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Chkoundali : la proposition de loi relative à la BCT est dangereuse

 

Le professeur universitaire et expert en économie, Ridha Chkoundali est revenu sur la proposition de loi portant révision du statut de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Il a fortement critiqué le texte et a indiqué qu’il touchait à l’indépendance de cette institution.

Intervenant le 23 octobre 2024 durant « Ahla Sbeh » de Amine Gara sur Mosaïque Fm, Ridha Chkoundali a considéré que la loi portant amendement du statut de la BCT était anticonstitutionnelle. Elle repose sur un article de la constitution de 2014 abrogée et remplacée par celle de 2022. Le professeur universitaire en économie a expliqué que la proposition de loi comportait une hérésie à savoir celle de faire la BCT l’une des institutions responsables de la dette intérieure et extérieure.

« C’est une hérésie… Ceci n’a jamais existé… On ne le trouve dans aucune des lois portant statut des banques centrales dans le monde… La BCT finance, mais ne peut pas s’opposer à un prêt… L’endettement relève des responsabilités du gouvernement… Nous aurions pu contracter un prêt auprès du Fonds monétaire international à un taux d’intérêt de 2% ou 1,5%… Nous avons opté pour un prêt de l’Afreximbank à des taux de 10% ou 12%… C’est le choix du gouvernement… La BCT ne peut pas être tenue responsable de cela », a-t-il dit.

 

 

 

Ridha Chkoundali a, également, évoqué la question du financement des banques de la place selon la même proposition de loi. Le texte propose que le premier mécanisme de financement soit l’acquisition par la BCT des bons d’État achetés précédemment achetés par les banques de la place à un taux de 1%. Le professeur en économie a considéré qu’il n’était pas nécessaire de recourir à cela et qu’on pouvait seulement octroyer à la BCT la possibilité d’accorder directement des prêts au gouvernement.

L’expert a, aussi, affirmé que la proposition de loi touchait à l’indépendance de la BCT. L’article 25 du texte oblige la BCT à financer le remboursement des prêts extérieurs à condition que les réserves en devises ne soient pas inférieures à 90 jours. Il s’agit, selon lui, d’une mesure dangereuse puisque les réserves en devises serviront à un remboursement de dette au lieu d’être dépensées dans l’acquisition de matières premières permettant à l’économie de produire et d’exporter. Il a évoqué la situation économique du pays et les faibles taux de croissance enregistrés jusqu’à maintenant. Il a, aussi, expliqué que la baisse des réserves en devises pouvait conduire à une baisse de la valeur du dinar et de l’inflation importée.

 

S.G


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