Culture

Documentaire « Hammadi Ben Saad – L’art au-delà de la médina » de Moez Kamoun : «Je suis un peintre vif, pas un peintre naïf !»

 

Ce court documentaire rend hommage à l’un des artistes peintres les plus originaux et les plus appréciés par les collectionneurs étrangers et tunisiens : Hammadi Ben Saâd. Un artiste qui a son propre expressionnisme, un expressionnisme brut et qui sied à sa personnalité, une expression comme un coup de poing lâché sur la toile.

Hammadi Ben Saâd refuse d’être qualifié de peintre naïf et dans ce documentaire, il le crie haut et fort : «Ils ont voulu me coller l’étiquette de peintre naïf, s’exclame-t-il, mais je ne suis pas un peintre naïf je suis un peintre vif». L’artiste tient bon, bon à son côté de peintre expressif et il le défend jusqu’à aujourd’hui. 

Ce documentaire de 25 minutes «Hammadi Ben Saâd–L’art au-delà de la Médina», projeté mercredi dernier à l’espace Tahar Haddad, est réalisé par Moez Kamoun, produit par Simona Cherif avec Philippa Day à la production exécutive. Rares sont les producteurs qui osent s’aventurer dans ces documentaires sur les peintres, force est de le croire. Simona Cherif a déclaré avant la projection : «J’ai connu Hammadi à travers un cadeau de mariage (un tableau) qu’un ami m’a offert en 2000. Je n’ai rencontré l’artiste qu’en 2021. L’esprit de Hammadi est transcendantal et sa vision du monde est très intéressante. En voyant son œuvre à travers diverses collections, j’ai ressenti le besoin de me documenter et de récolter autant d’informations que possible. J’ai pensé que si l’œuvre de Hammadi Ben Saâd pouvait me parler à moi, une étrangère, elle peut parler à tout le monde. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de produire ce court hommage».

Les témoignages qui sont dans le film (Alain Verdillon, Ali Zenaidi, Jalila Akrout, Fatma Kilani et Raouf Basti) croquent également le portrait d’un peintre qui a une immense sensibilité et qui est très différent dans son approche esthétique. Un documentaire où l’artiste s’exprime sur son parcours artistique et humain dont les souvenirs de voyage à New york et les souvenirs de matelot qui profitait de chaque escale pour aller visiter un musée du monde. «Quand je travaille, je préfère à chaque fois explorer un style ou une période. Je ne veux pas mâcher toujours le même chewing-gum», dit Hammadi Ben Saâd dans le film. Un artiste autodidacte certes, mais qui a beaucoup voyagé et qui s’est beaucoup frotté aux artistes ou à leurs œuvres dans les musées du monde. La passion de l’art mêlée aux expériences humaines peut donner parfois des explosions magiques à l’expression plastique…

Ce documentaire réussit en quelques témoignages et plans à retracer de manière très digeste les débuts de Hammadi Ben Saâd dans son quartier populaire de la Médina, de l’époque où il ramassait des affiches d’élections pour faire ses premiers collages jusqu’à ce qu’il arrive à ses fameuses «têtes» au graphisme particulier, en passant par ses premiers tableaux sur les métiers de la Médina. Un documentaire qui rend vraiment la personnalité de ce grand artiste et brosse un portrait dans la profondeur de l’homme. Un bel hommage filmé.

«Mes tableaux sont mes enfants. Conclura Hammdi Ben Saâd. Le préféré de tous ? C’est toujours le tableau futur que je compte faire».

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