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La Tunisie clôt 2023 avec un taux de dépendance énergétique de 49%

 

L’énergie est une variable importante de l’économie tunisienne et des finances publiques. En effet, le déficit énergétique s’est accentué de 56,6% du déficit commercial total au cours de 2023 en comparaison avec un an auparavant. Il a atteint -9.665,7 millions de dinars (MD) fin 2023.

Fin novembre 2023 et en se référant rapport sur la conjoncture énergétique, publié par le ministère de l’Énergie, le taux d’indépendance énergétique s’est situé à 51% (le même taux de 2022). Sans comptabilisation de la redevance, le taux d’indépendance énergétique se limiterait à 38% à fin novembre 2023 contre 39% à fin novembre 2022.

 

Selon ce rapport, le déficit du bilan d’énergie primaire a diminué de 2% durant les onze premiers mois de 2023 par rapport à la même période de 2022 : une baisse due essentiellement à celle de la demande d’énergie primaire alors que la production des hydrocarbures a joué, par contre, en défaveur de cette baisse.

En effet, et se référant aux chiffres publiés, les ressources d’énergie primaire se sont situées à 4,1 Mtep à fin novembre 2023, enregistrant ainsi une baisse par rapport à la même période de l’année précédente de 5%. Cette baisse est due principalement à la diminution de la production nationale du pétrole brut et du gaz naturel. Les ressources d’énergie primaire restent dominées par la production nationale de pétrole et de gaz qui participent tous les deux à hauteur de 73% de la totalité des ressources d’énergie primaire.

La demande d’énergie primaire a diminué entre fin novembre 2022 et fin novembre 2023 de 4%: la demande du gaz naturel a diminué de 4% alors que celle des produits pétroliers a enregistré une baisse de 3%. Et de noter que la demande du gaz naturel a baissé suite à la limitation des achats du gaz algérien.

Ainsi et pour faire face et couvrir la totalité de la demande nationale en électricité, la STEG s’est orientée vers les importations d’électricité. La structure de la demande en énergie primaire n’a pas enregistré de changement. En effet, la part des produits pétroliers a enregistré une quasi-stabilité à 48 % entre fin novembre 2023 et fin novembre 2022. De même, la part du gaz naturel a enregistré une quasi-stabilité à 52 % durant la même période.

 

Les exportations des produits énergétiques ont enregistré une baisse en valeur de 27% accompagnée par une baisse des importations en valeur de 13%. Le déficit de la balance commerciale énergétique est passé de 8.895 MD à fin novembre 2022 à 8.363 MD à fin novembre 2023, soit une diminution de 6% (en tenant compte de la redevance du gaz algérien exportée).

Les échanges commerciaux dans le secteur de l’énergie sont très sensibles à trois facteurs à savoir les quantités échangées, le taux de change dollar/dinar et les cours du Brent, qualité de référence sur laquelle sont indexés les prix du brut importé et exporté ainsi que les produits pétroliers. Le taux de change s’est maintenu au même niveau et les quantités échangées ont baissé par contre le cours du Brent s’est amélioré à fin novembre 2023 par rapport à fin novembre 2022.

La production nationale de pétrole brut s’est située à 1.443 kilotonnes (kt) à fin novembre 2023 enregistrant ainsi une baisse de 5% par rapport à fin novembre 2022. Cette baisse a touché la plupart des principaux champs à savoir Halk el Manzel qui est entré en production en 2021 (-36%), El borma (-16%), Ashtart (-13%), Ouedzar (-41%), M.L.D (-28%), Cherouq (-15%) miskar (-14%) et Fanig/Bag/Tarfa (-18%). D’autres champs ont enregistré, par contre, une amélioration de production à savoir Nawara (+29%), Gherib (+30%), Cercina (+23%), Hajeb/Guebiba (+10%) et Baraka (+60%).

La moyenne journalière de la production de pétrole est passée de 35.400 barils/jour à fin novembre 2022 à 33.700 barils/jours à fin novembre 2023.

 

Les ressources en gaz naturel (production nationale + forfait fiscal) ont atteint 2.432 kilotonnes équivalent pétrole (ktep), à fin novembre 2023, enregistrant ainsi une baisse de 8% par rapport à la même période de l’année précédente. La production du gaz commercial sec a diminué, en effet, de 10%, la redevance sur le passage du gaz algérien a enregistré une baisse de 3% à fin novembre 2023 par rapport à fin novembre 2022 en se situant à 922 ktep.

Par ailleurs, la répartition de la redevance totale entre la redevance cédée à la STEG et la redevance exportée montre que la plus grande partie est cédée à la STEG (69%). Durant le mois du janvier 2023, un dépassement des prélèvements STEG sur la redevance revenant à l’État Tunisien a été enregistré et qui est régularisé. Un 2e dépassement a été enregistré au cours du mois du juillet 2023 d’une quantité de 46,8 millions de cm3 et qui est en cours de régularisation.

Les achats du gaz algérien ont augmenté de 2%, entre fin novembre 2022 et fin novembre 2023, pour se situer à 2.217 ktep. L’approvisionnement national en gaz naturel a, quant à lui, enregistré une baisse de 4% entre fin novembre 2022 et fin novembre 2023 pour se situer à 4362 ktep.

