Souhail Berhouma, CEO de la startup «Shotime», à La Presse «Notre objectif est de devenir un leader dans l’industrie audiovisuelle en Afrique»
Le modèle économique de «Shotime» est évolutif. D’ici trois ans, nous pouvons atteindre facilement 70% de notre marché B2B en Tunisie; soit l’équivalent de 15 milliards de dinars par an. Souhail Berhouma, CEO de «Shotime», nous parle du succès de sa plateforme, de ses innovations technologiques et de la valeur ajoutée qu’offre sa start-up à ses clients et qui leur permet d’économiser beaucoup de temps et d’argent et d’augmenter considérablement la qualité de leurs contenus digital et offline dans des marchés très concurrentiels…
En quoi consiste votre projet ? Quels sont vos objectifs et vos missions ?
Notre startup «Shotime» a été labellisée «Startup Act» en tant qu’entreprise innovante et scalable avec un modèle économique intéressant en janvier 2022, par le ministère des Technologies de la communication et nous avons reçu plusieurs prix, tels que «UTM-Innov», le concours des meilleures initiatives innovantes et entrepreneuriales, et «Ajman University Innovation» aux Émirats arabes unis.
Nous fédérons plus de 750 photographes et vidéastes sélectionnés et certifiés pour des prestations créatives, et grâce à notre démarche novatrice et à l’intelligence artificielle, nous révolutionnons le domaine de la création de contenu audiovisuel en Tunisie.
Notre plateforme permet en quelques minutes d’analyser un grand nombre de paramètres complexes de chaque entreprise, de comprendre d’une manière profonde ses enjeux et son marché et lui proposer une solution clés en main pour une stratégie de contenu efficiente et sur mesure selon ses besoins pour toute l’année ou pour une période précise.
Compte tenu de notre innovation technologique et notre valeur ajoutée qui permet à nos clients d’économiser beaucoup de temps et d’argent et d’augmenter considérablement la qualité de leurs contenus digital et offline dans des marchés très concurrentiels, nous avons réussi avec nos propres moyens et en seulement une année à être référencés dans de grands groupes dans les secteurs d’automobile, la grande distribution, la banque et assurance, l’industrie pharmaceutique, le textile…
Nous avons réussi également à avoir des clients à l’international et nous avons réalisé un volume d’activité à trois chiffres durant le quatrième trimestre de 2022, et nous comptons le doubler d’ici mars 2023, ce qui nous place parmi les startup tunisiennes les plus prometteuses en termes de chiffres d’affaires et de potentiel économique bien que nous soyons une équipe de seulement quatre personnes.
Notre objectif est de devenir un leader dans l’industrie audiovisuelle en Afrique et notre mission, c’est d’augmenter l’impact et le ROI «Return On Investment» (retour sur investissement ) de chaque photo et vidéo pour les entreprises et démocratiser l’accès instantané aux photographes et aux vidéastes pour les particuliers et pour leurs événements, tels que les sorties, les mariages, les anniversaires, les naissances, les cérémonies de remise de diplômes, les fêtes, les soirées entre amis, les réunions de famille…
Quel service proposez-vous ?
Pour chaque prestation, nous nous occupons de tout, de l’étude, la réalisation à la mise en place des actions et mesures Marketing, et à titre d’exemple, un contenu vidéo produit par «Shotime» coûte en moyenne 3.000 dinars et rapporte l’équivalent de 30.000 dinars en termes de visibilité, image de marque et même en chiffres d’affaires parfois, soit un ROI d’environ 1.000% pour nos clients comparé à une moyenne de 70% sur le marché tunisien.
Comment l’idée vous est-elle venue ?
En 2019, j’ai découvert que j’étais passionné par la photographie, j’ai enchaîné plusieurs jobs pour économiser de l’argent afin d’acheter un appareil photo et quelques accessoires. J’ai commencé à décrocher des prestations et j’ai même suivi une formation qui m’a permis de développer mes compétences techniques. Quelque temps après, mon frère m’a proposé de créer ensemble une plateforme de «Matchmaking» par intelligence artificielle qui regroupe une communauté des meilleurs créatifs et qui répond aux besoins des entreprises selon leurs spécificités (domaine, spécialité, secteur géographique…).
J’ai été incubé chez «Frtn Technologies», l’un des plus grands incubateurs de startup dans le monde et nous avons créé l’entreprise «Shotime» en fin d’année 2022.
Quels sont les moyens que vous déployéz pour vous faire connaître ?
