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Institut national de la statistique : Plus de divorces, moins de mariages et moins d’enfants !

 

Des raisons majeures, selon des études sociologiques, expliquent cet état de fait, dont la migration massive des jeunes de la tranche d’âge 25-45 ans , le coût prohibitif du mariage de l’ordre 30.000 dinars, le recul de l’âge de mariage aussi bien chez les femmes que chez les hommes.

Une dernière déclaration du directeur général de l’Institut national de la statistique (INS) fait ressortir des changements notables dans la famille tunisienne et dans sa composition, avec notamment la diminution de ses membres. De 5 au milieu des années 90, à moins de 4 individus actuellement, soit une moyenne de 3,8 individus.

Dans la même déclaration, le directeur de l’INS révèle que le nombre de mariages en Tunisie a diminué d’une manière remarquable, passant de cent dix mille en 2014 à soixante-dix-sept mille au cours de l’année 2023, alors qu’en même temps, la même tendance est visible concernant le nombre de naissances qui sont passées de 225 mille à 160 mille

Ces chiffres sont, de prime abord, une conséquence directe de plusieurs facteurs d’ordre familial, social et éducatif, d’après les spécialistes qui pointent du doigt les profondes mutations subies par ce qu’on peut appeler «l’institution du mariage».

Le noyau de base impacté

En effet, cette institution connaît, depuis quelques années, à un rythme allant crescendo, une fragilité grandissante qui impacte négativement le noyau familial de base, l’individu et la société dans son ensemble, puisque parallèlement au phénomène des mariages tardifs, on assiste à une hausse aussi inquiétante du nombre de divorces.

C’est donc la conjugaison de ces deux phénomènes, selon les sociologues, qui a abouti à une telle situation. «S’il est vrai que le divorce peut être considéré comme la solution la plus appropriée à une situation de crise grandissante au sein du couple, il n’en demeure pas moins vrai qu’il peut engendrer des risques potentiels et pour le noyau familial et pour le tissu social dans sa globalité…», indique le sociologue universitaire, Slaheddine Ben Fradj dans son étude sur le dossier avant d’enchaîner : «Les retombées d’ordre social, psychologique et économique peuvent s’avérer, à la fois, profondes et durables…».

Il est utile de préciser que le phénomène des mariages tardifs ne date pas d’aujourd’hui, car on constate que les citoyens croient qu’il s’agirait d’un fait nouveau, alors que ce n’est pas le cas, puisque les contrats de mariage ont déjà connu une forte baisse durant les cinq années, de 2016 à 2020.

Une baisse des mariages de l’ordre de 33%

L’Institut national de la statistique qui a publié ces chiffres ajoute dans son étude que les contrats de mariage sont passés de 198 125 en 2016 à 65 630 en 2020, soit une baisse de 33% !

Toujours, selon l’INS, cette baisse avait été suivie par son corollaire, à savoir le nombre de naissances, estimée à 20,6%, à la même période, passant de 219 400 en 2016 à 174 100 en 2020, ce qui allait avoir, inéluctablement,  un impact sur le vieillissement de la population après la fin de la période dite de transition démographique de 2010.

Des raisons majeures, selon des études sociologiques, expliquent cet état de fait, dont la migration massive des jeunes de la tranche d’âge 25-45 ans; le fait de vivre en couple sans être forcément marié, le coût prohibitif du mariage de l’ordre de 30.000 dinars —si on prend en ligne de compte les préparatifs, l’installation d’un nouveau foyer, l’accès à l’immobilier, etc—, le recul de l’âge de mariage aussi bien chez les femmes que chez les hommes, notamment en zones urbaines, la hausse du nombre de divorces n’encouragent pas les jeunes à s’engager sur la voie de l’institution du mariage, les difficultés économiques et autres problèmes sociaux divers.

En tout état de cause, le phénomène engendre, logiquement et irréversiblement, un vieillissement de la population tunisienne, comme l’ont constaté l’INS et les démographes. Ce qui est fait pour se répercuter, en premier lieu, sur les finances des caisses sociales dans le sens où le nombre d’actifs alimentant les caisses diminue drastiquement, par rapport à celui des retraités qui perçoivent leur pension mensuelle. Une situation qui commence  à être alarmante et qui requiert des études et des réformes appropriées.

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