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Basculement du monde et nouvelle mondialisation: Le nearshoring, une opportunité pour la Tunisie

La mondialisation nouvelle ou la démondialisation marque un nouvel état global dans lequel les échanges commerciaux, les relations économiques et même diplomatiques deviennent réticents au vu des risques majeurs provoqués par les grandes crises.

Le coronavirus et le conflit russo-ukrainien semblent accentuer ce phénomène, notamment en ce qui concerne les rapports économiques et commerciaux entre les grands Etats et les groupes d’alliances économiques. Où en est la Tunisie dans toute cette reconfiguration mondiale en mouvance ? La question a été débattue dans le cadre du forum sur le thème «La nouvelle mondialisation: une chance pour la Tunisie ?».

Si la démondialisation renvoie à tout un concept prônant une nouvelle organisation de l’économie mondiale, elle prend surtout en compte l’augmentation des interdépendances humaines mais s’efforce de les soustraire à la domination de la mondialisation financière et du libre-échange. La Tunisie semble exposée à ces nouveaux contextes, mais peut en tirer profit, notamment au niveau des atouts énergétiques de par son emplacement géographique. Tel a été le constat fait par le colloque en question ayant réuni les acteurs des différents secteurs de l’économie, du commerce, des technologies, de l’énergie et des start-up.

En effet, la revue l’Economiste maghrébin a organisé, en partenariat avec la Fondation Friedrich-Naumann pour la liberté, le jeudi 27 avril 2023, son 24e Forum annuel sur le thème «La nouvelle mondialisation : une chance pour la Tunisie ? ».

Au vu des différentes interventions, le forum a stimulé une discussion sur le positionnement de la Tunisie dans les chaînes de valeurs mondiales au vu d’une nouvelle configuration géoéconomique. Au fait, quatre grands panels, à savoir «La nouvelle géopolitique du monde : quelles conséquences économiques?», «La Tunisie face au basculement du monde», «La Tunisie au défi de la transition énergétique», «Ces pépites qui ont réussi à s’internationaliser» ont interrogé les contours du positionnement de la Tunisie à la lumière de cette nouvelle donne géopolitique et géoéconomique.

Des responsables nationaux et internationaux des secteurs public et privé et de la société civile ont mis en exergue le fait que ce nouveau contexte mondial en formation pourrait profiter à la Tunisie si elle concrétisait ses opportunités.

Réinventer ses relations économiques

Les différents intervenants ont souligné que la Tunisie doit réinventer ses relations économiques surtout avec ses partenaires historiques, dont notamment l’Europe.

Car, expliquent-ils, l’Union européenne semble à son tour revoir ses choix économiques stratégiques comme le rapprochement des unités de production pour éviter les risques et les coûts de transport des marchandises devenus élevés.

Marcus Cornaro, ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, a souligné que la Tunisie peut profiter du nearshoring (Ndlr : par différence à l’offshoring, c’est le fait de délocaliser une activité économique, mais dans une autre région du même pays ou dans un pays proche). «Il faut avoir un échange avec des partenaires dignes de confiance. La réduction des dépendances par rapport à certains produits est un objet de discussion avec nos partenaires dont la Tunisie. Il faut profiter du voisinage pour profiter des chaînes de valeur», ajoute Marcus Cornaro.

Les énergies renouvelables, un levier 

Lors de ce séminaire, un panel sur l’énergie a exposé les atouts de la Tunisie, notamment en ce qui concerne l’hydrogène vert. La Tunisie dispose de nombreux atouts pour développer une filière de production d’hydrogène vert, notamment en exploitant son important potentiel solaire pour produire de l’électricité renouvelable.

Bien que la Tunisie possède tous les atouts pour devenir un leader en matière de production des énergies renouvelables, elle souffre toujours d’un déficit énergétique inquiétant.

A force de multiplier les faux pas et les mauvaises décisions, le pays se trouve actuellement dans une situation énergétique malheureusement précaire puisque l’on évoque une forte dépendance aux énergies fossiles, s’accordent les panélistes.

C’est dans ce contexte que Tanja Faller, cheffe du Cluster Energie & Climat de la GIZ Tunisie, a mis en exergue les chances de la Tunisie à saisir les opportunités créées par les besoins en énergies renouvelables des pays européens, dont l’Allemagne. «La Tunisie jouit de tous les moyens et atouts pour devenir un producteur mondial d’énergie renouvelable et d’hydrogène verts», a-t-elle insisté.

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