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Moncef Sellami : le groupe One Tech a nettement amélioré ses performances en 2023

 

Malgré une conjoncture internationale difficile ponctuée de guerres et d’inflation, le groupe One Tech a réalisé de bonnes performances en 2023. Mieux encore, il devient un acteur « incontournable » en Europe, selon les affirmations de son fondateur Moncef Sellami.

C’est globalement ce qui ressort de l’Assemblée générale ordinaire pour l’exercice 2023, tenue dans une bonne ambiance, mercredi 15 mai 2024 à l’Institut arabe des chefs d’Entreprises, sous l’égide de son président du conseil d’administration Moncef Sellami et son directeur général Hédi Sellami.

 

 

« En général et malgré la conjoncture internationale avec des foyers de guerre partout, le changement de la politique générale de l’économie et ses conséquences désastreuses (perturbation de 30% du fret international au détroit de Bab el-Mandeb, inflation, augmentation sensible des prix de la matière première et des difficultés d’achat et d’approvisionnement), votre entreprise a su, quand même, améliorer nettement ses performances au cours de l’année 2023. Nous ne parlons pas du chiffre d’affaire, car ça n’a pas de sens dans les conditions actuelles, même s’il a augmenté surtout à l’exportation, mais de rentabilité. (…) En 2023, le groupe a consolidé sa position sur le plan international. Nous devenons par la force des choses une entité incontournable en Europe en ce qui concerne les câbles, la mécatronique et l’IT, et cela bien que la société soit modeste par sa taille. Nous progressons très bien : la situation s’est nettement améliorée en 2023 et l’endettement a beaucoup baissé, malgré le fait que nous continuons à investir. Grâce aux efforts des responsables au sein d’OTH, nous continuerons sur cette lancée ».

Et de souligner que l’entreprise vient d’être homologuée en Allemagne aux normes VDE, en ce qui concerne les câbles moyennes tensions et le groupe est actuellement en discussion pour exporter la totalité de sa production vers ce pays. Un phénomène qui l’encourage vers l’amélioration technologique de ses produits. En outre, le groupe va aussi poursuivre ses investissements au Maroc, pour suivre les tendances actuelles et profiter de la croissance générée.

 

Pour sa part, Hédi Sellami est revenu sur la conjoncture dans laquelle la holding a évolué au cours de 2023. Il a ainsi précisé que le marché automobile est en stagnation mais il y une augmentation continue de la part de l’électronique embarqué dans l’automobile assurant une croissance de 9% sur le segment électronique à horizon 2035.

S’agissant de la matière première, une flambée impressionnante des prix a été constatée en 2024 après une stabilité en 2023. Il a évoqué dans ce cadre récente hausse des cours du cuivre qui a frôlé les 10.000 dollars la tonne de cuivre, une semaine auparavant (35.000 dinars la tonne, alors qu’elle était à 1.500 dinars la tonne il y a 25 ans).

 

 

Concrètement et malgré cette conjoncture, le résultat net consolidé de 2023, s’est inscrit en très forte hausse de 193% par rapport à 2022 avec un pôle câbles qui dégage une marge nette largement meilleure que celle du pole mécatronique. Il est passé de 14,44 millions de dinars fin 2022 à 42,36 millions de dinars fin 2023, malgré un impôt de 12,21 millions de dinars et des pertes de changes de 1,1 million de dinars. Cette hausse des performances globales est due principalement à l’amélioration des marges opérationnelles et d’une certaine maîtrise des charges d’exploitation.

Les revenus consolidés ont augmenté de 6%, évoluant de 1.046,77 MD fin 2022 à 1.104,75 MD fin 2023, avec une stabilisation de la supply chain et un retour à la normal des approvisionnements en matière première (quoique certaines distorsions persistent encore, ndlr).

Dans le détail, la société a enregistré une importante croissance des revenus du pôle mécatronique de 13%, une quasi-stabilité des revenus du pôle câbles (-2%) et une forte hausse du pôle ICT de 28% (à cause de la reprise des projets d’infrastructure IT sur le marché local, ndlr).

Ainsi, la marge brute s’est améliorée de +22% pour se situer à 266 millions de dinars, impactée positivement par les effets de passation des augmentations des couts de la matière première, de la baisse des couts du transport et un meilleur mix-produits.

Idem, la société a enregistré une forte augmentation de l’EBIT consolidé de 103,6%, grâce à la hausse de la marge brute et au maintien des charges indirectes d’exploitation et des charges du personnel à des niveaux relativement acceptables.

La contribution la plus importante à la formation de l’EBITDA et de l’EBIT en 2023 provient encore une fois du pôle mécatronique, cependant la contribution du pôle câbles s’est largement améliorée par rapport aux deux dernières années.

D’ailleurs, le DG a affirmé que la marge brute, l’EBIT et l’EBITDA sont les meilleurs jamais réalisés dans de l’histoire du groupe.

