Economie tunisie

Première édition du « Forum de l’Université » de l’IHEC : Les jeunes s’inquiètent pour leur avenir…

 

Ce forum a plusieurs objectifs parmi lesquels le développement des outils de « transformation » qui doivent être entrepris, à l’heure où, dans le contexte de crise économique, la jeunesse tunisienne s’inquiète pour son avenir et a du mal à trouver sa voie.

La Délégation de l’Union européenne en Tunisie et l’Université de Carthage viennent d’organiser la première édition du « Forum de l’Université » à l’Institut des hautes études commerciales de Carthage (Ihec), qui a abordé le thème des « Défis de l’employabilité ». Il s’agit, en fait, d’une occasion d’échanger, avec l’ensemble des acteurs-clés, sur les difficultés que rencontrent les jeunes dans le cadre de leur recherche de la première ou énième opportunité de travail.

Pourquoi l’inadéquation entre le monde de travail et l’université persiste-t-elle encore ? Quelles pistes de réformes pour une meilleure adéquation des programmes avec le marché du travail ? Quels sont le rôle et la valeur ajoutée des structures de soutien à l’employabilité ? Quel est le rôle de l’entreprise au sein de l’université ? Autant de questions auxquelles ce forum tente de répondre avec des participants de haut calibre.

Un message d’espoir et d’optimisme

A l’ouverture des travaux de ce Forum, le Directeur de l’Ihec Carthage, Hassan Mzali, a indiqué que l’employabilité est un thème très intéressant qui fait partie des axes stratégiques de l’institution universitaire et que l’une des clés du succès des jeunes Tunisiens est et restera l’enseignement supérieur, dernière marche avant l’emploi. A cet égard, l’Ihec Carthage s’investit depuis des années dans ce chantier énorme qui lui tient particulièrement au cœur.

« On peut vous donner quelques chiffres qui confirment cette réalité : selon une enquête qui a été réalisée par l’Université de Carthage, sur 271 étudiants ayant participé à notre questionnaire, pas moins de 84% d’entre eux sont déjà en activités professionnelles, 3% ont lancé ou sont en train de lancer leur start-up avec 3 ou 4 réussites dans le domaine de l’artisanat, de l’industrie et l’IT, alors que 10% ont préféré partir à l’étranger et 3% seulement sont en quête de travail », a annoncé Mzali.

Pour sa part, Nadia Mzoughi, présidente de l’Université de Carthage, a affirmé que cette problématique a une importance cruciale pour le monde de l’université et pour l’étudiant pour mieux le préparer à réussir, à fournir une formation de qualité en collaboration avec les entreprises, et pour une planification de carrière tout en mettant l’accent sur le coaching dans le domaine du partenariat.

« Le taux de chômage reste élevé et beaucoup de nos diplômés peinent à trouver un emploi correspondant à leur qualification et à leur aspiration. On est réuni aujourd’hui pour discuter de la manière dont on peut intervenir pour mieux préparer les étudiants à leur transition vers le marché de travail, tout en discutant les défis qui s’imposent, d’une part, et tout en envoyant un message d’espoir et d’optimisme à notre jeunesse, d’une autre part », a-t-elle encore précisé.

Dans ce même cadre, Mzoughi a indiqué que l’université de Carthage s’est engagée dans une stratégie qui vise à renforcer l’employabilité de ses étudiants, à travers laquelle l’institution universitaire vise à offrir une formation de qualité et à être à l’écoute de ses étudiants, de leurs besoins, de leurs préoccupations… Il s’agit aussi d’un mécanisme qui cherche à accélérer le rôle des structures de soutien à l’employabilité pour soutenir les projets innovants et aider les étudiants à trouver le financement nécessaire, le tout dans l’objectif de mettre en place les pistes de réformes nécessaires pour une meilleure adéquation avec le marché du travail.

« Aujourd’hui, on est tous conscients que le terme « entrepreneuriat » est devenu en vogue, que ce soit en Tunisie ou partout dans le monde. Mais, à l’échelle nationale, on constate un environnement entrepreneurial difficile en termes d’éducation, d’accès aux financements et aux marchés, de lourdeur administrative… C’est face à cette situation que l’université de Carthage a été la première institution universitaire à accorder le statut étudiant entrepreneur qui s’adresse notamment aux étudiants et aux jeunes diplômés porteurs d’un projet entrepreneurial, permettant à ces derniers de réaliser leurs projets entrepreneuriaux tout en garantissant une protection sociale étudiante », a-t-elle souligné.

Se former et se préparer

Par ailleurs, l’ambassadeur de l’Union européenne, Son Excellence M. Marcus Cornaro, a affirmé que ce forum est une occasion pour la jeunesse tunisienne pour se former ainsi que pour se préparer. C’est un nouveau concept, et avec un thème qui se focalise sur l’économie, il faut axer sur la jeunesse tunisienne.

« L’université est un vecteur constructif de tout pays et devrait être la locomotive de tout développement à travers les réformes nécessaires et les stratégies mises en place. Pour ce faire, il est indispensable de redonner l’importance nécessaire au rôle de l’université afin de développer le secteur de l’enseignement supérieur et soutenir la Tunisie, surtout dans la recherche et le développement, un secteur dans lequel elle s’est attribué une place de choix et s’est distinguée à l’échelle internationale », a-t-il précisé, tout en ajoutant que 2023 sera l’année de l’innovation et de la science. Pour ce faire, la coopération de l’UE avec la Tunisie mettra l’accent sur le potentiel de la jeunesse tunisienne dans ce domaine, avec des actions correctives.

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