Culture

CHRONIQUES DE LA BYRSA: Remettre le harnais…

Le statut de retraité n’impliquant pas nécessairement un rangement dans une remise pour « matériel » hors service, plus particulièrement dans certains domaines, comme le nôtre, par exemple, je n’ai pu résister à une opportunité de remise du harnais. D’où une présence renouvelée dans ces colonnes. Oui, mais pour quel apport ?

Le commerce des mots n’a jamais été aussi florissant, ici et ailleurs. S’agirait-il alors d’ajouter à la cacophonie régnante un son de cloche supplémentaire qui ne pourrait se distinguer que par une certaine dissonance coutumière chez son auteur ? Les prochaines livraisons le diront. En attendant, le chroniqueur s’engage en tout cas à ne pas tomber dans le piège du verbiage et à tenir des propos sensés dont il espère qu’ils pourraient produire des effets utiles. Fin de l’introduction.

Mais pourquoi avoir domicilié ces chroniques à la Byrsa ? Et, pour commencer, c’est quoi et c’est où, cette Byrsa ?

Le mot dériverait du grec ancien et voudrait dire « peau de veau ». Cette même peau que Alyssa (la Reine Didon, fondatrice de Kart Hadasht, autrement dit « la Ville Nouvelle », soit Carthage) a découpée en lanières aussi fines que les cheveux pour les attacher bout à bout et en cerner la colline qui sera le berceau de son futur empire. Cette astuce était destinée à cacher une royale rouerie pour rouler Harbias, roitelet de la cité de Tunes (Tunis) qui avait accepté de vendre à la princesse tyrienne une parcelle de terrain équivalant à la superficie d’une peau de veau remplie de pièces d’or !

Byrsa est donc ce promontoire qui domine la rive nord de la baie de Tunis et sur lequel a été érigé le cœur de la future métropole punique et de ses possessions qui se sont étendues sur la quasi-totalité des rives de tout le bassin occidental de la Méditerranée. En extrapolant, on peut considérer qu’il est le berceau de l’Etat qu’on appelle aujourd’hui Tunisie, aboutissement d’une gestation qui s’est poursuivie presque sans interruption pendant près de trois millénaires. Ce piton auquel notre identité s’est amarrée constitue un lieu privilégié pour une vue panoramique non seulement sur notre passé mais aussi sur notre présent sous différents angles. Accessoirement, c’est aussi le cadre de ma vie quotidienne, puisque j’habite au pied de cette colline.

Le quartier de la Byrsa, naguère appelé Douar-Chott et relevant, rappelons-le, de la commune de Carthage, servira donc de tremplin pour sauter à pieds joints indifféremment pour atterrir ici ou ailleurs, dans le passé ou dans le présent, l’espace et le temps, par l’effet d’une singulière magie, se trouvant contractés dans ce lieu sublimé. On y évoquera les petites choses de la vie comme les grandes questions du moment, toutes mises dans la perspective d’une citoyenneté responsable et engagée.

Rendez-vous est donc pris sous cette enseigne pour des retrouvailles hebdomadaires qui ambitionnent de s’inscrire dans la fi délité à une tradition passée lorsque les Slah Maaoui, les Mohamed Mahfoudh, les Miduni (Abdelhamid Gmati), les Moncef Ben Amor et autre Kamel Chérif (collaborateur externe), aujourd’hui tous dans un monde meilleur, offraient chaque dimanche aux lecteurs de La Presse, à laquelle nous restons fidèles, vous et moi, un bouquet multicolore de leurs méditations respectives

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