CAN | Rétro : Une forte tradition ancrée…
Voyage dans l’histoire de la CAN depuis sa première édition. La Tunisie y était un des acteurs les plus séduisants.
Entre la Coupe d’Afrique des nations et la Tunisie s’est créée une relation que l’on pourrait qualifier de privilégiée. Avec une participation à 21 éditions depuis la création de cette compétition en 1956, lorsque des responsables de l’Egypte, de l’Ethiopie et du Soudan, ainsi qu’un représentant de l’Afrique du Sud, se sont rencontrés lors du congrès général de la Fifa au Portugal pour créer une compétition continentale africaine.La première Coupe des Nations s’est déroulée en février 1957 dans la capitale soudanaise Khartoum. La fédération sud-africaine, ayant refusé d’envoyer une équipe multiraciale, a été disqualifiée. L’Egypte — qui a éliminé le Soudan en demi-finale — a battu l’Ethiopie 2-1 dans la finale inaugurale. La Tunisie possède le 4e taux le plus élevé en termes de participation à cette épreuve qui compte parmi les plus prestigieuses du continent. Mais les « Aigles de Carthage » n’ont remporté qu’un seul titre. Ce fut en 2004. La Tunisie a terminé à deux reprises sur la deuxième marche du podium.
Des handicaps
Mais le cheminement de la CAN n’avait rien d’un cours d’eau tranquille. Les événements politiques ont considérablement influencé les progrès d’un certain nombre de nations africaines.
Guerres, foyers de tensions et autres problèmes extra-sportifs ont considérablement gêné le développement du football. Cette CAN, que l’on s’est proposé d’organiser tous les deux ans, a également souffert de l’état de l’infrastructure presque inexistante dans bien des pays africains, qui avaient des difficultés à tenir leurs engagements et n’arrivaient pas à édifier une infrastructure répondant aux cahiers des charges imposés. D’où des transferts et des changements qui ont également contré les efforts déployés pour faire avancer le football dans notre continent. Toujours est-il, que cette fréquence de deux années, en dépit de toutes les difficultés, a incontestablement servi les intérêts du football et a considérablement amélioré la situation de cette infrastructure, d’où l’éclosion de générations successives de joueurs de très grande qualité. La Tunisie n’a pas été en reste et grâce à une avance notoire au niveau de son infrastructure sportive, hôtelière et routière, elle a servi au moins, à deux reprises de pays « refuge » qui a sauvé le rythme de l’organisation. Elle a abrité la CAN à trois reprises. En 1965, les Black Stars du Ghana, qui régnaient en Afrique, ont défendu leur titre en s’imposant devant les « Aigles de Carthage » après prolongation (3-2). Ce tournoi a vu l’émergence d’un grand attaquant ghanéen, Osie Koffi, qui a fini meilleur buteur de la compétition avec trois buts. En 1994, les Nigérians ont offert une belle démonstration en Tunisie. S’appuyant sur des joueurs d’exception comme Okocha ou Yekini, les Super Eagles se sont imposés devant la Zambie (2-1). En 2004, la Tunisie s’est enfin imposée en finale devant le Maroc (2-1). Le Tunisio-Brésilien Santos a été le grand artisan de ce sacre avec 4 réalisations.
Des questions
Avec une présence assez régulière dans les phases finales et trois organisations sur son sol, on serait en droit de se demander pour quelle raison la Tunisie a enregistré si peu de succès. Même lorsqu’ elle disposait de la fameuse équipe de 1978 qui avait forcé l’admiration de tous les observateurs au Mondial argentin et qui, pour ainsi dire, avait imposé l’augmentation du nombre des équipes africaines dans ces Mondiaux. Les raisons sont multiples, mais nous considérons qu’il manquait à chaque fois cette poigne qui dirige et cette continuité qui impose une ligne de conduite de laquelle il ne fallait en aucun cas déroger.
Ce relâchement et cette insouciance, que vit actuellement notre équipe actuelle d’ailleurs, ont toujours faussé les calculs les mieux établis. Le personnel d’encadrement, que ce soit au niveau fédéral ou au niveau technique, par ses hésitations et par ses choix, a introduit le doute et provoqué la dislocation de la notion de groupe solidaire. Cet état de fait se répercute sur le rendement et se retrouve dans le comportement individuel des joueurs et sur le rendement collectif de l’ensemble. De l’euphorie à la douche écossaise, les fans et les observateurs se demandent, à la veille de chaque CAN, quel visage présentera leur équipe représentative. Réponse leur sera donnée dans quelques heures.
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