Culture

Festival de Hammamet : La déprogrammation de « Le Bout de la Mer » de Fadhel Jaïbi crée la polémique

 

La nouvelle pièce « Le Bout de la Mer », mise en scène par Fadhel Jaïbi, a récemment été déprogrammée de la 58ème édition du Festival international de Hammamet, qui aura lieu du 5 juillet au 3 août 2024 au théâtre de plein air de Hammamet.

Cette pièce est une coproduction du Théâtre National Tunisien (TNT) avec le concours du Centre des Arts Djerba, sous la direction de Fadhel Jaziri.

Sa déprogrammation par la direction du festival de Hammamet a suscité l’indignation de certains hommes de théâtre, qui dénonçaient ce qu’ils qualifient de « censure d’une création théâtrale abordant des questions contemporaines assez profondes ».

S’exprimant dans une déclaration mardi à la TAP, le directeur artistique et technique de la pièce « Le Bout de la Mer », Ousamma Jamei, a déclaré que « la direction du festival de Hammamet a retiré la pièce de sa programmation sous prétexte qu’elle contient des expressions contraires à la morale publique ».

Ousamma Jamei a qualifié de « fragile » l’argument donné par la direction du festival de ne pas programmer deux œuvres du Théâtre National Tunisien à la même édition. Selon lui, ceci « n’empêche pas la programmation d’une deuxième œuvre produite par la même institution ».

Il a indiqué que la pièce « Le Bout de la Mer » était programmée pour la soirée du 18 juillet, et ce sur proposition de la direction du festival qui avait prévu une réunion sur les aspects techniques du spectacle.

« Il est à noter que la soirée du 18 juillet sera animée par la chanteuse Amina Fakhet, qui fera son retour à Hammamet après une longue absence.

Ousamma Jamei a déclaré avoir été « surpris par l’absence de la pièce de la programmation officielle du festival qui a été dévoilée le 26 juin dernier.

« Dans une récente déclaration à TAP, le directeur du Festival de Hammamet, Nejib Kasraoui, a affirmé que le comité d’organisation n’a pas refusé de programmer la pièce de Jaïbi mais a choisi un autre spectacle théâtral produit par le TNT, auquel participe Mouna Noureddine, en guise d’hommage à cette actrice ayant vu naître le festival lors de sa première session organisée du 31 juillet au 16 août 1964.

Le 1er août 1964, Mouna Noureddine avait participé au spectacle « Othello » du metteur en scène disparu Aly Ben Ayed.

Ce spectacle interarabe, inspiré de l’œuvre éponyme de William Shakespeare jouée pour la première fois en 1604, comptait également dans son casting l’acteur égyptien disparu Jamil Rateb, dans le rôle principal d’Othello, et l’artiste libanaise Théa Racy, dans le rôle de Desdémone.

Une nouvelle version de la pièce « Othello » mise en scène par Hammadi Louhaïbi sera présentée à l’ouverture du festival vendredi 5 juillet.

À l’affiche de cette nouvelle version « shakespearienne », qui porte un regard contemporain, « Othello » se situe à l’époque actuelle, traite de la dualité du bien et du mal, de l’amour et de la haine et met en exergue les dérives racistes et intégristes. La pièce de théâtre est en langue arabe et promet d’être riche en tableaux chorégraphiques.

Cette année, Mouna Noureddine est à l’affiche de « Celestial Dance » (Danse céleste), spectacle mis en scène par Tahar Issa Ben Arbi, qui sera présenté le 24 juillet.

Synopsis : « Hala, cloîtrée, vit dans un environnement familial qui sacralise l’assujettissement à la figure masculine. Elle découvre que l’amour est aux antipodes des protocoles sociaux, qu’une croyance pour les uns peut rimer avec « égarement social » pour d’autres.

Elle interroge l’amour absolu existant entre l’humain et le céleste : les ressentis de l’ordre de la foi pour certains peuvent se confondre avec la tyrannie ou l’oppression pour d’autres.

Le présent et le XIIIe siècle ont beaucoup en commun : guerres et épidémies, effondrement de la vision morale du monde, crise de l’humain et de l’amour.Hala commence la lecture d’un livre et tombe amoureuse de l’écrivain. Ce dernier est souffrant et se meurt. Grâce à lui, la poésie et le cinéma n’ont plus de secrets pour elle. Une relation mystique se tisse : elle rappelle l’iconique relation qui unit Jalal Al Din Al Rumi et Shams Al-Din Al-Tabrizi.

La douleur engendre une nouvelle naissance « La danse du ciel ».« Le Bout de la Mer »: adaptation de la tragédie grecque d’Euripide « Médée »« Le Bout de la Mer » est une adaptation de la tragédie grecque d’Euripide « Médée » qui a fait son avant-première le 5 janvier 2024 au théâtre du 4ème Art à Tunis.

Deux autres représentations ont également été programmées les 6 et 7 janvier.

Cette pièce est une adaptation tunisienne d’un chef-d’œuvre de la mythologie grecque Médée d’Euripide, dont la création remonte à 431 av. J.-C.

La tragédie de Médée, personnage mythologique d’ascendance divine, raconte l’histoire de Jason et de Médée qui ont tous deux fui Corinthe après que Médée eut tué Pélias par amour pour Jason.

« Le Bout de la Mer » est un spectacle théâtral de 2h40, en arabe avec un surtitrage en anglais. La scénographie, les lumières et la mise en scène sont l’œuvre de Fadhel Jaïbi. Le texte est coécrit par le metteur en scène avec la participation de l’équipe artistique. La musique est signée par Ahmed Benjami.

La tragédie d’Euripide se termine par la fuite de Médée – la meurtrière de ses deux fils – de la terre vers le ciel, sur le char du soleil, tiré par des serpents ailés, fuyant la justice des hommes.

Dans ce projet, le mythe de Médée et de Jason migre géographiquement et historiquement, de la Grèce du Ve siècle avant Jésus-Christ à la terre des Arabes, aujourd’hui et ici.

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