuellement, la part des exportations vers les pays d’Afrique subsaharienne est de l’ordre de 3,5%, soit 1,5 milliard de dinars de recettes d’exportation de biens uniquement, hors services. Nous sommes dans cette logique et dans cette tendance pour que nos exportations vers l’Afrique subsaharienne puissent se consolider, mais aussi se diversifier en allant vers de nouveaux marchés, de nouveaux pays qui n’ont pas été, peut-être ciblés, par les éditions précédentes. C’est pour cela qu’aujourd’hui, nous avons déjà 27 pays qui ont confirmé leur participation sur les 30 pays ciblés.

Pour cette édition, le Cameroun est l’invité d’honneur. Pourquoi ce choix ? 

Le Cameroun, c’est un des huit pays ayant participé à l’initiative du commerce guidé dont a fait partie la Tunisie, dans le cadre de la mise en œuvre des accords de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Depuis mai 2023, plusieurs entreprises tunisiennes ont démarré des opérations d’exportation vers ce pays pilote, et ce, en utilisant les mécanismes de la Zlecaf. Nos exportations vers le Cameroun ont évolué de façon significative. Il est actuellement à la troisième position parmi les pays subsahariens en termes d’exportation, après la Côte d’Ivoire et le Sénégal.

Pour cette même raison, nous avons ciblé le Cameroun comme pays hôte, d’autant plus qu’au courant de cette édition, il y aura des ministres camerounais qui seront présents, soit dans le cadre des rencontres Tabm, ou dans le cadre du programme «Arab-Africa Trade Bridges» (Aatb). Ce sera une occasion aussi de consolider l’effort qui a été développé. Et je pense que la Tunisie et le Cameroun sont les premiers pays qui ont amorcé le processus de l’initiative de commerce guidée, notamment la mise en œuvre du certificat d’origine numérisé. Donc, il y a des résultats concrets qui ont été réalisés avec ce pays dans le cadre de la mise en œuvre de la Zlecaf.  La présence du secrétaire général de la Zlecaf, Wamkele Mene, rehaussera, d’ailleurs, cette édition. Il donnera certainement plus de détails à ce sujet.

Le financement est un volet très important quand il s’agit d’exportation vers les pays d’Afrique subsaharienne…

Certainement. Pour cette raison, nous avons déjà établi un partenariat avec le programme Aatb, relevant de Itfc, qui est l’Institution internationale islamique pour le financement de l’investissement et du commerce. Ce sont nos partenaires dans le cadre de cette édition. Et nous allons conclure des accords de partenariat à moyen terme pour appuyer le Cepex et pour assister les entreprises tunisiennes dans la prospection des marchés subsahariens. La Banque sahélo-saharienne pour l’investissement du commerce, la Bsic, est aussi un de nos partenaires avec laquelle on a déjà signé un mémorandum, il y a quelques semaines. Elle va nous appuyer dans cette démarche et sera présente aussi lors de cette troisième rencontre pour partager des informations avec les entreprises parce que la Bsic est présente sur une dizaine de pays subsahariens. Elle peut aider les entreprises tunisiennes en matière de financement, d’accès au marché grâce à un certain nombre de mécanismes qu’elle maîtrise et qui pourraient être utiles pour améliorer les performances de nos entreprises sur ces marchés-là.

Un autre événement se tiendra en marge de cette édition : le conseil des gouverneurs du programme «Arab Africa Trade Bridges».  Quelles sont les attentes par rapport à cette réunion ?

Le Conseil des gouverneurs est un événement à part. La Tunisie est membre de cette réunion. Elle est représentée par la ministre de l’Economie et de la Planification. En marge de cet événement, il y aura aussi une table ronde sur le gap de la sécurité alimentaire dans les pays arabes et africains. On sait que c’est la thématique du jour sur la scène internationale, pas uniquement à l’échelle régionale ou continentale. Bien sûr, les entreprises peuvent contribuer à la réduction de ce gap et le Cepex aussi, en tant qu’institution d’appui aux entreprises, peut également y contribuer à travers l’amélioration des performances de l’exportation. Quand on parle de sécurité alimentaire, on parle de produits agricoles disponibles, de la transformation de ces produits-là, de l’exportation, et donc de la chaîne de valeur mondiale des produits agroalimentaires et des produits transformés. C’est une thématique importante. Ce serait l’occasion, le 2 juillet, de débattre sur ces questions-là.

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