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Le sport à l’épreuve de la politisation des sportifs

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Les joueurs de Manchester United arborent le drapeau ukrainien avant leur match contre Manchester City, le 6 mars à Manchester. OLI SCARFF / AFP

« Le sport de Coubertin est mort et enterré, la fiction de son apolitisme est derrière nous », lance Jean-Michel De Weale, professeur de sciences politiques à l’université libre de Bruxelles. Le Comité international olympique (CIO), principal défenseur de cette doctrine, l’a lui-même abandonnée en avalisant la vague inédite de sanctions prises contre le sport russe immédiatement après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Or, bon nombre de sportifs n’ont pas attendu ce blanc-seing pour s’exprimer sur le conflit, confirmant que leurs engagements sont au cœur d’une « repolitisation » du sport mondial déjà sensible en 2021 avec les polémiques autour de l’Euro de football – l’UEFA avait refusé l’illumination du stade de Munich aux couleurs de l’arc-en-ciel envisagée pour protester contre une loi hongroise jugée homophobe – et l’affaire autour de la joueuse de tennis chinoise Peng Shuai. Comment sont-ils sortis de la réserve qui leur a longtemps été imposée ?

Quelques précédents historiques sont certes restés dans la mémoire collective, justement en raison de leur caractère exceptionnel… et des mises au ban qu’ils ont suscitées, comme le poing levé des sprinters afro-américains Tommie Smith et John Carlos sur le podium du 200 mètres aux Jeux olympiques de 1968.

L’entrée dans l’ère du sport-spectacle mondialisé a plus tard renforcé la prohibition des messages politiques dans les arènes sportives. Lorsque, par exemple, le footballeur Robbie Fowler exprime en mars 1997 son soutien aux dockers de Liverpool en grève, exhibant un message sous son maillot après un but en coupe d’Europe, il est sanctionné d’une amende par l’UEFA.

Le basculement marqué par Black Lives Matter

Celle-ci avait inscrit dans ses règlements l’interdiction de tout message politique après que la sélection suisse, lors d’un match contre la Suède en septembre 1995, avait déployé une banderole « Stop it, Chirac » pour protester contre les essais nucléaires français dans le Pacifique.

« La nouveauté, aujourd’hui, est que les sportifs qui prennent position sont entendus, voire soutenus et relayés, en tout cas qu’ils ne sont plus sanctionnés », note Carole Gomez, directrice de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques. En 2017, la star du football américain Colin Kaepernick, blacklisté par les équipes de NFL (la ligue professionnelle nord-américaine), avait encore payé au prix fort son engagement contre le racisme et les violences policières.

Trois ans plus tard, à la faveur du mouvement Black Lives Matter, de nombreux athlètes états-uniens reprennent son geste du genou à terre et contraignent les ligues professionnelles à adhérer à la mobilisation. « Black Lives Matter a marqué un basculement qui s’est propagé en Europe. Le monde du sport, en regard de ses propres valeurs, peut difficilement repousser un mouvement contre le racisme, l’homophobie ou la pauvreté », relève Jean-Michel De Waele.

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