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Hatem Mliki : la crise des notes est synonyme de l'incompétence de l'État

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L’ancien député, Hatem Mliki, a considéré que l’incapacité de l’État à trouver une solution au sujet des blocages des notes était synonyme de son incompétence. « Le budget de 2023 est préparé en juin 2022… Il s’agit d’anciens engagements… Le gouvernement doit soit négocier avec le syndicat avant l’élaboration du budget, soit y procéder en septembre… Quel est l’intérêt d’entamer des négociations après avoir laissé les choses traîner jusqu’à la période des examens ? », s’est-il interrogé.  

Invité le 16 mai 2023 à « La Matinale » par Malek Khaldi sur Shems FM, Hatem Mliki a indiqué qu’un État évolué traitait ce genre de problématique en avance et par la mise en place d’un plan. Par contre, un pays sous-développé n’étudie ce genre de problème qu’à la dernière minute. Il a estimé que le ministère de l’Éducation   abordait l’enseignement d’une façon erronée. « L’enseignement s’est transformé en une rémunération contre la présence de l’enseignant, même en l’absence d’une approche pédagogique correcte », a-t-il dit.

Hatem Mliki s’est interrogé sur l’état psychologique des enseignants suppléants, n’ayant pas été payés durant les six derniers mois. Il a indiqué qu’enseigner n’était pas un simple geste mécanique. Le ministère ne se soucie, selon lui, que de la présence dans les salles de classe. M. Mliki a souligné l’importance de garantir de bonnes conditions favorables à la réussite des élèves. Il a indiqué qu’à Kasserine, un seul élève sur cent inscrits en première année de l’école primaire parvenait à achever un cursus universitaire.

« Nous n’avons abordé ce sujet qu’en raison de l’approche des examens et de l’épreuve du bac… L’État n’a pas appris à fonctionner ou à élaborer correctement son budget. Il n’a pas appris à collaborer avec les syndicats de façon transparente… On n’a pas pu améliorer la performance au niveau des négociations entre les syndicats et les institutions de l’État. On n’a pas développé les conditions de l’enseignement et l’apprentissage pour les enfants. On n’a pas amélioré le climat social comprenant l’éducateur et l’élève. On vient, par la suite, critiquer les agressions des parents sur les enseignants, la propagation de la violence chez les élèves, le faible rendement des éducateurs ou la faiblesse des résultats scolaires », a-t-il ajouté.

Hatem Mliki a considéré que l’origine de la situation au niveau des écoles était l’incapacité de l’État à gérer ses engagements. Plusieurs problèmes, selon lui, peuvent être facilement résolus. Ils se transforment en crises et en polémiques. L’origine n’est autre que la mauvaise gestion du pays. Hatem Mliki a estimé que la question des engagements de l’État auprès des enseignants aurait dû être traitée à l’occasion d’un conseil ministériel tenu en septembre. « Être ministre ou président est un travail technique… Il s’agit d’emplois… Il ne s’agit pas de faire de la politique… Que veut dire élaboration d’un budget ? Il ne s’agit pas de simples chiffres. Il s’agit des engagements de l’État… Les problèmes non traités se transforment en crises », a-t-il poursuivi.

Hatem Mliki a estimé que le gouvernement devait barrer la route aux crises. Toute solution, selon lui, comporte des conséquences négatives. Il a appelé le gouvernement à se réunir en présence du chef de l’État, Kaïs Saïed, afin d’élaborer dès maintenant le budget de 2024. Il a considéré que la désignation d’une personne à la tête d’un pays devait se faire à travers des élections. Ceci procure un sentiment de sécurité aux citoyens. M. Mliki a appelé les acteurs de la scène politique à respecter la tenue d’élections présidentielles en 2024.

