Culture

“La Passion de Dodin Bouffant” de Tran Anh Hung, actuellement sur nos écrans: Un film beau et touchant !

Il est souvent difficile d’aborder la cuisine dans le cinéma. Oscillant souvent entre la comédie potache (Le Grand Restaurant de Jacques Besnard), la critique sociale (La Grande Bouffe de Marco Ferreri) et l’horreur maladroite plus récemment (Le Menu de Mark Mylod), la gastronomie n’a que rarement eu droit à sa juste représentation dans le 7e art. Mises à part quelques tentatives peu convaincantes où elle n’est qu’un décor qui sert d’autres propos.

Le film relate la relation entre un critique gastronomique et sa cuisinière à la fin du XIXe siècle ainsi que de leur rapport à la cuisine. Dans ce métrage, Tran Anh Hung (réalisateur franco-vietnamien) vient mettre la gastronomie au centre de l’histoire. Héroïne discrète qui existe à travers ce qu’elle procure chez les personnages du film portée par le duo d’acteurs Benoît Magimel et Juliette Binoche, dont le talent n’est plus à démontrer. On se laisse porter par la passion gastronomique de leurs personnages respectifs, aidés par une mise en scène simple, mais d’une grande efficacité. On notera aussi une photographie très belle qui met en valeur la nature (les saisons et les heures de la journée ont une grande importance dans le film), les aliments et les personnages ainsi qu’un montage qui rend le film digeste (sans mauvais jeu de mots).

Un peu à la manière d’un bon plat. On suivra ce qui est souvent bâclé dans le traitement de la cuisine dans les films. A savoir les différentes étapes d’un menu gastronomique de sa conception à sa réalisation sans aucune lourdeur ou longueur inutile. Ce dernier a d’ailleurs reçu le prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes. Parmi les choses marquantes dans ce film, il y a le lien qui est fait entre les relations humaines et la gastronomie de manière très poétique avec cette caméra contemplative, mais jamais rébarbative. On passe un bon moment en renouant avec cette idée de différence entre le besoin primaire (se nourrir) et le plaisir de la bouche avec lequel on brise un peu cette idée reçue, comme quoi ce dernier serait réservé à une certaine élite. Alors que, comme pour toute passion, c’est une question d’envie et d’affect. Un film beau et touchant à ne pas voir le ventre vide pour éviter d’avoir l’eau à la bouche !

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