Economie tunisie

Chambre de Commerce tuniso-belgo-luxembourgeoise — Secteur du textile-habillement: Les travailleurs qualifiés de plus en plus rares

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Alors que la reprise du secteur textile-habillement se confirme, les professionnels sont de plus en plus confrontés à une véritable pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui peut compromettre la compétitivité de leurs entreprises. Le sujet a été abordé lors d’un forum, récemment organisé par la Chambre tuniso-belgo-luxembourgeoise, qui a été l’occasion de réfléchir à des solutions à même d’assurer la pérennité et le développement d’une filière qui pèse dans l’économie tunisienne.

L’année 2022 a été marquante pour le secteur du textile. Avec un chiffre d’affaires record des exportations qui a dépassé les 9.156 millions de dinars, soit une hausse de 21% par rapport à 2021, le secteur a retrouvé son rythme de croisière et son activité tend à s’accélérer davantage au cours de l’année 2023. Paradoxalement et en parallèle de ce démarrage en trombe après une décrue due à la pandémie du coronavirus, la pénurie de main-d’œuvre se fait, de plus en plus, sentir auprès des industriels qui font le constat d’un déficit de travailleurs qualifiés au moment où le secteur a vu s’offrir de nouvelles opportunités grâce à l’accélération de la tendance de délocalisation des unités de production européennes vers les pays du voisinage sud.

Le sujet a été, récemment, mis sur la table lors d’un forum organisé, jeudi 27 avril 2023 à Monastir, par la chambre de Commerce tuniso-belgo-luxembourgeoise (Cctbl) sur le thème «Le développement du secteur de l’habillement et du textile par la mise à disposition de ressources qualitatives». Plus de 200 intervenants du secteur, locaux et représentants de pays partenaires, ont été conviés à débattre de la problématique et de proposer des solutions et des recommandations à même d’assurer la pérennité et le développement d’une branche dont le développement doit nécessairement s’appuyer sur des ressources humaines qualifiées face à une demande internationale de plus en plus exigeante qui interpelle les entreprises tunisiennes de la filière habillement et textile.

Maintenir la compétitivité des entreprises, une priorité

«Ce secteur représente une part importante dans notre économie, joue un rôle prépondérant dans l’emploi et la croissance de notre pays. Cependant, le manque de travailleurs qualifiés dans ce domaine est une source de préoccupation pour les entreprises et les décideurs économiques», a indiqué Kais Fekih, président de la Cctbl dans son mot d’ouverture.

Soulignant que la Tunisie est devenue une destination de choix pour les entreprises du secteur de la confection grâce à sa position géographique stratégique, sa main-d’œuvre ainsi qu’à son environnement d’affaire favorable, Fekih a fait savoir que la croissance rapide du secteur a mis en évidence le besoin de main-d’œuvre qualifiée pour maintenir la compétitivité des entreprises.

Selon lui, les perspectives d’évolution pour la filière sont importantes d’autant plus que la Tunisie a déjà fait preuve d’une grande capacité d’adaptation et de faire face aux défis économiques. Il estime que cette branche a la possibilité de se transformer en un secteur plus innovant, et ce, en se concentrant sur la production de vêtements de qualité et respectueux de l’environnement qui répondent aux besoins des consommateurs qui sont de plus en plus conscients de l’impact environnemental des produits fabriqués.

«La crise Covid-19 et la guerre en Ukraine sont peut-être un mal pour un bien qui pourrait permettre à la Tunisie de retrouver une place de choix par rapport à ses concurrents internationaux. Il est temps de travailler ensemble pour investir dans le secteur de l’habillement, mais aussi dans la formation et la recherche. Il est temps de renforcer notre capacité à relever les défis économiques de demain», a-t-il conclu.

