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L'émouvant message du fils de Riadh Bettaieb, prisonnier politique depuis un an

 

L’ancien ministre du Développement et de Coopération internationale, Riadh Bettaieb est en prison depuis un an aujourd’hui, jour pour jour. C’est le 23 février 2023 qu’il avait été arrêté à l’aéroport Tunis-Carthage. Poursuivi dans le cadre de l’affaire Instalingo, il avait été placé à la prison civile de Messadine.

Riadh Bettaieb avait entamé une grève de la fin pour dénoncer la campagne d’arrestations visant les personnalités politiques. Ses avocats avaient mis en évidence à plusieurs reprises qu’il n’avait aucun lien dans l’affaire. Au mois d’août, on apprenait que son état de santé s’était dégradé, le prisonnier souffrant de diabète et d’insuffisance rénale. Il avait d’ailleurs été hospitalisé. Depuis, toutes les demandes de libération ont été refusées.

 

Pour marquer les 365 jours de son incarcération, son fils Anass Bettaieb a publié un message émouvant où il évoque cette expérience douloureuse dans un contexte politique marqué par un verrouillage de l’espace public. Un message que nous reproduisons ici en intégralité :

 

« 23 février, une date banale pour la société, mais pas pour nous.

Monsieur le Ministre, Baba,

Le 23 février 2023 une date mémorable mais malheureusement négative, date du début de ta détention.

Je n’oublierais jamais le déroulé de cette journée avec ton dernier appel à 9h16.

Le cauchemar de l’injustice commença à ce moment…

La dernière fois que je t’ai pris dans mes bras c’était dans la cuisine pour chercher tes médicaments et c’est là qu’on a échangé nos derniers mots…

Depuis, je te vois seulement lors de notre visite familiale le mercredi pendant 8 min. Une visite où je ne peux pas toujours aller car seulement 2 personnes peuvent y entrer…

Cela fait donc maintenant 1 an,

1 an que je ne t’ai pas pris dans mes bras,

1 an que nous n’avons pas partagé un repas ensemble,

1 an d’injustice,

1 an de lutte,

1 an d’épuisement.

Le combat continue, il continue jusqu’au moment où je pourrais te serrer encore une fois dans mes bras.

Au moment où l’injustice sera levée,

Au moment où tu retrouveras ton droit le plus élémentaire : la liberté.

Merci d’être un père merveilleux, Merci de m’avoir tout appris.

Merci de m’avoir inculqué nos valeurs ; celle de la liberté, de la démocratie et du respect de la dignité humaine.

Des valeurs tout simplement humaines.

Le combat continue, je t’aime énormément ».

  


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