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Tunisie – La BAD prévoit une croissance de 2,1% en 2024

 

La Banque africaine de Développement (BAD) s’attend à ce que le taux de croissance de l’économie tunisienne augmente de 0,4% en 2023 à 2,1% en 2024 puis à 2,9% en 2025. L’inflation devrait baisser de 9,3% en 2023 à 7,1% en 2024 puis à 6,7% en 2025. Le déficit du compte courant évoluerait de -3,3% à -4% entre 2024 et 2025 (en raison des importations de biens d’équipement nécessaires pour stimuler la croissance économique, ndlr) alors que le déficit budgétaire diminuerait de 6,5% du produit intérieur brut (PIB) à 6% du PIB pour cette même période (grâce au maintien de la discipline budgétaire, ndlr). Rappelons que malgré une charge fiscale de 24,5%, le déficit budgétaire est resté inchangé à environ 6,8% du PIB en 2023 alors que le déficit du compte courant était de 2,8% du PIB en 2023.

 

Selon le dernier rapport de l’institution financière intitulé « Perspectives économiques en Afrique 2024 : impulser la transformation de l’Afrique par la réforme de l’architecture financière mondiale », publié jeudi 30 mai 2024, à Nairobi au Kenya à l’occasion de ses assemblées annuelles, la croissance moyenne du pays entre 2024–2025 devrait se situer à 2,5% alors que l’inflation moyenne serait de l’ordre 6,9%. Pour sa part, les déficits du compte courant et budgétaire devraient se situer respectivement à -3,7% et -6,2%.

« Les perspectives économiques à moyen terme pourraient se détériorer en raison du risque élevé de surendettement entravant l’accès au financement extérieur, des tensions sociales causées par le coût élevé de la vie et des taux d’intérêt toujours élevés dans les économies développées. Toutefois, l’accélération des réformes (en particulier celles visant à améliorer la gouvernance des entreprises publiques, le climat des affaires et le contrôle des dépenses courantes) pourrait stimuler la croissance et inverser la trajectoire de la dette », a indiqué le même rapport.

Et de rappeler : « La dette publique, dont 60% sont extérieures, est passée de 77,6% du PIB en 2022 à 80,2% en 2023. Une loi de février 2024 a autorisé la Banque Centrale à accorder un financement exceptionnel de sept milliards de dinars (2,2 milliards de dollars) au trésor à des conditions avantageuses, permettant au gouvernement de faire face à une partie des remboursements de sa dette extérieure. Le ratio de solvabilité des banques s’est consolidé à 14% en 2022, contre 13,3% en 2021, et la part des prêts non productifs a baissé de 13,1% des prêts bruts en 2021 à 12,6% à la fin de 2022, en raison des abandons de créances ».

Notons dans ce cadre, que selon les estimations préliminaires des comptes nationaux trimestriels publiés par l’Institut national de la Statistique (INS), l’activité économique en Tunisie a enregistré une croissance du PIB en volume (corrigé de l’effet des variations saisonnières) de 0,2% au cours des trois premiers mois de l’année en cours (janvier à mars 2024), par rapport au premier trimestre 2023, c’est-à-dire en glissement ou en variation annuelle, en légère amélioration par rapport aux trimestres précédents. En termes de variations trimestrielles (c’est-à-dire par rapport au quatrième et dernier trimestre de l’année 2023, le volume du PIB a augmenté de 0,6%, alors qu’il avait augmenté de presque le même pourcentage au cours du trimestre précédent (0,5%).

 

Selon ce même rapport, la croissance en Afrique du Nord devrait passer d’une estimation de 4,1% en 2023 à 3,6% en 2024 et 4,2% en 2025, avec une révision à la baisse de 0,3 point de pourcentage pour 2024 par rapport aux prévisions de janvier 2024. La croissance a été revue à la baisse pour tous les pays de la région à l’exception de la Libye et de la Mauritanie.

Le même document a estimé que les économies africaines restent résilientes face aux multiples chocs, avec une croissance moyenne qui devrait se stabiliser à 4% en 2024–2025, soit à environ un point de pourcentage de plus que les 3,1% estimés en 2023. La croissance du PIB réel devrait atteindre 3,7% en 2024 et 4,3% en 2025, dépassant les 4,1% de 2022.

Les perspectives de l’inflation en Afrique restent sombres, le taux moyen devant passer de 17% en 2023 à 17,8% en 2024, avant de redescendre à 12,3% en 2025. L’augmentation prévue en 2024 reflète la persistance des prix élevés des denrées alimentaires et les déséquilibres entre l’offre et la demande sur les marchés alimentaires nationaux et mondiaux, ainsi que les prix élevés de l’énergie, principalement affectant les pays pétroliers nets. Le caractère structurel de la vague actuelle de forte inflation a miné l’efficacité des outils de politique monétaire conventionnelle tels que l’augmentation des taux directeurs et nécessite une approche différente pour endiguer la marée.

Après une légère augmentation à 5% du PIB en 2023, le déficit budgétaire devrait se réduire à travers le continent à 4,7% du PIB en 2024 et à 4,3% en 2025 alors que le déficit moyen des comptes courants devrait se creuser, passant d’une estimation de 1,7% du PIB en 2023 à 2% du PIB en 2024 et 2025.

La dette publique est en baisse, mais reste supérieure aux niveaux d’avant la pandémie, ce qui souligne le poids du fardeau de la dette sur le continent.

 

Le rapport a énuméré les principaux risques de détérioration, notamment la persistance des pressions inflationnistes dans de nombreux pays africains, la hausse des prix des matières premières pourrait déclencher une nouvelle vague d’inflation, la multiplication des conflits régionaux et l’instabilité politique et les chocs climatiques.

 

Lors de la présentation du document, le président du groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a affirmé qu’il faut avoir des croissances à deux chiffres dans les pays du continent pour parvenir au développement espéré.

 

I.N


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