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Cartographie du nouveau parlement : Le pouvoir législatif aux mains des jeunes

 

Chiffres à l’appui, près de la moitié (73 sièges) des nouveaux députés sont âgés de moins de 45 ans dont 16 % de femmes. Pour les candidats « partisans », leur part dans le nouveau parlement n’est qu’une portion congrue. Ils ne représentent que 8,44% des sièges.

Au lendemain de la proclamation des résultats préliminaires du second tour des élections législatives de 2023, tenu dimanche 29 janvier, analystes et commentateurs, partisans et détracteurs, tous sont unanimes à s’interroger sur la forme du nouveau parlement qui décrétera les lois de la République pour la période à venir.

Moult questions restent encore pendantes pour le commun des mortels comme pour le lecteur averti. Quid de l’âge de nos futurs législateurs et de leur provenance, de leurs alliances, de leur appétence pour l’art d’écrire nos lois ?

Ces interrogations, somme toute légitimes, viennent s’imposer dans un contexte politique, social et économique sulfureux où la crise est devenue multiple et où les attentes des Tunisiens sont à compter à bout de souffle.

Les législatives de 2023 ont donné vie à un parlement teinté de jeunesse et d’un élan anti-partisan.

Chiffres à l’appui, près de la moitié (73 sièges) des nouveaux députés sont âgés de moins de 45 ans dont 16 % des femmes. Pour les candidats « partisans «, leur part dans le nouveau parlement n’est qu’une portion minime. Ils ne représentent que 8,44% des sièges.

Le nouveau parlement est le pur produit, le corollaire tout à fait logique d’une loi électorale qui a fait du mode de scrutin uninominal à deux tours un droit de cité pour la période à venir.

Cette nouvelle loi électorale, bien qu’elle n’ait pas reconnu le principe de la parité entre hommes et femmes pour se présenter aux élections législatives, contrairement aux législatives de 2014 et de 2019, a permis à 25 femmes de s’imposer et d’obtenir des sièges dans le nouveau parlement.

Leur part dans la nouvelle composition représente 16,2 % du nombre total de sièges. Avec les parlements de 2019 et de 2014, les femmes ont obtenu respectivement 23 % et 36 % du nombre des sièges.

A noter que 44,16 % des nouveaux législateurs sont âgés entre 46 et 60 ans (68 sièges), 42,21 % appartiennent à la tranche comprise entre 30 et 45 ans, 5,19 % à la fourchette des moins de 30 ans (8 sièges) et 8,44 % à la catégorie des seniors, âgés de plus de 60 ans (13 sièges).

Dans la perspective de rectifier le tir

Les jeunes ont ainsi réussi, contre vents et marées, à exprimer leurs voix, à dire leur mot dans l’arène électorale.

Forts d’un effectif de 73 sièges, soit 47,40% du nombre global des sièges, soit une représentativité portée au double par rapport aux parlements post-2011, les jeunes auront la chance de légiférer, de confectionner et d’écrire les lois de la République.

Ils auront à « cohabiter » avec les « bon perdants », leurs collègues affichant une sensibilité partisane particulière. Ceux-ci ne sont pas nombreux. Sur 67 candidats en lice, seuls 13, soit un taux de 8,44%, ont réussi à franchir l’Hémicycle. On y trouve le Mouvement Tunisie en avant (1 siège), le Mouvement jeunesse nationale tunisienne-Harak 25 juillet (3 sièges), le Mouvement Echaâb (12 sièges) et le parti Voix de la République (7 sièges).

Au second tour des élections législatives, 262 candidats se sont présentés (sur un total de 1.055 candidats au premier tour), répartis entre 34 femmes (13 %) et 228 hommes (87 %), dont 170 candidats appartenant au secteur public, 50 candidats du secteur des professions libérales, 5 étudiants et 17 retraités.

Selon le porte-parole de l’instance électorale, Mohamed Tlili Mansri, parmi ceux qui ont remporté le premier ou sont passés au second tour des élections législatives, figurent 11 anciens députés depuis 2014, 22 candidats appartenant à des partis politiques et 27 présidents de municipalités en plus de 5 avocats, dont deux vainqueurs au premier tour et 3 ingénieurs.

Tant attendu, le nouveau parlement vient couronner un processus politique amorcé le 25 juillet 2021 par le Président Saïed dans une perspective de « rectifier le tir » pour préserver les institutions de l’Etat».

Pour ce faire, le Président Saïed a décrété une série de mesures, dont la dissolution du parlement issu des élections législatives de 2019, la révision de la loi électorale par décret-loi et la convocation des électeurs à choisir un nouveau parlement à composition réduite doté de prérogatives limitées.

Les législatives de 2023, en plus de l’élection des membres du Conseil national des régions et des districts, constituent la dernière étape de la feuille de route annoncée par le Président Saïed le 13 décembre 2021.

Une feuille de route comprenant une consultation électronique, un référendum populaire sur la révision de la Constitution, le changement du système du gouvernement et la tenue d’élections législatives anticipées.

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