Culture

«Tunis Théâtres du Monde» au théâtre national Tunisien : Et la Palestine en ouverture…

 

«C’est dans cet esprit de communion que le Théâtre national tunisien place “Tunis Théâtres du monde” dans sa 2e édition, avec un regard tourné vers Gaza, et c’est dans ces temps de violence et d’injustice que nous devons continuer à croire que face à l’impuissance de certains et au déni des autres, une parole libre ne peut qu’ébranler l’inertie et briser le silence». Tunis théâtre du monde du 27 mars au 2 avril avec le soutien de la Fondation Abdelwahab Ben Ayed-FABA.

Comme chaque année, la Journée mondiale du théâtre, célébrée le 27 mars, est une occasion pour le théâtre national tunisien de mettre en place les assises d’un festival ou d’une manifestation qui réunit les théâtres du monde sur la scène tunisienne. Et du 27 mars au 2 avril 2024, la 2e édition de «Tunis théâtres du monde» sera un pas en plus pour le rayonnement de la Tunisie et du théâtre tunisien sur la scène internationale.

Pour cette année, le coup d’envoi commencera le 26 mars au Centre d’art dramatique du Kef, en avant-programme avec la pièce «Danse céleste» de Tahar Aissa Ben Arbi, qui fait voyager le public dans un monde où le spirituel s’entremêle au matériel, le poétique au numérique, le mythique au terrestre et le théâtral au cinématographique… une pièce au souffle mystique qui tourne sur elle-même tel un derviche dans une danse transcendantale libre et légère soulignant que toute idée qui meurt est nécessairement la naissance d’une nouvelle idée.

Albatros de Chedly Ardaoui

La soirée du 27 mars viendra marquer la célébration de la Journée mondiale du théâtre. Une journée dont la célébration consiste à mettre en avant la place, ô combien essentielle, du théâtre dans la vie des peuples, son rôle primordial dans la construction de la conscience humaine et le développement du sens critique. Et c’est avec la Journée mondiale du théâtre que la voix des femmes et hommes de théâtre se fera entendre partout dans le monde.

«C’est dans cet esprit de communion que le Théâtre national tunisien place “Tunis Théâtres du monde” dans sa 2e édition, avec un regard tourné vers Gaza qui gémit sous les décombres et nos sœurs et frères qui subissent continuellement l’agression d’une entité sioniste usurpatrice des droits, assassine et sanguinaire. C’est dans ces temps de violence et d’injustice que nous devons continuer à croire que face à l’impuissance de certains et le déni des autres, une parole libre ne peut qu’ébranler l’inertie et briser le silence», selon un communiqué du Théâtre national tunisien.

Cet engagement se manifeste non seulement dans les intentions mais aussi dans la programmation puisque “Tunis théâtres du monde” offre sa scène à une œuvre théâtrale palestinienne intitulée «Le métro de Gaza» produite par le Théâtre de la Liberté de Jénine. Cette œuvre sera présentée en 2e rendez-vous au Kef, dans un désir réel de créer une dynamique entre la capitale et les centres régionaux.

«Le métro de Gaza», une pièce dont l’idée est née d’une rencontre au cours d’une résidence à Paris. Mohamed Abusal, artiste plasticien gazaoui, a imaginé «Metro à Gaza», une installation multi-support qui donne à voir un réseau souterrain qui relierait la Bande de Gaza à la Cisjordanie.

En redessinant la carte de ce territoire de 10 km sur 40 km où survivent deux millions de Palestiniens, Mohamed Abusal savait que la carte n’est pas le territoire, que le territoire ne précède pas la carte, pas toujours, que la carte, au contraire, précède souvent le territoire, qu’elle l’imagine, le construit, le produit.

Hervé Loichemol, le metteur en scène de la pièce, a prolongé cette exploration en invitant les habitants de Gaza et de Cisjordanie à s’emparer des stations de ce métro imaginaire pour en raconter les histoires (fictions, témoignages, poésie, etc.). Les textes ainsi recueillis ont constitué la base d’une pièce de théâtre, coécrite avec la dramaturge palestinienne Khwala Ibraheem. Portée par des interprètes palestiniens, elle sera créée au Freedom Theatre de Jénine (Cisjordanie), puis jouée une dizaine de fois en Palestine.

Le programme se poursuit avec «Mute» du dramaturge et metteur en scène koweïtien, Souleymane Al Bassam, Tanit d’or des JTC 2023. L’événement sismique de l’explosion du port de Beyrouth en août 2020 constitue la toile de fond de MUTE, un texte politico-poétique dans lequel Al Bassam éprouve des formes de résistance possibles face à l’escalade de la violence et à la désinformation médiatique sans précédent.

Autre Chose de Mohamed Kouas

Pour la 3e soirée, le TNT reçoit «Un incident sur la route», pièce russe d’après «Sur la grand’route», une pièce écrite par Tchekhov en 1885 qui met en scène la misère du monde, sa violence et la pitié qu’elle suscite. Elle ne fut représentée qu’après la mort de son auteur, la censure tsariste s’étant opposée à la représentation de cette œuvre jugée trop sombre et trop sordide.

Puis les soirées s’enchaînent entre la salle le 4e art et le palais du théâtre Halfaouine pour accueillir des pièces guests : «Autre… chose» de Mohamed Kouas, «Bird» de Selma et Sofiane Ouissi, une production l’art Rue-Dream city, «Untitled» de Marwa Manai, une production du Centre des arts dramatiques et scéniques de l’Ariana, «L’Albatros» de Chedly Arfaoui, une production du Théâtre de l’Opéra de Tunis.

Et des productions du TNT : «Kert-La boucle d’oreille» de Mohamed Bousaidi, «Danse céleste» de Tahar Aissa Ben Arbi et «I dreamed about you yesterday» de Lobna Mlika et Brahim Jomaa.

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