Bouderbala : il n'y a pas de guerre entre l'UGTT et Kaïs Saïed
L’ancien président de l’Ordre national des avocats de Tunisie, député et pressenti président de la prochaine assemblée des représentants du peuple, Brahim Bouderbala a considéré qu’on ne pouvait pas remettre en cause la légitimité du parlement. « La loi a été appliquée… Les chiffres présentés par l’Instance supérieure indépendante pour les élections sont convaincants. Je pense que pour la première fois de l’histoire de la Tunisie et depuis l’indépendance, des chiffres crédibles ont été présentés », a-t-il ajouté.
Invité de Midi Show par Elyes Gharbi sur Mosaïque FM, Brahim Bouderbala a considéré que les nouveaux élus devaient présenter une image positive du prochain parlement. Il a rappelé que les députés étaient des représentants du peuple entier et non de leurs circonscriptions respectives. Il a affirmé que les parlements précédents reflétaient une mauvaise image de la scène politique.
« Le prochain parlement doit être à la hauteur puisque le futur du pays dépend de la stabilité politique et de la situation économique… Le faible taux de participation résulte de plusieurs causes objectives… Nous pouvons citer principalement l’adoption d’un régime parlementaire… Le travail parlementaire s’est transformé, pour les Tunisiens, en un symbole de chaos et d’instabilité », a-t-il déclaré.
Brahim Bouderbala a considéré que les députés avaient pour défi de changer cette image. Il a évoqué les prérogatives de l’assemblée et la possibilité de soumettre des propositions de textes de loi et de contrôler le gouvernement. L’élu a souligné l’importance de préserver la liberté de presse, mais que le règlement intérieur pourrait décider de ne pas diffuser les plénières à la télévision. Il a indiqué qu’en cas de soumission de cette question au vote, il sera en faveur de la diffusion télévisée. Il a considéré que le parlement pourrait interdire l’usage du téléphone portable à l’intérieur de l’hémicycle.
Brahim Bouderbala a mis l’accent sur l’importance de la stabilité politique et de la relance économique. Il a évoqué la réforme de l’éducation, du transport et de la santé. Il a considéré que toutes les personnes ayant été élues lors des législatives étaient d’accord avec le processus entamé depuis le 25 juillet 2021 quelle que soit leur affiliation politique. La relation entre le parlement et les autres institutions de l’État est fixée par la constitution. Pour ce qui est du parlement au niveau interne, Brahim Bouderbala a considéré que des blocs parlementaires se formeront de façon naturelle et en raison des orientations idéologiques. Il a expliqué qu’une opposition au sein de l’assemblée se formera à chaque débat autour d’une proposition de loi.
« Il y aura des votes en faveur ou contre des lois… Les motions de censure seront soutenues par certains et contestées par d’autres… Le refus par le parlement d’une loi proposée par le gouvernement signifie l’existence d’une opposition… Je ne pense pas que toutes les lois seront passées… L’élaboration des lois se fait, avant tout, au sein des commissions parlementaires… Celles-ci, consulteront des experts si elles ne sont pas compétentes pour statuer sur certains sujets… Les commissions ne se limiteront pas aux avis de ses membres… Le parlement doit s’ouvrir sur la société civile et l’ensemble des compétences », a-t-il dit.
Brahim Bouderbala a considéré que la création d’une cour constitutionnelle aura lieu dans le cadre du processus entamé depuis le 25 juillet 2021. Il a estimé que l’état d’exception prendra fin à la suite de la création du parlement. Il a expliqué qu’il préférait voir la création d’une cour constitutionnelle après la finalisation des institutions faisant partie du pouvoir exécutif.
Brahim Bouderbala a considéré que la bataille de libération évoquée par le président de la République portait sur les questions économiques. Il a, également, estimé qu’il n’y avait pas de guerre entre l’UGTT et le chef de l’État. Il a qualifié les personnes appelant à interventions étrangères de traîtres.
S.G
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