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Enseignement et conflit avec les syndicats : Rappel à l’ordre et aux obligations


Enfin les autorités ont pris une position claire vis-à-vis du conflit persistant avec les deux syndicats de l’enseignement (de base et secondaire). Le communiqué publié par le ministère de l’Éducation met les points sur les “i” et place tout le monde devant ses responsabilités.

La situation qui prévaut dans le secteur de l’enseignement depuis une décennie a causé de graves préjudices à nos enfants et à l’ensemble de la société. Mais, malheureusement, les structures syndicales persistent dans leurs actions sans se soucier des répercussions irréversibles sur le niveau de nos enfants et sur le système éducatif. La politique de revendications et de surenchère (voire d’extorsion) n’a pas connu de limites.

L’obstination et le jusqu’au boutisme des responsables syndicaux n’ont pas permis d’aboutir à une quelconque solution. Malgré des dizaines de rencontres avec les autorités, on a l’impression que l’on tourne en rond.
Jusqu’au boutisme des syndicats

Les parents d’élèves et certaines organisations ont tenté de faire entendre raison aux syndicats mais à chaque fois on constatait qu’il y avait une volonté d’aller d’escalade en escalade.

Pour une fois, le ministère de l’Éducation a pris les mesures qui s’imposent dans un cas pareil.

C’est-à-dire rappeler à tout le monde ses obligations.

Toutefois, les premières réactions des syndicalistes des deux fédérations sont empreintes d’une violence inouïe.

À travers des posts sur les réseaux sociaux, ils s’enflamment contre la décision du ministère qui exige des enseignants qu’ils cessent le boycott administratif sinon ils s’exposeraient à l’application de la règle du travail accompli.

Dans des envolées “lyriques” et des slogans quasiment « guerriers » des syndicalistes affirment qu’ils iront jusqu’au bout et qu’ils ne sont pas près de revenir en arrière à quelque prix que ce soit.

Les slogans publiés sur les pages Facebook des deux fédérations ne laissent rien présager de bon. Des appels à la désobéissance et à la fronde sont, ainsi, lancés. Quand on lit ces posts, on se croirait face à des déclarations de guerre. On dirait que des troupes militaires se préparent à attaquer l’ennemi alors qu’il ne s’agit que d’un différend entre une autorité de tutelle et des syndicats. On ne comprend pas pourquoi cette véhémence et cette réaction disproportionnée.

En fin de compte il ne s’agit que d’une mise au point on ne peut plus banale et non (comme le prétendent les syndicalistes) d’une menace.

En effet, y a t-il plus normal qu’un employeur rappelle à ses employés leurs devoirs et leurs obligations ? Pourquoi les responsables syndicaux sortent-ils de cette manière de leurs gonds ? On aurait préféré, de la part des syndicats, une position plus positive et plus raisonnable au lieu de cet emportement bizarre.

Ils n’ont pas remarqué que dans le communiqué publié par le ministère de l’Éducation on pouvait relever des points positifs. Des revendications en suspens depuis plus de cinq ans ont été satisfaites en dépit de leur impact certain sur les finances publiques. Ces sacrifices ne sont-ils pas à valoriser ?

Les enseignants dans l’embarras

De plus, il n’y aurait aucun mal à reporter les discussions sur certains autres points pour l’année prochaine comme le proposent les autorités. Des délais ont été, même, fixés.
Faut-il le rappeler, c’est la Fédération générale de l’enseignement de base qui affiche une position des plus rigides et qui promet même des « surprises forts désagréables ». Si le communiqué du 15 mai émanant du ministère est une menace, que doit-on dire du communiqué du syndicat de base ?

En tout cas, il ne faut pas passer sous silence l’attitude de la Fédération générale de l’enseignement secondaire qui reconnaît du bout des lèvres qu’elle a enregistré des avancées dans ses négociations avec le ministère. On ne sait pas, pour le moment, si ces deux fédérations vont agir de concert pour s’opposer aux mesures adoptées par le ministère de l’Éducation.

Le SG de la Fges rappelle, tout simplement, que les mêmes mesures continueront d’être suivies.

En d’autres termes, la retenue des notes reste, toujours, de mise jusqu’à nouvel ordre.

Il est bon de noter que la Fédération générale de l’enseignement de base (Fgeb) fait remarquer que les revendications des deux fédérations ne sont pas les mêmes et que la solution ne devrait pas être appliquée de la même manière.
Toujours est-il qu’une amorce de solution est déjà sur la voie et pourrait aboutir s’il y a une volonté réelle de la part des deux syndicats.

Le ministre de l’Éducation a été clair lors de son intervention à la télévision tunisienne (Wataniya 1) le 15 mai dernier. Il a rappelé que l’État est fort et qu’il y aurait lieu de se plier à la loi. Parmi les obligations de l’enseignant, il y a le travail administratif qui consiste à remettre les notes et à assurer les conseils de classes. Ce sont là les abc du travail. Sans cela on pourrait considérer le refus de les accomplir comme un refus de travail et, par conséquent, appliquer la règle du travail accompli.

Les enseignants vont se trouver devant un dilemme d’autant que les responsables syndicaux leur intiment l’ordre de ne pas se plier aux demandes du ministère et de ne pas remettre les notes à l’administration.

D’ailleurs une grande pression est déjà exercée par les syndicats pour dissuader, d’abord, les directeurs des établissements scolaires à ne pas appliquer les consignes et, ensuite, les enseignants à continuer le boycott des notes.

Ces derniers se trouvent dans une position peu enviable. D’un côté, ils sont mis devant leurs obligations et de l’autre ils sont sous la pression des syndicats qui les poussent à poursuivre leur boycott.

Apparemment, le ministre de l’Éducation est dans son rôle quand il rassure les parents sur le déroulement de l’année scolaire et l’organisation des échéances scolaires (examen de fin d’année et examens et concours nationaux). Mais les syndicats l’entendent-ils de cette oreille ? Au vu des réactions immédiates au communiqué ministériel, la voie est ouverte devant l’inconnu.

Il reste une seule issue. Celle où les enseignants eux-mêmes prennent leur destin en main en assumant, pleinement, leurs responsabilités loin des diktats des syndicats. C’est un pas qu’ils doivent franchir pour s’affranchir de l’emprise de ceux qui cherchent à faire échouer tout effort d’apaisement.

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