Au cours de 2023, la société a baissé ses investissements de 22%, afin « de s’occuper plus de l’opérationnel », a précisé le DG. En parallèle, la dette financière de la société a baissé de 3%. Son endettement à moyen terme et des engagements à court termes ont également diminué et sa dette nette a baissé 42% en 2023 pour se situer à 48,8 millions de dinars, soit 34% des fonds propres.

Au niveau individuel, la holding a enregistré une baisse au niveau des dividendes servis par les filiales du groupe au titre de l’exercice 2022. Les revenus se sont ainsi situés à 16,87 MD fin 2023 contre 29,73 MD fin 2022, 2022 ayant été une année très compliquée pour le groupe, ponctuée par divers pénuries. Le résultat net a diminué de 49%, pour atteindre 12,51 MD. Cela dit, la société puisera dans les résultats reportés pour distribuer 20,1 millions de dinars, soit 0,25 dinar par action et qui sera mis en paiement le 29 mai 2024.

En outre, le titre boursier s’est amélioré en 2023, bien que Hédi Sellami ait estimé que la société est sous valorisée et que sa vrai valorisation devrait être à +30%.

 

 

Côté perspectives, la conjoncture internationale demeure tendue. Ainsi, Moncef Sellami a affirmé, dans ce cadre : « La situation internationale n’est pas appelée à s’améliorer au cours de 2024 ».

Le groupe table sur une stagnation de ses revenus avec (+0,4%), à 1,11 milliard de dinars fin 2024, mais espère augmenter son résultat consolidé de 18% pour atteindre 49,95 MD fin 2024.

Au niveau individuel, les revenus devraient augmenter de 49,18% pour se situer à 24,34 MD fin 2024. Le résultat net s’élèverait selon les prévisions à 17,94 MD (+43,39), hors cession Helioflex. Cette dernière opération est d’une valeur de près de 18,5 MD. 15,71 MD seront comptabilisés dans le bilan de 2024 et dont l’impact net sur le résultat net individuel sera de 12,11 MD alors que 2,78 MD sont une garantie qui sera impacté en 2025 et 2026, en profit exceptionnel de 1,4 MD chaque année.

Le président du conseil d’administration a spécifié, dans ce cadre, que le montant de cette cession va alimenter les investissements futurs du groupe.

 

Ces performances avenirs devraient se concrétiser grâce à plusieurs projets. La société ambitionne, ainsi, de réaliser un chiffre d’affaire de quinze à vingt millions d’euros pour les câbles moyennes tensions d’ici 2025 (Allemagne). En outre, elle a démarché de nouveaux clients et elle a fait son accès sur des marchés de mobilité durable pour diversifier ses activités et surtout augmenter sa valeur-ajoutée.

En ce qui concerne le bilan carbone, dont les taxes payés en 2025 dépendront son empreinte carbone (plus ils baisseront moins elle payera de taxes, ndlr), la société a avancé dans sa transformation zéro papier avec une diminution de 40% à 45%. S’agissant de son projet photovoltaïque, il est en retard de neuf mois à cause du retard dans l’octroi des autorisations de la Steg. Le Budget total est de 11,75 MD et la date de fin des travaux est prévue pour fin décembre 2024 pour tout le groupe.

 

 

Interrogé sur le projet de cotation à l’étranger et de restructuration par cœur de métier, la directrice de la stratégie Lamia Fourati a affirmé que le projet est toujours d’actualité et en plein étude. Il n’a pas été présenté car l’étude n’est pas encore finalisée. Et d’espérer que d’ici la prochaine assemblée, des choses concrètes seront présentées, étant la base de leur développement à l’international.

« Le groupe aujourd’hui s’est bien développé mais nous voulons accélérer la croissance. Et la croissance ne peut s’accélérer qu’à travers une acquisition à l’étranger et avec une vraie ouverture à l’internationale et un vrai footprint à l’international », a-t-elle indiqué.

En ce qui concerne la restructuration, Mme Fourati a indiqué que la société est en plein dedans.

« Nous sommes en train de nous réorganiser pour des objectifs très concrets de développement pour mettre ensemble toutes les synergies qu’on vise au niveau de toutes les filiales du groupe, d’optimiser tous les coûts et d’améliorer le développement et avoir un vrai socle de développement pour aller sur d’autres secteurs avec de meilleures marges, pour augmenter notre valeur-ajoutée et notre créa. On a fait une première étape et devrait finaliser ça d’ici le mois de septembre 2024 », a-t-elle expliqué.

 

Pour clôturer l’assemblée, Moncef Sellami a souligné : « Vous pouvez être fière de votre société. C’est vrai que nous ne sommes pas à la hauteur des banques et à la hauteur de quelques sociétés qui distribuent énormément de dividendes. Mais, nous essayons en tant que possible d’apporter quelque chose de nouveau pour l’économie tunisienne. Et je pense que nous sommes dans la bonne voie, dans la haute technologie et je crois que c’est une bonne chose pour le pays ».

Certes, 2024 s’annonce compliquée. Mais, le groupe One Tech suit son petit bonhomme de chemin, pour se faire une place avec les grands.

 

Imen NOUIRA



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