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La Banque Mondiale suspend son cadre de partenariat stratégique avec la Tunisie : Inacceptable, inexplicable !

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L’information est tombée comme un couperet et les répercussions risquent d’être graves. D’une manière inattendue, la Banque mondiale a annoncé avoir suspendu les discussions avec la Tunisie concernant un nouveau partenariat stratégique sur fond de déclarations et positions du Président de la République jugées, par l’institution financière, « à caractère raciste »

Au départ, c’était l’agence Reuters qui a fait l’annonce affirmant avoir consulté une note interne adressée par le président de la Banque mondiale au personnel. Quelques heures après, le communiqué officiel tranche : « Les discussions sur le Cadre de partenariat pays de la Banque mondiale avec la Tunisie, définissant les orientations stratégiques des engagements opérationnels à moyen terme (2023-2027), ont été temporairement suspendues par la direction de la BM, sur fond des récents évènements concernant les migrants subsahariens ».

En effet, le président du Groupe de la Banque mondiale a adressé une note interne au personnel au sujet des récents événements en Tunisie, « qui préoccupent profondément le Groupe de la Banque mondiale et son personnel ».

« La sécurité et l’inclusion des migrants ainsi que des minorités font partie des valeurs fondamentales portées par l’institution, à savoir l’inclusion, le respect et l’antiracisme sous toutes ses formes. La direction du Groupe de la Banque mondiale l’a exprimé sans équivoque auprès du gouvernement », a-t-on dit.

Elle a cependant pris note « des mesures positives prises par le gouvernement pour apaiser la situation ».

« Le travail du Groupe de la Banque mondiale en Tunisie est consacré à améliorer les conditions de vie de tous les citoyens, résidents ou immigrants. Nous restons pleinement engagés dans nos opérations en Tunisie, œuvrant pour ses habitants dans le respect de nos valeurs », rappelle encore la BM.

L’information a eu l’effet de séisme dans les médias et sur les réseaux sociaux, où de nombreuses voix se sont élevées pour mettre en garde contre les répercussions d’une telle décision et contre un nouvel isolement de la Tunisie sur la scène internationale.

Pourtant, au moment où l’information commençait à prendre de l’ampleur, la diplomatie tunisienne tenait une conférence de presse pour s’exprimer sur cette affaire et donner plus de précisions quant aux positions officielles de la Tunisie.

Effectivement, le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, s’est adressé lundi 6 mars 2023 aux médias locaux et étrangers pour éclairer sur les mesures prises par les autorités tunisiennes en matière de gestion de l’immigration, notamment l’immigration irrégulière.

« Il est aussi bien étonnant que drôle d’accuser la Tunisie d’être un Etat raciste », a-t-il dit. Il a insisté, dans ce sens sur le fait que « la Tunisie a abrité durant des années des résidents et des migrants de plusieurs nationalités (…) Le ministère des Affaires étrangères ainsi que celui de l’Intérieur ont arrêté tous ceux qui ont commis des agressions, avec preuves à l’appui, suite à des enregistrements diffusés sur les réseaux sociaux ou suite à des plaintes déposées par des Subsahariens en Tunisie ».

La Tunisie ciblée ?

Mais c’était trop tard, et pour la Banque mondiale les dés sont jetés. Le message retenu, même s’il n’est pas explicitement annoncé : aucune tolérance face aux propos racistes.

Sauf que, pour certains observateurs de la scène nationale, la Tunisie est en train de payer le prix très cher de certaines positions diplomatiques hostiles à toute ingérence étrangère.

D’ailleurs, le nouveau chef de la diplomatie l’a annoncé. Pour lui, « la Tunisie fait face à une campagne et une attaque inédites ». Une version qui a été confirmée par le Président de la République qui dit « connaître pertinemment les personnes qui sont derrière cette campagne hostile à la Tunisie ».

En tout cas, il est rare de voir la Banque mondiale procéder à ce genre de décisions même en cas de conflit armé ou d’hostilités. D’ailleurs, on explique cette ferme décision par la précarité de la Tunisie sur le plan économique et par des pressions occidentales qui s’intensifient de plus en plus.

Mais il faut noter que ce cadre suspendu est un élément essentiel sur lequel reposent les orientations stratégiques de la Banque mondiale dans l’appui à la Tunisie. Ce cadre complète également les mécanismes d’appui du Fonds monétaire international (FMI), d’où les risques qu’encourt la Tunisie.

Réactions et inquiétude

En tout cas, les réactions à ce nouveau rebondissement d’envergure n’ont pas manqué à l’appel. Les économistes étaient les premiers à s’inquiéter quant à la coopération entre la Tunisie et la Banque mondiale qui finance de nombreux programmes de développement et d’investissement en Tunisie.

L’économiste et financier Bassem Naifar explique pour sa part que « les répercussions de la suspension temporaire des discussions entre la Tunisie et la Banque mondiale pourraient être graves ».

Assurant que les collaborations programmées entre les deux parties concernées vont se poursuivre, il a cependant estimé que les institutions financières dont le FMI pourraient être influencées par cette décision.  

