Questions d’actu | Libérer l’économie de la corruption et de la bureaucratie
La bureaucratie semble être répandue dans tous les secteurs et dans toutes les structures de notre économie. Elle est à l’origine de tous les maux. Elle est diffuse, invisible, omniprésente et nuisible et coupable de tous les retards, les échecs, les obstacles à la promotion des investissements. La solution pour réussir notre décollage économique consiste à l’éradiquer là où elle se trouve.
L’administration tunisienne et la bureaucratie bloquent toujours le développement de l’économie. Une économie désormais désarticulée qui souffre de plusieurs problèmes et carences. Les opérateurs restent frileux et moins enthousiastes à s’aventurer à cause des problèmes liés surtout à la bureaucratie.
Le président de la République, Kaïs Saïed, a évoqué récemment les raisons sous-tendant l’inexécution des projets bloqués, dénonçant dans ce contexte les pratiques bureaucratiques, défaillantes et fastidieuses. «Une bureaucratie malade de ses procédures ainsi que la corruption rampante des lobbies qui voient dans la concrétisation de ces projets une menace sérieuse à leurs intérêts».
La question se pose avec acuité sur les desseins réels de ceux qui mettent les bâtons dans les roues des investisseurs en les empêchant de démarrer leurs activités, souvent pour des raisons peu convaincantes. C’est une entrave pure et simple à la revitalisation de l’économie et pour la réalisation des projets bloqués dans les diverses régions, dont l’exécution traîne en longueur depuis des années. Il faudrait ainsi engager une lutte acharnée contre la bureaucratie pour libérer ces projets jusque-là bloqués par des formalités administratives excessives. Pour investir en Tunisie, lancer un projet ou contribuer à la réalisation d’un projet, il faut subir toute une panoplie de procédures en se pliant à des procédures administratives, des textes réglementaires… dans un esprit de blocage et de complications souvent délibéré. Le chiffre des projets bloqués est certainement très important aujourd’hui ne serait-ce que du fait de l’engouement de jeunes, hommes et femmes, à se lancer dans l’aventure de la création d’entreprises pour pallier le chômage qui les guette. L’effet malthusien qu’exerce la bureaucratie sur les promoteurs d’entreprise n’est malheureusement pas près de prendre fin. Bien au contraire, il s’exacerbe chaque année un peu plus au gré de la profusion de textes législatifs et réglementaires, pour la plupart à caractère répressif, promulgués ces toutes dernières années. Les freins causés par toute une pléthore de nouvelles administrations créées non pas pour booster le développement des entreprises mais, bien au contraire, pour l’entraver, sont de plus en plus difficiles à desserrer tant les procédures bureaucratiques sont nombreuses. La route est ainsi ouverte aux malversations de toutes sortes qu’il est aujourd’hui difficile d’arrêter. Les fonctionnaires chargés de veiller à la bonne application des procédures sont, évidemment, dans l’incapacité de comprendre que le temps c’est de l’argent, qu’un montage financier établi aujourd’hui peut être totalement remis en cause au bout de quelques mois d’attente et que les promoteurs concernés sont parfois contraints de subir des frais en attendant cet hypothétique agrément qui peut être, du reste, refusé. Ce n’est évidemment pas ainsi qu’on peut redresser une économie qui repose comme on le sait sur le nombre et la force des entreprises créatrices de richesses et d’emplois. Néanmoins, l’administration œuvre aujourd’hui beaucoup plus à la perte de l’investissement qu’à sa promotion.
Pour ce faire, il faudrait ôter aux administrations les excès de pouvoir dont elles disposent, alléger les lourdeurs des procédures pour aller vers plus de souplesse, de transparence et de flexibilité.
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