Un nouveau crime se prépare : révision de l'indépendance de la Banque centrale

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Face à la faillite économique qui menace le pays et son incapacité à lever des fonds de l’étranger, le gouvernement entend frapper frontalement l’une des dernières institutions indépendantes qui fonctionne encore normalement, à savoir la Banque centrale de Tunisie (BCT). 

D’après le député Riadh Jaïdane, mardi 23 mai 2023 au micro de Malek Khaldi sur Shems FM, le gouvernement a préparé un projet de loi touchant à l’indépendance de la Banque centrale de Tunisie.

M. Jaïdane estime que cette indépendance est un échec et a été adoptée à travers un modèle parachuté et sans prise en considérations des particularités de la Tunisie.

Le député admet que ses collègues et lui ne maîtrisent pas vraiment les sujets économiques et ne semblent donc conscients des dangers d’un tel projet de loi.

Dans quasiment tous les pays du monde, les banques centrales sont indépendantes du pouvoir exécutif. Et si cette indépendance existe, c’est pour prémunir l’État et les citoyens de toute hégémonie gouvernementale et exploitation à des fins politiques de leviers financiers d’équilibres.

Il y a un vraiment un danger réel de toucher à l’indépendance de la Banque centrale de la part du gouvernement.

Dans le court terme, cela lui permettrait d’éviter d’obtenir un crédit du FMI (et d’ailleurs) et de se servir directement dans les réserves en devises de la BCT. Or ces réserves n’appartiennent ni au gouvernement, ni à l’État, mais au pays. Elles sont là grâce aux exportateurs tunisiens et aux investisseurs étrangers (IDE) et elles doivent être disponibles au profit de tous les Tunisiens et les IDE et non uniquement à l’État.

Si jamais le gouvernement fait main basse sur la BCT, c’est comme si vous laissez la porte du coffre-fort d’une banque ouvert devant le public. Le gouvernement pourrait se servir à loisir quitte à provoquer une inflation à trois chiffres (puisqu’elle est déjà à deux chiffres) et assécher les réserves en devises du pays.

Il y a là un vrai danger qui s’annonce pour tout le pays et il ne manquera, sans aucun doute, de ternir encore davantage l’image de la Tunisie.

N.B