 

La demande nationale de produits pétroliers, a enregistré entre fin novembre 2022 et fin novembre 2023, une baisse de 3% pour se situer à 4.040 ktep. Ainsi, nous avons noté une baisse de la demande du fuel de 19%, des essences de 3% et du gasoil de 7%. Par contre la demande du jet d’aviation a enregistré une hausse de 15% et celle de petcoke de 5%. La structure de la consommation de produits pétroliers n’a pas connu de changement significatif entre fin novembre 2022 et fin novembre 2023 à l’exception de quelques produits notamment le fuel dont sa part est passée de 5% à fin novembre 2022 à 4% à fin novembre 2023, le gasoil dont sa part est passée de 46% à 44% durant la même période, le petcoke dont sa part est passée de 11% à 12% et le jet dont sa part est passée de 5% à 6% durant la même période

La consommation de carburants routiers a enregistré entre fin novembre 2022 et fin novembre 2023, une diminution de 6%. Elle représente 62% de la consommation totale des produits pétroliers. La consommation de GPL enregistré entre fin novembre 2022 et fin novembre 2023, une légère hausse de 1%.

La consommation de coke de pétrole a augmenté de 5% entre fin novembre2022 et fin novembre 2023 (un produit exclusivement utilisé par les cimenteries et qu’il est substituable par le gaz naturel et le fuel lourd). D’autre part, la consommation de jet aviation a enregistré une hausse importante de 15% à fin novembre 2023 par rapport à la même période de l’année précédente suite à la relance des activités de secteur du transport aérien qui ont subi de plein fouet les répercussions de la pandémie du Coronavirus.

La demande totale de gaz naturel a enregistré une baisse de 4% entre fin novembre 2022 et fin novembre 2023 pour se situer à 4352 ktep. La demande pour la production électrique a enregistré une diminution de 2%, celle pour la consommation finale a diminué de 9%. Le secteur de la production électrique reste, de loin, le plus grand consommateur de gaz naturel (73% de la demande totale à fin novembre 2023), la production électrique est en effet basée sur le gaz naturel à plus de 97%. La baisse de la demande du secteur électrique est due à la limitation de la disponibilité du gaz naturel et ne reflète pas la demande du secteur électrique. Pour les usages finaux (hors production électrique), la demande de gaz naturel a connu une diminution de 9% pour se situer à 1202 ktep. La demande des clients moyenne et basse pression a enregistré une diminution de 5% et celle des clients haute pression a enregistré une diminution de 16%.

 

S’agissant de l’exploration, le nombre total de permis en cours de validité à fin novembre 2023, est de 17 dont quatorze permis de recherche et trois permis de prospection. Le nombre total de concessions est de 56 dont 44 en production. L’État participe à travers l’ETAP dans 34 de ces concessions en production et directement dans trois.

Notons qu’un nouveau permis de recherche a été attribué en janvier 2023 à « Boughrara ».

Le ministère note qu’il n’y a pas eu de nouvelle opération d’acquisition sismique à fin novembre 2023, mais qu’il y a eu le forage de cinq nouveaux puits d’exploration (Araifa-2, Sabeh-1, 3 Wissal-1, Larmina-1 et Chaal-2) et le forage de trois nouveaux puits de développement (Nawara-2, TT27 et SMGNE-1).

 

La production totale d’électricité a enregistré, à fin novembre 2023, une diminution de 1% pour se situer à 17.952 GWh (hors autoproduction consommée) contre 18.163 GWh à fin novembre 2022. La production destinée au marché local a enregistré une diminution de 1%. Ainsi les achats d’électricité de l’Algérie et de la Libye ont couvert 11% des besoins du marché local à fin novembre 2023.

La STEG conserve toujours la part du lion dans la production électrique avec 99% de la production nationale à fin novembre 2023. L’électricité produite à partir de gaz naturel (STEG + IPP) a enregistré une diminution de 1%. La production d’électricité à partir des énergies renouvelables s’est située à 2.2%. Le graphique suivant illustre le mix de la production électrique à fin novembre 2023. Par ailleurs, 205 MW de toitures photovoltaïques ont été installés dans le secteur résidentiel et 311 autorisations ont été octroyées pour une puissance totale de 89MW dans les secteurs industriel, tertiaire et agriculture.

Les ventes d’électricité ont enregistré une quasi-stabilité entre fin novembre 2022 et fin novembre 2023. Les ventes des clients de la haute tension ont enregistré une diminution de 9%, celles des clients de la moyenne tension ont enregistré aussi une légère baisse de 0,3%. À noter que pour les ventes basse tension destinées majoritairement au secteur résidentiel (près de 75% en moyenne), les statistiques basées sur la facturation bimestrielle, dont près de la moitié est estimée, ne permettent pas d’avoir une idée exacte sur la consommation réelle. Les industriels restent les plus grands consommateurs d’électricité avec 58% de la totalité de la demande des clients HT&MT à fin novembre 2023. La majorité des secteurs ont enregistré une baisse des ventes principalement l’industrie du papier et de l’édition (-15%), des industries extractives (-14%) et des industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre (IMCCV) (-11%) contre une hausse des ventes du secteur de pompage (eau et services sanitaires) (+9%) et du tourisme (+6%).

 

I.N. (D’après rapport)


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