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Sécurité sur les plages: La « saison des noyades » a déjà commencé !

Durant chaque saison estivale, plusieurs personnes sont victime de noyade, faisant de cette urgence médicale une préoccupation majeure pour la santé publique. La rapidité et l’efficacité de l’intervention des secours peuvent faire la différence entre la vie et la mort.

A peine l’été a commencé, les cas de mort par noyade se multiplient sur nos plages laissant présager le pire pour cette saison estivale. Si, pour le moment, les données exactes et les chiffres font défaut, on apprend que de nombreux cas de noyade ont été enregistrés dans différents gouvernorats, alors que les unités de la Protection civile s’attendent à une hausse de ces accidents vers le mois de juillet.

En effet, les autorités locales et les services des secours tirent la sonnette d’alarme alors que les plages du pays sont envahies prématurément par des baigneurs en quête de rafraîchissement. Cette situation préoccupante nécessite une attention urgente et une mobilisation accrue pour éviter de nouvelles tragédies.

Selon des données auxquelles nous avons eu accès, issues des services de documentation de la Protection civile, le nombre de noyades enregistrées au cours des deux dernières semaines du mois de mai et le début de juin 2024 a déjà dépassé celui de la même période l’année dernière. Les plages les plus touchées restent toujours celles de Bizerte, de Nabeul et du Grand-Tunis où les touristes et les locaux affluent massivement. D’ailleurs, sur cette période de pré-saison, au moins une trentaine de cas de noyade ayant fait au moins dix morts ont été enregistrés.

Les principales causes identifiées sont le non-respect des consignes de sécurité, la baignade en dehors des zones surveillées et les conditions météorologiques défavorables. De même, les comportements insouciants, notamment chez les jeunes, enfoncent le clou. Certaines personnes ne respectent même pas les règles élémentaires de sécurité, comme la baignade en dehors des zones surveillées, ou la surestimation de leurs propres capacités, surtout en cette période où nous observons une mer très agitée vu les conditions météorologiques.

Les sauveteurs font défaut !

Ce constat est confirmé par le porte-parole de la Protection civile, Moez Triaa, qui explique à La Presse que leurs unités ont déjà commencé à installer les points de contrôle et à déployer les maîtres-nageurs. « Nous avons un manque énorme au niveau des maîtres-nageurs, sur certaines plages ils n’existent pas comme à Gabès par exemple. Mais c’est un problème au niveau des municipalités car ils sont engagés en majorité par ces structures locales, et nous assurons leur formation à partir du mois d’avril », a-t-il expliqué. Et d’ajouter que pour cette saison estivale, 276 points de surveillance couvrant les gouvernorats côtiers, ainsi que 2270 maîtres-nageurs, en majorité des étudiants qui passent actuellement leurs examens, ont été prévus, selon ses propos.

«Nous encourageons vivement les baigneurs à rester dans les zones surveillées et à respecter les drapeaux de signalisation indiquant les conditions de baignade», a-t-il déclaré. « Il est crucial de ne pas surestimer ses capacités de nage, surtout lorsque la mer est agitée », ajoute le porte-parole de la Protection civile.

Toujours selon ses dires, ces sauveteurs sont sous pression. «Nous faisons de notre mieux pour assurer la sécurité de tous, mais il est impératif que chacun prenne ses responsabilités surtout que la saison estivale débute de nos jours à partir du mois d’avril», a-t-il déclaré, laissant croire que certaines municipalités n’ont pas prévu de budgets pour ces employés saisonniers, payés environ 500 dinars par mois.

Les hôpitaux se préparent déjà !

A l’hôpital Mongi Slim à La Marsa on se prépare déjà à ce que le corps médical appelle «la saison des noyades». Dr Arij Klai, médecin urgentiste, affirme qu’au moins deux cas de noyade ayant fait un mort ont été enregistrés ces derniers jours laissant croire que l’hôpital, comme chaque à saison estivale, se prépare à faire face à une augmentation remarquable des cas de noyade. « Notre établissement couvre la banlieue nord de Tunis, mais traite aussi des cas issus d’autres régions. Chaque année, l’hôpital se prépare à ce qu’on appelle la saison des noyades et des accidents de la route avec la hausse des températures et le changement du rythme de vie des Tunisiens », a-t-elle affirmé.

Elle explique dans ce sens que la noyade est une urgence médicale grave qui nécessite une intervention rapide et bien coordonnée pour maximiser les chances de survie et réduire les risques de complications à long terme. La gestion de ces situations implique plusieurs étapes cruciales, allant du sauvetage initial à la réhabilitation post-hospitalière. Et de souligner le rôle des agents de la Protection civile qui sont les premiers à procéder aux secours essentiels.

« À l’hôpital, l’équipe médicale effectue une évaluation complète de la victime et la stabilise. Une radiographie pulmonaire est souvent réalisée pour évaluer les dommages pulmonaires et la présence éventuelle d’eau dans les poumons. L’analyse des gaz du sang permet d’évaluer l’oxygénation et l’équilibre acido-basique du sang. Le traitement des complications telles que l’hypothermie, l’œdème pulmonaire et les infections est également une priorité », a-t-elle encore ajouté.

  28 plages interdites  à la baignade

Ce qui complique davantage cette situation, c’est que les baigneurs se hasardent à affluer vers les plages interdites à la baignade. Selon la Direction de l’hygiène du milieu et de la protection de l’environnement (Dhmpe) au ministère de la Santé publique, 28 plages situées dans cinq régions du pays sont interdites à la baignade cet été.

Le premier responsable de la Direction de l’hygiène du milieu et de la protection de l’environnement, Samir Ouerghemmi, a précisé que les prélèvements et les analyses ont concerné 539 points de contrôle fixes sur les 24 gouvernorats en rapport avec les plages les plus fréquentées.

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