Pour le moment, nous ne travaillons pas sur notre présence digitale (nous le faisons seulement pour nos prestations) car nous choisissons nos clients, nous générons énormément de demandes et nous souhaitons être concentrés sur l’augmentation de notre ROI, nous visons les 1.500% à court terme.
Notre modèle économique est scalable et nous savons que nous pouvons atteindre facilement 70% de notre marché B2B atteignable en Tunisie d’ici trois ans, soit l’équivalent de 15 milliards de dinars par an, le chiffre paraît énorme et c’est justifié par la place importante de la photographie dans la culture tunisienne.
Votre projet a-t-il un bon accès marketing ?
Nous avons développé une stratégie de marketing digital que nous allons appliquer prochainement.
Pour le moment, notre stratégie de marketing direct et de porte à porte fonctionne à merveille, par exemple, il suffit seulement de 10 minutes lors d’un rendez-vous à l’un de nos commerciaux pour convaincre un client via une démonstration personnalisée de notre plateforme.
Comment avez-vous fait face à la conjoncture actuelle ?
Nous ne faisons pas face à la conjoncture actuelle, nous profitons de la conjoncture actuelle car la plupart des entreprises ont compris l’importance du digital suite à la pandémie Covid-19, non seulement pour se développer, mais pour survivre dans certains cas. La concurrence est importante quasiment dans tous les domaines, et notre solution disruptive permet à nos clients, simplement et en temps record, de se différencier de la concurrence et gagner progressivement une part importante dans leur marché.
Jusqu’ici, quelles ont été les principales difficultés rencontrées ?
Comme je l’ai expliqué, nous recevons énormément de demandes de prestation et il est difficile de refuser un client qui souhaite collaborer et profiter de notre valeur ajoutée. J’essaie d’être pédagogique dans la démarche, certains clients le comprennent, d’autres non. Nous avons une liste d’attente de plus d’une centaine de clients entre PME et grands groupes, ce qui est certain, c’est que nous allons revenir vers eux dans les plus brefs délais.
Le digital est transversal et s’applique à tous les secteurs, l’entreprise tunisienne doit intégrer ce système. Comment voyez-vous cette initiative ?
Je vois cette initiative comme une opportunité pour les entreprises tunisiennes de se développer et de se moderniser en adoptant les technologies numériques.
Cela leur permettra de se connecter à un marché plus large, d’améliorer leur efficacité opérationnelle et de rester compétitives dans un environnement en constante évolution. Cependant, il est important que les entreprises soient bien préparées pour cette transition en ayant les compétences, les partenaires et les outils nécessaires pour maximiser les avantages de la technologie numérique. Il est également important que les entreprises continuent de se tenir au courant des tendances technologiques émergentes pour s’assurer qu’elles restent en avance sur la concurrence.
Par exemple chez «Shotime», 90% de nos processus de la contractualisation à la livraison sont digitaux et automatisés, nous n’avons aucun appareil photo et nos charges diminuent à chaque prestation. Le digital nous permet d’offrir un service rapide et de qualité à nos clients et de gagner environ 400 heures par semaine, soit l’équivalent de 10 ressources à plein temps.
Comment voyez-vous les grands enjeux pour les années à venir ?
Notre fondateur Saifeddine Berhouma est passionné par l’altruisme efficace, à travers sa vision que je partage, nous souhaitons créer un écosystème vertueux dans l’industrie de l’audiovisuel en Afrique, faire gagner beaucoup d’argent à nos clients, créer de l’emploi pour plusieurs milliers de jeunes et former des passionnés grâce à notre école dédiée à la photographie et la vidéographie, nous comptons également créer une association caritative pour aider les familles démunies.
Quels conseils pourriez-vous donner aux personnes qui souhaitent se lancer dans l’aventure startup ?
Il y a plusieurs conseils que je pourrais donner aux personnes qui souhaitent se lancer dans l’aventure startup ; il est nécessaire de faire des recherches approfondies sur votre marché cible et sur les besoins de vos clients potentiels. Il faut, également, élaborer un plan d’affaires solide et réaliste qui décrit comment vous allez générer des revenus et comment vous allez financer votre entreprise. Il est nécessaire de constituer une équipe solide et expérimentée qui partage vos objectifs et votre vision.
Il est intéressant d’apprendre et de vous adapter rapidement aux changements du marché et de faire preuve de persévérance et de détermination dans la poursuite de vos objectifs, même en cas de difficultés. Il est obligatoire également d’innover et de prendre des risques calculés pour vous démarquer de la concurrence. Pour conclure, n’oubliez pas que le succès ne vient pas toujours facilement, il faut être prêt à travailler dur et à s’investir pour réussir.
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