Le Cap-Bon, lieu favori des clandestins venant de Sicile

« Le Cap-Bon demeure le lieu d’atterrissage favori des clandestins venant de Sicile ». C’est le titre de « La Dépêche tunisienne » du 6 août 1947 qui relate l’actualité du jour, caractérisée par les débarquements massifs d’Italiens en Tunisie. Le journal parle d’une trentaine d’arrestations « d’indésirables fuyant la Sicile » poursuivis par les carabiniers ou encore de personnes venues « chercher sous nos latitudes la paix, le pain et la liberté ». Le même article parle d’entreprises de passage clandestins et de chalutiers aidant les migrants italiens, à débarquer en Tunisie considérée comme la « Terre Promise ». 

« Ils sont tellement nombreux en Tunisie, tellement nombreux qu’un premier coup de filet en a ramené plusieurs douzaines », écrit le journaliste qui précise que certains, parmi ces clandestins ont été « accueillis » par la gendarmerie à demi-morts de faim et de soif. « On crève de faim en Sicile et nous préférons mourir sur place que d’y retourner », témoigne l’un d’eux. 

C’était en 1947, c’était il y a moins d’un siècle… 

R.B.H.