Culture

Mes Humeurs: Aux âmes bien nées

Les amateurs de musique en général, et ceux du jazz particulièrement le connaissent et l’aiment à travers sa musique ; il est une figure emblématique du jazz en Tunisie ; Fawzi Chekili était l’hôte d’honneur, vendredi dernier, de la soirée organisée par la Fondation Hasdrubal sur le thème Session Jazz et musiques improvisées. Le spectacle programmé couronne la fin de résidence d’une semaine entre jeunes instrumentistes tunisiens et jeunes Français du Conservatoire national de musique et de danse de Paris (Cnmdp).  Un spectacle bien fourni où l’improvisation et les solos ne manquaient pas. Encore moins l’enthousiasme. Parmi les morceaux, celui composé par Chekili, intitulé Trio tango, a fortement séduit le public. Mais le propos de l’humeur porte sur une prouesse qui a clos le spectacle. La Guest star à la guitare a invité un jeune Tunisien de dix ans à l’accompagner au piano, le dialogue a carrément pétrifié le public. Le «gamin», haut comme trois pommes, en smoking et nœud papillon, jouait sans ostentation, sans prendre la pose, jetant par moments un œil à son compagnon guitariste qui souriait d’approbation et d’encouragement. «La sauce» a vite pris, le morceau merveilleusement exécuté a ravi le public ; applaudissements longs et soutenus. En coulisses, je fais part de mon admiration pour la «performance» du jeune Mehdi Dhan, le jeune pianiste, son toucher, ses sons, ses ondulations, ses respirations, etc. Il est de Nabeul, joue sur deux genres voisins, le jazz et la musique classique occidentale et deux coachs dans les deux genres s’occupent de sa formation. Fawzi Chekili en est épaté, il me dit que ce jeune est une «individualité». Bien encadré, il aura un avenir certain dans son domaine, mieux et —bonne nouvelle— il m’assure de l’inviter à jouer sur scène en sa compagnie, à chaque fois que l’occasion se présentera. Voilà un exemple d’encouragement et de transmission peu fréquent. A notre sens, l’Etat, à travers ses institutions musicales, devrait repérer, dénicher les jeunes talents prometteurs, les prendre en charge, les encadrer, etc. C’est à ce prix que nous aurons de grands musiciens reconnus.  Le succès d’une jeune pianiste nous en donne l’exemple ; depuis plus d’une semaine, sur une radio thématique française (Radio classique), à longueur de journée, on martèle une date importante : le 16 mai prochain un concert romantique (Schumann…) à la salle Gaveau à Paris de la pianiste marocaine Nour Ayadi (qui vit en Suisse). Pour arriver à cette prestigieuse étape de reconnaissance internationale, l’éblouissante musicienne a eu les encouragements financiers (Prix) et moraux des organismes de son pays natal, et ce, à toutes les étapes de sa formation. Le sujet, avouons-le, est intéressant à plus d’un titre, j’y reviendrai.

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