Culture

Mes odyssées en Méditerranée | Maltais de Tunisie: «Malta ħanina, ħobża u sardina»

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La migration est un sujet brûlant de nos jours. Nous sommes devenus insensibles aux nouvelles que les médias nous annoncent sur les centaines de morts en Méditerranée. La mort a été banalisée. Horreur !

Depuis des temps immémoriaux, les individus et les communautés ont sillonné la Méditerranée, certains plus que d’autres. Poussés par la famine, les crises économiques, le surpeuplement, les guerres… tous ont eu et continuent d’avoir raison de quitter leur pays. Sachant que quitter son propre pays n’est jamais une joie, plutôt une douleur, une déchirure.

La Tunisie a toujours été un pays d’accueil. Aujourd’hui les populations ont certes changé, mais ce pays méditerranéen et africain continue d’accueillir des hommes, des femmes et des enfants qui fuient leur pays à la recherche d’une vie meilleure.

D’un côté, la proximité géographique et la richesse économique jouent un rôle fondamental dans tout processus migratoire ; de l’autre, le rapport disproportionné entre la population et le territoire ainsi que les situations économiques difficiles créent, au fil du temps, des vagues d’immigration vers d’autres régions du monde. Ce fut le cas de l’île de Malte, petite île de la Méditerranée, désormais Etat indépendant depuis 1964, situé tout comme la Sicile entre le continent africain et le continent européen.

Malte et la Sicile ont déjà beaucoup d’éléments en commun, culturels, linguistiques et notamment liés à l’immigration de Maltais vers les villes de Trapani, Pachino, Syracuse, Vittoria et Scoglitti, pendant des périodes sporadiques de 1419 à 1846.

Mais l’émigration plus récente des Maltais, une histoire proche et profonde, touche directement la Tunisie, là où, au début du XIXe siècle, à partir de 1830, la Tunisie a été l’une des premières destinations de la migration massive de Malte. Sans surprise, les migrants maltais ont préféré s’installer dans les villes côtières : Tunis, Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax, Djerba et Moknine, trouvant du réconfort dans la même mer qui baigne les côtes de leur patrie.

Dans les premières décennies de la domination britannique, la situation économique n’était pas prospère, obligeant des milliers de Maltais à chercher une vie meilleure de l’autre côté de la mer. La différence entre la migration vers la Sicile et celle vers la Tunisie est que la première attirait des individus, alors que la seconde accueillait des groupes entiers. «La Tunisie n’était pas un pays riche, mais elle offrait de meilleures opportunités aux classes inférieures». La plupart des colons maltais étaient des agriculteurs ou des pêcheurs qui ont continué à exercer leur métier. En 1840, 114 Maltais ont commencé la culture de la pomme de terre à Porto Farina.

En Tunisie, les conditions étaient meilleures car si la plupart des Maltais travaillaient comme producteurs de coton de qualité, éleveurs de chèvres et de porcs, bouchers, en particulier de viande de cheval et de porc, pêcheurs, marins, cochers pour la conduite des «Karozzini» (calèches) et artisans, certains jouaient un rôle dans les activités commerciales et quelques-uns étaient actifs dans les conseils municipaux. Environ 500 ont acheté des propriétés, tandis que d’autres ont ouvert des cafés, des boulangeries et d’autres entreprises, sans oublier les «pastizzi» maltais et les «caldi caldi», qui continuent à marquer la société tunisienne encore aujourd’hui. Les Maltais formeront la deuxième communauté de Tunisie : ils seront 4.000 en 1850, 5.000 en 1860 et près de 7.000 en 1880, formant ainsi 60% de la population européenne. A Sfax, par exemple, ils représentaient 77% de la population catholique entre 1841 et 1879, et on comptait 900 en 1885 sur un total de 1.200 catholiques (Soumille 1993, p.9-13).

A Tunis, beaucoup d’entre eux s’installent au centre-ville pour aller travailler au Marché central, s’intégrant parfaitement à la population locale et aux autres communautés et bien que la communauté maltaise de Tunisie se soit «désintégrée» après les années 1950, on peut encore retrouver des vestiges du passé et des Tunisiens d’origine maltaise.

Un remerciement particulier va d’ailleurs à l’ambassade de Malte en Tunisie et à SE l’ambassadeur Simon Pullicino qui maintiennent fort ces liens historiques entre nos deux pays, les renforçant davantage.

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