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L'État tunisien a-t-il vraiment récupéré le champ pétrolier Ashtart '

 

Des internautes ont partagé sur Facebook une publication affirmant que l’État tunisien a récupéré le champ d’Ashtart, précédemment exploité par des entreprises étrangères.

Les publications mentionnaient ce qui suit : « Le champ pétrolier Ashtart dans le golfe de Gabès revient à la Tunisie après 50 ans d’exploitation par des entreprises étrangères ». La publication a circulé sur plusieurs pages Facebook, suscitant des réactions diverses : certains saluant cette décision comme un succès pour la Tunisie, d’autres doutant de sa véracité.

 

À titre de rappel, le champ d’Ashtart est un champ pétrolier offshore tunisien situé dans le golfe de Gabès. Découvert en 1970, son exploitation a débuté en 1974. En 2018, la production moyenne quotidienne du champ était de 839 m³/jour (5 313 barils/jour). En novembre 2020, elle était de 642 m³/jour (4 040 barils/jour) et en décembre 2020 de 704 m³/jour (4 433 barils/jour).

 

Localisation du champ Ashtart

 

Le champ Ashtart , source : Mayssen Ellouze

 

Nous avons vérifié l’exactitude de cette information. En cherchant sa source, nous avons trouvé une déclaration de Mohamed Ali Fenira, membre de la Commission de l’industrie, du commerce, des ressources naturelles, de l’énergie et de l’environnement à l’ARP, datée du 27 janvier 2024, confirmant que la Commission avait refusé de renouveler les permis d’exploitation du champs pétrolier Ashtart par des entreprises étrangères.

Dans une déclaration à la Radio Diwan FM, le député a indiqué que la commission parlementaire insistait sur la nécessité de récupérer le champ au profit de l’État tunisien. Il a expliqué que l’accord en vigueur depuis 50 ans avait expiré et que la commission avait visité le champ d’Ashtart en avril dernier. Il a noté que l’État pourrait faire quelques investissements dans le champ.

Le député a précisé que la poursuite de la production dans le champ pourrait générer « environ 600 milliards de dinars par an pour l’État tunisien ».

 

Dans le même contexte, nous avons trouvé une déclaration de la ministre de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines, Fatma Thabet Chhiboub, lors d’une séance de dialogue au Parlement le 24 juin 2024, entre les députés, la Commission de l’industrie, du commerce et des ressources naturelles et la ministère, concernant deux projets de loi relatifs aux permis d’exploitation des champs pétroliers Ashtart et Rahmoura.

À l’issue de cette session, la ministre a déclaré que les opposants aux projets de loi ne représentent pas actuellement la majorité des voix au Parlement. Elle a ajouté que le partenaire qui a détenu la concession au cours des décennies précédentes a la priorité pour renouveler le contrat et pourrait infliger des amendes considérables à la Tunisie en cas de recours à l’arbitrage international s’il prouve qu’il n’a pas commis de violations. La ministre a souligné que son ministère devait examiner tous les aspects pour éviter des problèmes futurs.

 

En contactant le ministère de l’Industrie, celui-ci nous a confirmé que la Tunisie n’avait pas récupéré le champ d’Achtrarout, réitérant la déclaration de la ministre selon laquelle la priorité reste au partenaire pour le renouvellement du contrat.

 

Contrairement à ce qui a été relayée sur les réseaux sociaux, la Tunisie n’a pas récupéré le champ d’Ashtart; il s’agit plutôt d’appels de certains députés, comme Mohamed Ali Fenira, en faveur de la récupération du champ.

 

R.A.


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