Sport

Point de vue | Personne ne rend des comptes !

 

Les clubs tunisiens sont-ils en train de respecter les normes de la gestion financière qu’elles sont tenues d’appliquer?

Sans rentrer dans les détails comptables et juridiques (tels que la norme 40 qui institue certaines règles d’enregistrement comptable), on remarque une certaine aberration récurrente dans tous les clubs. C’est la façon dont s’est passé le rapport financier dans une assemblée générale. Un folklore où une poignée de personnes censées avoir le statut d’adhérents lèvent les mains pour approuver sans comprendre ce qu’ils ont approuvé (à l’exception de quelques personnes avisées). Et si certains rapports financiers sont certifiés par les commissaires aux comptes (même si on retrouve certaines réserves), d’autres rapports ne sont pas certifiés parce que les commissaires aux comptes décèlent plusieurs anomalies et irrégularités dans l’établissement des états financiers. Ces états sont le document le plus important dans une assemblée qui a l’autorité suprême dans le club. Ce compte de résultats ou ce bilan (avec franchement des réserves sur l’appelation vu que nos clubs sont encore des associations et pas des sociétés) et aussi le compte de trésorerie reflètent la manière dont les fonds du club ont été gérés par le bureau directeur mandaté.

C’est tellement capital et lourd en conséquences. Ça vous dit comment on a géré les ressources  du club et est-ce que les dirigeants ont été transparents et efficaces ou non. Plusieurs rapports financiers ne sont pas bien débattus et analysés parce que l’auditoire présent n’a pas malheureusement les connaissances et le savoir dans ce domaine. Plusieurs clubs sont aujourd’hui otages des dettes et derrière cela des «présemptions» de malversation et de détournement de fonds mais rien n’a été signalé. Il suffit de bâcler tout cela par des applaudissements et une levée de mains «naïve» pour que l’on atteste de la bonne gestion financière. Et pourtant, nos clubs n’ont rien à voir avec la gouvernance parce que personne ne leur demande de rendre des comptes.

On a de nombreux exemples de clubs en faillite et qui frôlent la rétrogradation parce que leurs dirigeants ont abusé de la confiance des adhérents et ont spolié les fonds sur des pseudo-joueurs étrangers et locaux en complicité avec leurs agents, bien sûr. Qui a dicté ces montants exagérés dans les contrats des joueurs? Qui a fait imposer ces charges pesantes qui se sont transformées en dettes et en litiges? Comment réalise-t-on les opérations de recrutement et qui contrôle les décaissements faits? Qui gère les opérations financières et commerciales dans les boutiques de vente des accessoires du club?

Un mystère, voire un réseau de «malfaiteurs» qui se se sont enrichis sur le dos des clubs. Et le tout est bâclé dans un rapport financier qui ne reflète jamais la vérité et l’état du club. Et tous ces dépassements financiers n’ont aucune suite car personne ne rend des comptes en sport tunisien. Le public paye des tickets, des abonnements et des articles, les sponsors débloquent des montants, l’Etat à moindre degré et c’est une poignée de personnes élues par 200 autres qui gèrent ces fonds d’une manière douteuse et déplacée, car que cet argent soit mal géré par négligence ou par mauvaise foi, le résultat est le même. Que le ministère des Sports se réveille et en finisse avec la loi sur les structures sportives pour assainir des clubs otages de leurs présidents et opérant dans l’opacité et dans l’insouciance.  Les clubs en sont victimes sans qu’il y ait une responsabilisation concrète.

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