National

Des Tunisiens pourraient en souffrir, qu’est ce que la fatigue informationnelle ?

Des Tunisiens pourraient en souffrir, qu’est ce que la fatigue informationnelle ?

Télévision, radio, journaux, réseaux sociaux, l’accès à l’information n’est plus un luxe mais à portée de main tous les jours et à tout moment. Ainsi on ne cherche plus l’information mais elle vient jusqu’à chez nous, pas besoin de frapper à la porte, elle est sur nos écrans.  Cette facilité, bien qu’elle ait des avantages en termes de connaissances et d’apprentissage, nous a plongé dans un surplus d’information. L’accès à l’information est un bien public, mais l’information en excès peut devenir un vice. C’est pour cela qu’on parle aujourd’hui de fatigue informationnelle.

Qu’est-ce que la fatigue informationnelle ?

La fatigue des médias fait référence à la tendance des utilisateurs des médias à se retirer des plateformes de médias lorsqu’ils se sentent submergés par le flux d’information. En 1964, Bertram Gross a inventé le terme « Surcharge d’information » dans son œuvre intitulée « La gestion des organisations », alors qu’il enseignait les sciences politiques au Hunter College. Gross a défini ce terme comme suit : « La surcharge d’information se produit lorsque la quantité d’entrées dans un système dépasse sa capacité de traitement. ». Dans son ouvrage « Pour sortir du XXe siècle » Edgar Morin a parlé d’un « nuage informationnel » pour décrire la surcharge informationnelle, il la définit ainsi comme étant « un excès qui étouffe l’information quand nous sommes soumis au déferlement ininterrompu d’événements sur lesquels on ne peut méditer parce qu’ils sont aussitôt chassés par d’autres »

Ce surplus d’information est aujourd‘hui un défi persistant dans la navigation au sein de l’environnement créé par une presse libre. Le premier président américain, George Washington, qui servi de 1789 à 1797 a décrit cette expérience à son secrétaire personnel Alexander Hamilton en 1796 comme étant « secoué » dans l’imprimé. Aujourd’hui, cela porte un nom plus moderne : la fatigue informationnelle, qui est une épuisement psychologique dû à une surexposition aux informations et aux médias. Cela peut également inclure des types d’épuisement plus spécifiques tels que la fatigue des médias sociaux. Le défi est que lorsque nous sommes aussi fatigués, nous sommes plus vulnérables à être dupés par des contenus faux, qu’ils soient bénins ou malveillants.

 

La fatigue informationnelle s’affiche davantage durant et après la crise. En Tunisie, après la révolution qui a ouvert la porte à la liberté d’expression et la liberté de presse, les Tunisiens étaient submergés par un flux d’informations à travers diverses émissions politiques. La participation aux deux premières élections durant la transition démocratique était significative avec 52% pour les élections de l’assemblée constituante en 2011, 67% aux élections législatives de 2014, et 60% à la présidentielle (deuxième tour). Mais depuis, le taux de participation s’est incliné avec un taux de 35% aux municipales de 2018, 57.8% à la présidentielle en 2019 jusqu’à 11,4 % aux législatives de 2022 avec près de 90 % d’abstention. Ce déclin de la participation à la vie politique s’explique pour certains par cette obésité d’information et par la défiance envers les politiciens. Malgré l’abondance des émissions politiques, et la profusion des moyens d’information cela n’a pas convaincu les Tunisiens pour se diriger aux bureaux de vote.

Durant la crise sanitaire du Covid-19 en 2020, une communication claire sur la gravité de la situation et les mesures sanitaires recommandées était nécessaire pour s’assurer que les gens adoptent les bonnes actions et ne souffrent pas d’anxiété inutile. Néanmoins, l’abondance d’informations peu claires, ambiguës et inexactes pendant la crise a conduit à une surcharge d’informations et à une accélération de l’anxiété liée à la santé, ainsi qu’à la diffusion de désinformation.

Les médias sociaux ont amplifié la crise et ce à travers la diffusion des fausses informations sur le virus et sur le vaccin. Ce flux de désinformations a créé de l’angoisse et a conduit à une attitude désinvolte. Dans ce contexte, la fatigue des médias sociaux et sa relation avec la diffusion de la désinformation peuvent révéler davantage d’informations sur le comportement humain sur les médias sociaux et les facteurs précédant la propagation de la désinformation, les internautes consomment l’information sans vérifier, ils sont inondés par ce flux et à la fin c’est le burnout informationnel.

 

Des solutions pour éviter la fatigue émotionnelle ?

Évitez l’intermédiaire, ce surplus d’information est peut-être dû à une publication sur les réseaux sociaux, si nous remontons cette information à sa source, nous trouverons probablement le travail des journalistes. En fait, la plupart des informations factuelles que nous consommons proviennent du journalisme de qualité avant d’être relayées sur les médias sociaux. Nous consacrons beaucoup de temps à consommer des médias, des émissions de télévision aux comédiens sur TikTok.

Ne mélangez pas la collecte d’informations avec vos routines de détente. Allez directement à la source et construisez un régime d’informations basé sur des reportages fiables pour réduire le flux de contenu tout en obtenant toujours les informations dont vous avez besoin.

 

Constituez un régime de bonnes sources d’informations, vous remarquerez que les détails commenceront à se répéter après environ deux ou trois articles. Si vous continuez à plonger dans une histoire sans laisser le temps à de nouvelles informations d’émerger, vous serez plus susceptible de rencontrer de fausses histoires qui profitent de l’intérêt suscité. Ralentir la consommation est particulièrement important étant donné qu’il existe des preuves que de fausses histoires se propagent plus rapidement que les informations réelles. Avec la fatigue médiatique, il est encore plus facile de se faire piéger par des contenus mensongers.

 

Ralentissez en lissant, il est parfaitement acceptable de prendre son temps et aussi de prendre du recul pour vous concentrer sur ce qui est important pour vous.

R.A.


lien sur site officiel

Source :

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page