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Leith Lakhoua, expert en logistique industrielle
« Le récent rapport de « Agility Emerging Markets Logistics Index 2024 » est un index de l’agilité des marchés émergents qui repose sur 22 indicateurs répartis sur quatre catégories, à savoir les services logistiques domestiques, les services logistiques internationaux, le climat des affaires ainsi que la préparation à la numérisation. D’après ce dernier rapport, la Tunisie a reculé de quatre positions pour s’établir à 37 sur 50. Cet index est noté sur 10 et la Tunisie a une note de 4,5 soit en dessous de la moyenne. L’Egypte a réalisé une amélioration pour se positionner à la 20e place, suivie par le Maroc à la 22e place. Selon la première catégorie, le rapport indique que l’Egypte a une note de 5,18, le Maroc et la Tunisie ont une note quasi similaire. De plus, le bon positionnement de l’Egypte s’explique par le fait qu’elle détient un port terrestre dans la région de Badr, proche du Canal de Suez, et qui est une plateforme logistique qui dessert plusieurs ports maritimes.
En 2011, la Tunisie a eu l’occasion de construire une zone logistique importante abordant les frontières libyennes, mais le projet a été suspendu. Par ailleurs, l’Egypte s’est lancée dans un projet similaire sur 300 ha avec les frontières de la Libye. D’ailleurs, selon l’indicateur de la logistique domestique, la Tunisie a perdu 10 positions et est donc très en retard par rapport à d’autres pays arabes et africains. Ce retard s’explique essentiellement par un manque, voire une absence, de volonté politique en plus du manque des moyens financiers. L’indicateur du climat d’affaires, la Tunisie a une note de 5,4, soit une amélioration sensible qui revient à la mise en place de privilèges d’ordre fiscal qui ont incité des investisseurs étrangers à s’implanter en Tunisie ».
Mohamed Salah Ayari, conseiller fiscal et membre du Conseil national de la fiscalité
«Il est important de fournir les ressources financières nécessaires à la Banque tunisienne de solidarité ainsi qu’à la Banque de financement des petites et moyennes entreprises, qui prêtent aux porteurs de petits projets, aux personnes aux revenus moyens et aux petits investisseurs. Ces derniers n’ont pas la possibilité d’accéder aux modalités de financement classiques auprès des banques de la place qui exigent d’importantes garanties.
Le Code d’incitation aux investissements de 1993 est entré en vigueur le 1er janvier 1994, rassemblant tous les textes relatifs à l’encouragement des investissements et à l’octroi d’avantages fiscaux et financiers. Ce Code a contribué de manière significative au cours de cette période à stimuler l’économie, et ce, à travers des incitations accordées dans de nombreux secteurs, y compris les entreprises exportatrices et non-résidentes. De grands privilèges ont été accordés dans le Code d’incitation aux investissements au profit des entreprises totalement exportatrices, car elles peuvent soustraire complètement les bénéfices générés par les exportations de l’assiette fiscale, étant donné qu’elles font partie du régime off-shore et ont la liberté de transférer leurs bénéfices à l’étranger. Le processus de transfert impliquait une perte importante de devises étrangères, dont l’économie nationale aurait pu profiter. Après une dizaine d’années de fonctionnement de ce système, le pourcentage des bénéfices offerts s’est établi à seulement 50% en 2004. Les bénéfices réalisés par l’activité de l’exportation ont été soumis à un impôt de 10% en ce qui concerne les entreprises qui exportent, totalement ou partiellement, et ce, à partir du 1er janvier 2014. Alors que les investisseurs estimaient que le problème était principalement lié aux difficultés administratives et aux contrôles fiscaux, compte tenu de l’absence de réponse aux propositions formulées par les entreprises concernées. Les institutions financières internationales, en particulier la Banque mondiale et le FMI, insistent sur l’existence d’éléments fondamentaux pour attirer les investissements, et ne pas se contenter des allégements fiscaux. Cela concerne le climat d’investissement et des affaires, représenté par les infrastructures, la présence d’une administration moderne et rapide, puis d’une main-d’œuvre efficace, en plus de la stabilité politique et de la sécurité en général, ainsi que d’un système judiciaire équitable. Ce sont les éléments essentiels pour attirer les investissements. Il est aussi nécessaire d’accorder une priorité absolue à l’amélioration du climat d’investissement ».
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