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Hichem Ajbouni : Kaïs Saïed croit être l'envoyé de Dieu

 

L’ancien député et leader d’Attayar, Hichem Ajbouni, a assuré que son parti ne participera pas aux élections locales, car il ne soutenait pas le processus entamé par le président de la République, Kaïs Saïed, à la date du 25 juillet 2021.

Invité le 20 septembre 2023 à « Sbeh El Ward » de Hatem Ben Amara sur Jawhara Fm, Hichem Ajbouni a indiqué qu’Attayar s’était opposé au système d’avant le 25 juillet 2021. Il a considéré que l’erreur majeure d’Ennahdha était la chute du gouvernement d’Elyes Fakhfakh.

« Nous avons participé au gouvernement de Fakhfakh et non à celui d’Ennahdha… Ce gouvernement a été formé par Elyes Fakhfakh… Kaïs Saïed a nommé tous les chefs de gouvernement depuis les élections de 2019… Elyes Fakhfakh, Hichem Mechichi, Najla Bouden et Ahmed Hachani ont tous été nommés par lui… Kaïs Saïed détient les pouvoirs absolus depuis deux années, mais il gouverne depuis quatre années. Nous sommes face à une année électorale, en cas de tenue d’élections présidentielles… Le président n’a jamais donné de date », a-t-il ajouté.

Hichem Ajbouni a reproché au chef de l’État la monopolisation du pouvoir, le refus de dialoguer et l’absence de conseillers compétents pouvant l’orienter. Il a évoqué les pénuries, la dégradation du pouvoir d’achat et l’inflation subies par les Tunisiens. Il a estimé qu’on ne pouvait pas réussir la transition démocratique parallèlement à l’appauvrissement des citoyens. M. Ajbouni a mis l’accent sur l’incohérence des déclarations du président. Revenant sur celle où Kaïs Saïed qualifie la Commission tunisienne des analyses financières de commission de fraudes financières, l’ancien élu a indiqué que cette déclaration témoignait de l’ignorance du président de la loi. Il a assuré que cette commission n’était pas liée à l’octroi de crédits bancaires. Cette commission a pour but d’enquêter sur le blanchiment d’argent et de lutter contre le terrorisme.

 

« Il (Kaïs Saïed) croit être l’envoyé de Dieu. Il pense recevoir une révélation… Le blé n’est plus disponible. Le pain n’est plus disponible ! La farine n’est plus disponible ! La semoule n’est plus disponible ! Le lait n’est plus disponible ! Le café n’est plus disponible ! Le sucre n’est plus disponible ! Les médicaments ne sont plus disponibles… Il peut visiter, rencontrer, embrasser et enlacer les citoyens… Ceci demeure la vérité… Kaïs Saïed agit comme étant un opposant malgré les pouvoirs absolus », a-t-il déploré.

Hichem Ajbouni s’est interrogé au sujet de l’impact des entreprises communautaires sur l’économie tunisienne. Il a indiqué que l’exemple évoqué par le président au sujet d’une femme ayant créé une structure similaire et collecté des revenus à hauteur de 140 dinars par jour était incompréhensible. Il a rappelé qu’une entreprise communautaire se composait au moins de cinquante actionnaires et qu’elle ne pouvait opérer qu’au niveau de sa localité et des localités voisines. De plus, les profits sont distribués sur l’intégralité des actionnaires.

Hichem Ajbouni a indiqué que la conciliation pénale n’a collecté que cinq millions de dinars, loin des treize milliards évoqués dans le passé. Il a assuré que l’intégralité des hommes d’affaires de la Tunisie ne pouvait pas mobiliser six milliards de dinars. L’ancien élu a considéré que la Tunisie traversait une crise de liquidité. Il a assuré qu’il n’y avait pas de problème au niveau des salaires, car ces derniers sont versés en dinars. La crise est liée aux réserves en devises. Il a tenu à préciser que la Tunisie a assuré ses engagements financiers internationaux au détriment de la disponibilité de certaines marchandises.

L’ancien élu a affirmé que le président a mené un coup d’État, qu’il a tourné le dos à la constitution sur laquelle il avait prêté serment et en avait rédigé une autre sur mesure. Il a expliqué que Kaïs Saïed n’a pas prêté serment selon la nouvelle constitution. Il a considéré que le gouvernement n’avait pas de prérogatives et que son actuel chef, Ahmed Hachani, jouait le rôle d’un directeur exécutif.

« Le gouvernement de Kaïs Saïed compte conclure un accord avec le Fonds monétaire international. Les ministres de l’Économie (Samir Saïed) et des Finances (Sihem Nemsia) ont affirmé qu’il n’y avait pas de plan B… J’appelle Kaïs Saïed à examiner la situation… L’accord signé avec les experts du FMI en octobre 2022 résulte des propositions du gouvernement. Il ne s’agit pas de diktats du FMI », a-t-il déclaré.

Hichem Ajbouni a considéré que le système bancaire tunisien était défaillant et basé sur le système de rente. Il a assuré soutenir la réforme du secteur bancaire, mais aussi celle touchant aux questions des autorisations et de la bureaucratie tunisienne.

Le leader d’Attayar a assuré qu’on ne pouvait combattre la corruption que dans le cadre de l’État de droit et des institutions. Ceci inclut la préservation de l’indépendance de la Justice et non sa transformation en une fonction se pliant aux instructions du président. Il a rappelé que le chef de l’État avait menacé les magistrats en affirmant que ceux innocentant les accusés de complot étaient leurs complices.

Hichem Ajbouni a indiqué avoir adressé à la présidence de la République, après l’annonce des mesures du 25 juillet 2021, un courrier demandant l’ouverture d’enquêtes portant sur les biens et les avoirs des propriétaires de médias, des magistrats, des élus, des ministres et des politiciens. Il a assuré ne pas avoir reçu 150 mille dinars pour voter en faveur d’un article de loi contrairement à ce qu’avait déclaré le président de la République. Il a indiqué que plusieurs partis politiques ont cherché à lutter contre la corruption et la décadence.

Hichem Ajbouni a évoqué la possibilité de mettre fin à sa carrière politique. Il a critiqué l’encouragement et la joie éprouvée face à l’injustice et aux arrestations des opposants politiques. Il a indiqué qu’il quittera la vie politique après la libération de ses camarades. Il a cité les noms de Ghazi Chaouachi, Issam Chebbi et Jaouhar Ben Mbarek.

S.G


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