Une croissance accélérée

Soulignant le rôle important que joue l’industrie textile dans l’économie tunisienne en matière de création d’emplois et d’équilibrage de la balance commerciale, Saber Ben Kilani, représentant du ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, a rappelé que 102 entreprises industrielles belgo-luxembourgeoises ou à participation belgo-luxembourgeoise sont installées en Tunisie, dont 74 opèrent dans le secteur du textile et habillement, soit 73% de l’ensemble des entreprises dans ce secteur. Il a affirmé qu’en tant que 4e client de la Tunisie, l’union belgo-luxembourgeoise est un partenaire important du pays.

A elle seule, elle totalise 6% des exportations de la filière (plus de 564 millions de dinars en 2022). «Au cours du premier trimestre de 2023, les exportations de l’industrie textile-habillement ont atteint 2.627 millions de dinars, soit une hausse de 16,7% par rapport à la même période de l’année 2022. Si on continue sur cette même lancée, on va battre un nouveau record en 2023», a-t-il affirmé dans une déclaration à La Presse.

Les raisons de ce manque

En effet, malgré la conjoncture économique nationale et internationale difficile, le secteur de l’habillement et du textile continue à être l’un des principaux piliers de l’économie tunisienne.

C’est le deuxième secteur exportateur en Tunisie puisque les produits textile-habillement représentent 20% du total des exportations tunisiennes en 2022. Les entreprises du textile au nombre de 1.457 (dont 500 entreprises étrangères ou à participation étrangère) représentent 30% des entreprises industrielles et emploient plus de 150.000 personnes. 10e fournisseur de l’Union européenne en 2022 (2,3% de part de marché), la Tunisie est bien positionnée sur ce marché même si le secteur est doté d’un potentiel de croissance énorme lui permettant d’améliorer encore sa position.

Malgré cette belle performance, le secteur se plaint d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui peut compromettre sa compétitivité. Et ce sont les chiffres de l’Agence tunisienne de la formation professionnelle qui confirment ce constat: le nombre des apprenants du secteur textile et habillement continue toujours sa baisse passant de 4.752 en 2020 à 3.924 en 2022. Le président du Conseil d’administration de «Baco-Group» explique ce phénomène par plusieurs facteurs qui ont poussé les jeunes à bouder le travail dans les usines du textile. Tout d’abord, il y a l’attractivité du secteur qui s’est effilochée suite à son abandon par les autorités à partir des années 2000. Mais aussi la notion du travail a beaucoup changé : les ouvriers et les machinistes ne veulent plus travailler dans un environnement de stress.

La concurrence déloyale qui prévaut dans le secteur est aussi un facteur important qui a conduit à l’érosion des effectifs. «Il y a des professionnels qui ne respectent pas les lois en vigueur. 40% d’eux n’alignent pas les salaires sur les conventions signées», a-t-il précisé. De plus, le secteur paie le lourd tribut du fléau de la migration, mais aussi du défi de la transformation numérique qui exige une transition vers les nouveaux métiers. Tous ces éléments ont certainement poussé les jeunes à s’orienter vers d’autres secteurs, tels que le tourisme, l’automobile, le paramédical et les métiers de l’esthétique. De surcroît, la notion du travail a beaucoup changé et les jeunes n’acceptent plus l’environnement des usines.

Quelles solutions ?

En guise de recommandations, Ben Abdallah a proposé de négocier un accord sur l’attractivité des métiers textile-habillement, de revoir les accords de la branche de façon à garantir aux collaborateurs une meilleure flexibilité au travail, mais aussi d’améliorer leur bien-être au travail. Il s’agit, aussi, selon lui de mettre l’accent sur la réforme de la formation professionnelle, dont la politique souffre de l’absence de visibilité, d’une faible capacité d’adaptation et d’un mauvais pilotage du dispositif existant.

«Créons cette passerelle entre entreprises, centres de formation, lycées, Iset et travail en milieu professionnel de manière à ne pas créer cet écart entre la formation théorique et la formation pratique», a-t-il insisté. Pour Ben Abdallah, l’organisation des employeurs en groupements devrait être également un moyen pour maintenir les synergies entre les professionnels.

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