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Rhili : la décision de rationnement de la consommation d'eau doit être maintenue

L’économiste et spécialiste en développement et gestion des ressources, Houcine Rhili est revenu sur le rapport produit à la suite du sommet de Davos de 2024 et sur les points portant sur la Tunisie. Ceux-ci s’articulent principalement autour de la dette publique, de la dégradation de l’économie nationale et du stress hydrique. Il a estimé que la décision de rationnement de la consommation d’eau devait être maintenue.

S’exprimant le 22 janvier 2024 durant « Charaa Ettounsi » de Lobna Badda sur Express Fm, Houcine Rhili a expliqué que la dégradation de la situation économique se reflétait à travers la hausse de l’inflation et le manque de liquidité. Pour ce qui est du stress hydrique, l’expert a considéré qu’il s’agissait d’une réalité indéniable.

« Aucun Tunisien ne peut nier la chose… Il est vrai que le taux de remplissage des barrages a évolué par rapport à janvier 2023 de 120 millions de m3… Le taux de remplissage a dépassé, pour la première fois depuis juillet 2023, la barre des 30%. Néanmoins, ceci n’a pas mis fin à la politique de rationnement en eau appliquée sur les 24 gouvernorats », a-t-il poursuivi.

Houcine Rhili a indiqué que le rapport en question plaçait la question du stress hydrique comme étant la troisième menace à l’économie tunisienne en raison de son impact sur la productivité et sur l’offre et la demande. Le stress hydrique doit stimuler la réflexion autour de cette thématique et faire l’objet d’une approche participative.

« La question de l’eau n’est pas circonstancielle… Elle ne doit pas se limiter à des débats dans des bureaux et par la réalisation de quelques études… Toute partie prenante doit assumer sa responsabilité au niveau de la rationalisation de la consommation, de la mobilisation et de la révision des politiques classiques… Nous devons penser à la gestion des énormes quantités de pluie inondant les zones urbaines… Nous devons imaginer des solutions modernes et plus évoluées », a-t-il ajouté.

Houcine Rhili a appelé à investir dans l’infrastructure, notamment en matière d’acheminement et d’utilisation de l’eau potable. Il a indiqué que la défaillance des réseaux et leur ancienneté étaient à l’origine de grandes pertes. Il a, aussi, appelé à revoir la production agricole. Il a assuré que la baisse du déficit au niveau de la balance alimentaire résultait de la baisse des importations et non d’une hausse de la production.

« Nous devons prioriser les besoins des Tunisiens… Nous devons prioriser la production des fourrages afin de sauver la production laitière, en viande rouge et en volaille… Il faut diminuer la dépendance aux importations, notamment en raison de la situation géostratégique mondiale… Il faut abandonner définitivement la mentalité de produire dans le but d’exporter… La décision de rationnement en eau doit être maintenue », a-t-il déclaré.

Houcine Rhili a indiqué que l’entrée de la Tunisie en situation de stress hydrique a eu lieu en 1995. Plusieurs pays, selon lui, ont entamé des réformes à ce sujet durant les années 2000, chose que la Tunisie n’a pas faite. Il a rappelé que le code des eaux avait été promulgué en 1975 et qu’il était défaillant et caduc. Il a appelé à l’adoption d’un nouveau texte à ce sujet.

S.G


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