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Eliminatoires mondial 2026 – À la veille de Tunisie-Guinée Équatoriale (ce mercredi à 20h00) : Un choix et une lourde responsabilité 

 

Le pari sur le duo Louhichi-Boussaïdi pour continuer à assurer l’intérim doit être un coup gagnant.    

A la surprise de ceux qui avaient prôné le grand changement à la tête de la sélection, Montasser Louhichi a été maintenu sélectionneur par intérim pour les deux matches du 5 et du 9 juin contre la Guinée Équatoriale et la Namibie, décisifs pour la qualification à la Coupe du monde 2026. S’il a su convaincre Wassef Jlaiel, le président encore en exercice de la Fédération tunisienne de football jusqu’au 15 juillet ( qui n’a pas d’ailleurs tari d’éloges sur la qualité de travail effectué jusqu’ici par le staff actuel pour bien préparer ces deux rendez-vous cruciaux), Montasser Louhichi est devant l’obligation et le devoir de justifier cette confiance et ce choix par défaut à partir de mercredi avec un premier résultat positif face aux Équato-guinéens. À son CV de sélectionneur par intérim, ne figure qu’une courte expérience comme manager de l’équipe nationale des moins de 20 ans pour la Coupe du monde 2023. C’est trop peu comme vécu aux yeux de certains pour assumer une aussi lourde responsabilité. Mais le processus de sélection pris en charge par le nouveau directeur technique national, Belhassen Malouche, n’a débouché sur rien jusqu’à maintenant et il n’y avait pas d’autre solution que d’opter pour la continuité après le tournoi amical international en mars dernier au Caire, globalement satisfaisant. La bonne prestation et le match nul avec la Croatie de Luka Modric et la troisième place arrachée aux tirs au but à la Nouvelle-Zélande ont donc motivé ce choix qui apparaît logique et sensé, en tout cas le moins risqué vu le contexte actuel avec un Bureau fédéral qui joue les prolongations dans la durée de son mandat et qui ne peut prendre des décisions phares pour engager un sélectionneur national sur le long terme. Wassef Jlaiel n’avait donc qu’à prolonger l’intérim de quelqu’un qu’il connaît et en qui il a affirmé avoir une confiance totale. Surtout que, toujours selon lui, les joueurs apprécient la qualité du management du sélectionneur maintenu qui a trouvé en Anis Boussaïdi le bon adjoint pour former le bon duo.            

Les joueurs présents sont-ils les plus performants ? 

C’est la question inévitable au tandem Louhichi-Boussaïdi. Ceux qui ont voulu les attaquer sur ce sujet savent bien qu’il n’y a pas de liste parfaite. Et qu’il y a eu toujours des joueurs frustrés qui se sont trouvés en dehors d’une composition où ils auraient pu figurer.

Montasser Louhichi a lui-même reconnu que cinq noms (Ben Hassen, Jelassi, Tka, Mannai et Khadraoui) méritaient d’être présents vu la forme actuelle qu’ils affichent sur le plan technique et physique. Mais il y a des contraintes, a-t-il tenu à préciser, avec la limitation des places dans une liste de 26, qui dictent des choix plutôt que d’autres. Et des critères et des paramètres à privilégier pour ne pas toucher à l’équilibre du dispositif, aux repères et aux automatismes existants de l’équipe. La courte période de préparation avec un stage fermé de quelques jours et 5 séances d’entraînement au programme avec un effectif rassemblé par étapes, ne permet pas, à ses yeux, l’intégration rapide de nouveaux éléments appelés à donner un plus immédiat. Montasser Louhichi a donc fait appel aux joueurs qui ont plus d’expérience et de maturité en sélection et qui ont été les plus rodés aux différents systèmes de jeu qui peuvent changer d’un match à l’autre ou au cours d’un même match. La réussite des deux matches contre la Guinée Équatoriale et la Namibie ne pourra être que le fruit d’une grande performance collective et pas individuelle. Ce n’est pas donc le moment pour faire même la petite révolution et renouveler profondément le groupe, car la gestion tactique et le coaching des deux matches à remporter coûte que coûte seraient difficiles, pour ne pas dire d’aucune utilité avec un effectif touché dans les postes-clés. Quand on n’a pas  droit à l’échec, il est légitime de se protéger en prenant les plus expérimentés et les meilleurs dans la prestation collective.

Car une équipe, c’est moins un assemblage de talents qu’un bloc homogène où il n y a pas de déficit d’expérience pour jouer haut, presser et se projeter vers l’avant quand il faut le faire tout en assurant le repli collectif et la transition rapide quand il faut reculer et défendre avec un bloc bas. C’est pourquoi les choix d’un sélectionneur peuvent être ou paraître à géométrie variable en fonction de l’objectif recherché. Ce n’est qu’au terme des deux matches du 5 et du 9 juin qu’on saura si on avait bien fait de ne pas choisir un nouveau sélectionneur et d’avoir préféré une certaine continuité à la tête d’une équipe mature, qui a une identité de jeu et  un style assez rodé malgré les lacunes persistantes au niveau de la création et de la concrétisation. Le seul plus que peut et doit donner le duo Louhichi-Boussaïdi à cette équipe, c’est d’être les bons meneurs aux commandes de ce groupe aguerri et de savoir faire le pilotage de l’équipe en se basant sur les qualités complémentaires des joueurs qu’ils ont retenus. Ce sont leurs choix de la composition de la liste des 26, du onze de départ, du système adéquat pour bien faire fonctionner la stratégie de la victoire qu’ils vont devoir assumer.

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