Culture

Parution du roman «Nouba» de Youssef Glenza : «Nouba» et ses dérivés

 

«Nouba» de Abdelhamid Bouchnaq n’a pas arrêté de migrer—c’est le propre d’une œuvre qui est censée être fertile—et a fait aussi l’objet d’une novélisation (une adaptation à l’envers pour certains) avec la récente parution d’un roman éponyme signé Youssef Glenza. Paru aux Éditions Arabesques, l’opus (Tome 1) de 344 pages est en langue française avec une deuxième partie à venir dans la foulée.

Rallumer les lumières d’une époque, d’une génération, celle des années 90, rendre hommage et réhabiliter une culture, un milieu, un univers, un chant populaire, un instrument : le mezoued, ses univers et ses protagonistes (Ocheg Eddenia ou les amoureux de la vie), méprisés injustement et longtemps dénigrés socialement et censurés politiquement… Rendre hommage à leurs chants-situations, ceux des amours perdues, des vœux rompus, des libertés confisquées, à leur musique mélancolique, ironique et politique tue dans la douleur… Voilà ce qui a alimenté la genèse de la série ramadanesque «Nouba» déclinée en deux saisons, en 2019 et en 2020, par le réalisateur Abdelhamid Bouchnaq. Un franc succès et de la sincérité dans le faire auquel ont adhéré initiés, profanes et surtout nostalgiques, car éveillant en chacun de nous des souvenirs d’enfance, en restituant odeurs, couleurs, langage et autre style de l’époque et titillant notre inconscient collectif.

Et ce n’en n’était pas fini de ce feuilleton qui, fort de son succès et de l’engouement qu’il a suscité, a donné lieu à une autre œuvre. Passant du petit écran à la scène et au spectacle vivant, il est adapté dans une comédie musicale baptisée «Ocheg Eddeniya», qui a ouvert la 56e édition du Festival international de Carthage (FIC2022). Avec des retours mitigés, le spectacle à effet instantané n’a pas résonné autant que l’œuvre télévisuelle dont il n’a pu s’émanciper… Jugé trop mimétique, voulant restituer les éléments dramatiques de la fiction, l’œuvre avait de nombreuses lacunes au niveau de la mise en scène et de l’écriture.

«Nouba» n’a pas arrêté de migrer (c’est le propre d’une œuvre qui est censée être fertile) et qui a fait aussi l’objet d’une novélisation (une adaptation à l’envers pour certains) avec la récente parution d’un roman éponyme signé Youssef Glenza. Paru aux Éditions Arabesques, l’opus (Tome 1) de 344 pages est en langue française avec une deuxième partie à venir dans la foulée.

L’histoire est fidèle au feuilleton, car il faut savoir que, dans la novélisation ou la mise en roman, le scénariste de l’œuvre en cours d’adaptation accorde généralement le champ libre à l’écrivain, les deux peuvent entreprendre une collaboration : ce dernier est alors amené à choisir de respecter l’univers créé par les créateurs originaux ainsi que de suivre fidèlement le déroulement de l’intrigue (c’est le cas de Glenza), ou bien d’adopter un angle nouveau vis-à-vis du matériau d’origine.

Glenza, qui dit avoir été séduit par le cadre spatio-temporel de la série, sa mise en scène, les personnages et l’intrigue, mais également la musique signée par Hamza Bouchnaq, a commencé, comme il le note, à publier des petits textes d’analyse des épisodes sur les réseaux sociaux qui ont eu de bons retours. Encouragé par ses lecteurs-followers et son entourage, il décide d’écrire un roman.

Le contact est établi avec la production et Abdelhamid Bouchnaq est séduit par ses textes, les deux se découvrent, d’ailleurs, des affinités cinématographiques et artistiques et le projet du livre est lancé.

La langue française permettra à «Nouba» d’élargir la sphère du lectorat et d’atteindre pourquoi pas d’autres cieux. Le corpus, la trame de fond, l’histoire sont les mêmes que dans le feuilleton avec un apport analytique et plus en profondeur dans le traitement des personnages et du contexte sociopolitique, explique l’auteur du livre. Une manière comme tant d’autres de concilier l’esprit du temps (celui de «Nouba» en tant qu’œuvre et celui de l’époque qu’elle restitue).

Nous y reviendrons.

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