« Nous devons nous mettre d’accord sur un gouvernement doté d’un agenda clair et permettant d’atteindre 2024… Nous pouvons parvenir à la tenue d’élections, mais nous retrouver dans une situation économique similaire à ce que nous vivons au niveau du secteur éducatif… Quel que soit l’individu désigné à la tête du pays, il n’aura plus la capacité de négocier ou de mobiliser des ressources financières… Nous devons étudier les conséquences de la chose. Parvenir à 2024 ne doit pas avoir lieu coûte que coûte… Où allons-nous trouver l’argent ? », a-t-il critiqué.

Hatem Mliki a rappelé que la Tunisie a présenté un programme de réformes au Fonds Monétaire International (FMI) dans le but de parvenir à un accord de financement. Il a indiqué que ce document a été présenté depuis près de la moitié d’une année et qu’il représentait l’élément central sur lequel le budget de l’État a été fondé. Le FMI n’a toujours pas validé l’accord.

Hatem Mliki est revenu sur les derniers sondages relatifs aux partis et aux mouvements politiques. D’après cette source, 94% des Tunisiens ne se sentaient pas représentés par ces entités. Il a, aussi, souligné l’importance de procéder à une distinction entre outils et objectifs. Le parlement, la présidence de la République, les conseils municipaux et les conseils régionaux appartiennent à la première catégorie. L’amélioration de la situation des citoyens et de leurs conditions de vie est un objectif. Il a estimé que ces objectifs ont été mis de côté. Les politiciens et le pouvoir en place ont commis, selon lui, une grave erreur. Ils ont mélangé outils et objectifs.

« On ne connaît pas les objectifs de son pays ! On croit que les élections sont un objectif ! Il s’agit d’un outil. On peut ne pas tenir d’élections locales et nommer un délégué ou des élections régionales et nommer un gouverneur. On peut créer deux chambres législatives… On peut mettre en place un système présidentiel… Mais, avons-nous vu un citoyen incapable de dormir, se sentant mal, fumant une cigarette, faisant le va-et-vient en raison de la mise en place d’une seule chambre législative ? Qui va s’en soucier ? Qui va se quereller avec sa femme et ses enfants à cause des élections municipales ? », a-t-il déploré.

Hatem Mliki a indiqué que les citoyens se préoccupaient de leur pouvoir d’achat, des pénuries du chômage et de leur situation financière. Il s’agit, selon lui, des véritables objectifs devant faire partie des priorités des politiciens et du gouvernement. La réalisation de ces objectifs doit s’opérer à travers une vision. Ceci implique le choix d’une politique d’État et d’un positionnement économique. Il peut s’agir de la mise en place d’un État social collectant les impôts et les distribuant de façon à garantir certains services tels que la santé, l’éducation et la justice. On peut, également, choisir un modèle optant pour plus de liberté économique et reposant sur de faibles revenus fiscaux. Hatem Mliki a considéré que l’absence d’une vision signifie l’impossibilité d’identifier ces choix.

« L’absence de vision de la part des leaders politiques signifie l’absence de vision au niveau du pays. L’absence de vision traduit une absence d’objectifs. Le pouvoir politique n’a pas de vision. La vision du président de la République évoquant la souveraineté, une gouvernance par les bases et une prise de décision par le peuple n’est qu’un ensemble de paroles. Ceci ne peut pas avoir lieu dans un monde moderne… Les pays développés parlent d’objectif, de budgets, de taux, de croissance, de chômage et d’opportunités économiques et de produits. En Tunisie, il s’agit d’un débat stérile », a-t-il poursuivi.

Hatem Mliki a considéré que la Tunisie ne pouvait atteindre une situation de stabilité avec 25% de pauvreté, 17% de chômage, 9% de déficit commercial et le flou au sujet des emprunts étrangers. Les indicateurs actuels, selon lui, ne permettent pas de parler de stabilité. Hatem Mliki a pointé du doigt une crise aux niveaux alimentaire, hydrique, énergétique, financier et social. Il a estimé que le pouvoir en place adoptait un discours inadéquat. Il a expliqué que le chef de l’État disposait de moyens et de ressources lui permettant de gouverner. Il a critiqué le recours à des discours évoquant des complots, mais sans les divulguer. 

S.G

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