Culture

Journées Théâtrales de Carthage | «Iza Hawa» d’Ali Chahrour : Souvenirs des rêves brisés

 

Quand la mort guette la vie, le désespoir dessine les contours d’une ville meurtrie par les drames et les tragédies, et comme dit Ali Chahrour, «Nous, la scène, la danse, l’amour et la passion, c’est ce qui reste quand tout autour de nous semble presque tomber».

Dans «Iza Hawa», jouée dimanche 3 décembre 2023 dans la salle Le Mondial, dans le cadre de la 24e édition des JTC, le chorégraphe et metteur en scène libanais Ali Chahrour réunit Roger Assaf et Hanane Hajj Ali, couple iconique de la scène intellectuelle et artistique libanaise reliant l’intimité de leur vie amoureuse au destin meurtri de Beyrouth, leur ville. Dès le début de la pièce, face au public, l’acteur Roger Assaf déclare : «Je suis un spectateur parmi vous… Beyrouth c’est le théâtre des événements et la pièce». Des mots pour déclarer l’amour à une ville qui s’effondre sous les yeux du couple vieillissant. L’effondrement de la ville s’accompagne avec l’impuissance des corps : des gestes longs, des expressions de visages lassés par tant de tragédie. La musique live signée Abed Kobeissy suit le mouvement du couple : entre le corps fatigué de l’homme et les mouvements puissants de la danse derviche effectuée par la femme. Telle une métaphore de la ville et de la vie, les corps du couple oscillent entre espérance et désolation. Et dans les moments de désespérance, deux jeunes corps viennent épauler les deux acteurs pour danser la dabké. Dans un rythme long, sûr et joyeux, Beyrouth renaît de ses cendres grâce à l’union des générations.

À travers l’histoire du couple vieillissant traînant ses souvenirs, ses rêves brisés, l’amour de la patrie et de la ville Beyrouth reste tout de même le catalyseur de l’essence même de l’existence. L’appel à la prière se mélange avec la musique soufie et les corps du couple s’embrassent. Et quand la mort guette la vie, le désespoir dessine les contours d’une ville meurtrie par les drames et les tragédies, il y a, comme dit Ali Chahrour, «Nous, la scène, la danse, l’amour et la passion, c’est ce qui reste quand tout autour de nous semble presque tomber».

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