De son côté, le secrétaire général-adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) Sami Tahri a rejeté la décision de la Banque mondiale, estimant que ce genre de mesures est inacceptable. « La Tunisie va droit vers la catastrophe au vu des politiques adoptées, mais nous devons rejeter ce genre de décisions hostiles au pays », a-t-il dit.

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Au départ, c’était l’agence Reuters qui a fait l’annonce affirmant avoir consulté une note interne adressée par le président de la Banque mondiale au personnel. Quelques heures après, le communiqué officiel tranche : « Les discussions sur le Cadre de partenariat pays de la Banque mondiale avec la Tunisie, définissant les orientations stratégiques des engagements opérationnels à moyen terme (2023-2027), ont été temporairement suspendues par la direction de la BM, sur fond des récents évènements concernant les migrants subsahariens ».

En effet, le président du Groupe de la Banque mondiale a adressé une note interne au personnel au sujet des récents événements en Tunisie, « qui préoccupent profondément le Groupe de la Banque mondiale et son personnel ».

« La sécurité et l’inclusion des migrants ainsi que des minorités font partie des valeurs fondamentales portées par l’institution, à savoir l’inclusion, le respect et l’antiracisme sous toutes ses formes. La direction du Groupe de la Banque mondiale l’a exprimé sans équivoque auprès du gouvernement », a-t-on dit.

Elle a cependant pris note « des mesures positives prises par le gouvernement pour apaiser la situation ».

« Le travail du Groupe de la Banque mondiale en Tunisie est consacré à améliorer les conditions de vie de tous les citoyens, résidents ou immigrants. Nous restons pleinement engagés dans nos opérations en Tunisie, œuvrant pour ses habitants dans le respect de nos valeurs », rappelle encore la BM.

L’information a eu l’effet de séisme dans les médias et sur les réseaux sociaux, où de nombreuses voix se sont élevées pour mettre en garde contre les répercussions d’une telle décision et contre un nouvel isolement de la Tunisie sur la scène internationale.

Pourtant, au moment où l’information commençait à prendre de l’ampleur, la diplomatie tunisienne tenait une conférence de presse pour s’exprimer sur cette affaire et donner plus de précisions quant aux positions officielles de la Tunisie.

Effectivement, le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, s’est adressé lundi 6 mars 2023 aux médias locaux et étrangers pour éclairer sur les mesures prises par les autorités tunisiennes en matière de gestion de l’immigration, notamment l’immigration irrégulière.

« Il est aussi bien étonnant que drôle d’accuser la Tunisie d’être un Etat raciste », a-t-il dit. Il a insisté, dans ce sens sur le fait que « la Tunisie a abrité durant des années des résidents et des migrants de plusieurs nationalités (…) Le ministère des Affaires étrangères ainsi que celui de l’Intérieur ont arrêté tous ceux qui ont commis des agressions, avec preuves à l’appui, suite à des enregistrements diffusés sur les réseaux sociaux ou suite à des plaintes déposées par des Subsahariens en Tunisie ».

La Tunisie ciblée ?

Mais c’était trop tard, et pour la Banque mondiale les dés sont jetés. Le message retenu, même s’il n’est pas explicitement annoncé : aucune tolérance face aux propos racistes.

Sauf que, pour certains observateurs de la scène nationale, la Tunisie est en train de payer le prix très cher de certaines positions diplomatiques hostiles à toute ingérence étrangère.

D’ailleurs, le nouveau chef de la diplomatie l’a annoncé. Pour lui, « la Tunisie fait face à une campagne et une attaque inédites ». Une version qui a été confirmée par le Président de la République qui dit « connaître pertinemment les personnes qui sont derrière cette campagne hostile à la Tunisie ».

En tout cas, il est rare de voir la Banque mondiale procéder à ce genre de décisions même en cas de conflit armé ou d’hostilités. D’ailleurs, on explique cette ferme décision par la précarité de la Tunisie sur le plan économique et par des pressions occidentales qui s’intensifient de plus en plus.

Mais il faut noter que ce cadre suspendu est un élément essentiel sur lequel reposent les orientations stratégiques de la Banque mondiale dans l’appui à la Tunisie. Ce cadre complète également les mécanismes d’appui du Fonds monétaire international (FMI), d’où les risques qu’encourt la Tunisie.

Réactions et inquiétude

En tout cas, les réactions à ce nouveau rebondissement d’envergure n’ont pas manqué à l’appel. Les économistes étaient les premiers à s’inquiéter quant à la coopération entre la Tunisie et la Banque mondiale qui finance de nombreux programmes de développement et d’investissement en Tunisie.

L’économiste et financier Bassem Naifar explique pour sa part que « les répercussions de la suspension temporaire des discussions entre la Tunisie et la Banque mondiale pourraient être graves ».

Assurant que les collaborations programmées entre les deux parties concernées vont se poursuivre, il a cependant estimé que les institutions financières dont le FMI pourraient être influencées par cette décision.  

De son côté, le secrétaire général-adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) Sami Tahri a rejeté la décision de la Banque mondiale, estimant que ce genre de mesures est inacceptable. « La Tunisie va droit vers la catastrophe au vu des politiques adoptées, mais nous devons rejeter ce genre de décisions hostiles au pays », a-t-il dit.

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