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CAN | L’équipe de Tunisie éliminée au premier tour : La faillite de tout un système

 

Joueurs, sélectionneur, adjoints, dirigeants de la FTF assument la responsabilité de ce fiasco. Cela va plus loin qu’une simple contreperformance sur le terrain. C’est l’aboutissement logique d’une «culture» de médiocrité et de prétention de notre football.

Ils étaient K.O, assommés après ce nul vierge contre l’AFS. L’image des joueurs résume tout le malaise qu’on a ressenti après cette sortie humiliante et méritée de cette folle CAN. Une CAN capricieuse et qui a bouleversé l’ordre dans le football continental: désormais, l’écart s’est resserré entre les grandes et les petites écuries. Les grands ont souffert, ont fléchi devant des outsiders qui ont montré leurs griffes. Et après chaque revers essuyé, les voix s’élèvent pour dénoncer, mais aussi pour régler des comptes et pour se montrer dans la peau d’un expert hors normes. Du public aux pseudo-consultants qui nous ont tués avec leurs palabres (nous y reviendrons), on a versé comme d’habitude dans le sensationnel et dans le populisme, cherchant les explications superficielles et fuyant le fond du problème. Notre équipe nationale a été hors-sujet, elle a été «triste» à l’image de ses joueurs et de son staff technique incapables de trouver la solution. Incriminer tout le monde ? Faire le procès à tout un système ? Oui et bien sûr. Ce qui s’est passé en sélection est le résultat d’un ensemble de faits et l’issue d’une ambiance de favoritisme dans les rouages d’une sélection où certaines stars font la loi (essentiellement Youssef M’sakni qui impose sa loi depuis des années), et d’autres joueurs subissent l’injustice et se contentent de faire les éternels remplaçants. Cette équipe nationale est l’incarnation parfaite de la culture de la médiocrité qui règne sur notre football. Beaucoup d’argent, beaucoup de moyens mis, mais au final, des joueurs gâtés, fragiles et qui souvent s’extirpent de tout compte à rendre. Protégés par des dirigeants de la FTF débarqués pour satisfaire leur ego, et à leur tête Wadï El Jary qui a fait la pluie et le beau temps. La question va plus loin qu’un Jalel Kadri incapable de trouver les bons éléments pour gagner au moins un match? C’est sûrement plus profond que ces joueurs qui nous ont consternés et agacés avec leur inconscience. C’est justement parce que ces joueurs et tous ces sélectionneurs des 20 dernières années sont dans leur bulle et personne ne s’est jamais posé la question pourquoi après 2004 (une CAN remportée à domicile et avec beaucoup de réussite), on n’a fait au meilleur des cas qu’une demi-finale en 2019. De Lemerre à Jalel Kadri, en passant par Benzarti (élimination au premier tour en 2010), Sami Trabelsi (premier tour en 2013), Georges Leekens (quart de finale en 2015), Kasperczak (quart de finale en 2017) et Mondher Kebaïer (quart de finale en 2018), c’étaient des générations de joueurs locaux et expatriés, mais c’était en moyenne les quarts de finale comme performance. Ce sont nos joueurs locaux et expatriés, c’est tout ce dont ils sont capables.

Ce que l’on mérite !

Des vestiaires agités et cachant une colère des joueurs lésés et un règne des stars, au staff technique tiraillé entre Kadri d’un côté, Boumnijel et Ben Achour de l’autre, en passant par des joueurs blasés et qui, pendant trois matches, n’ont pas réussi à bien poser le ballon et à dominer des adversaires meilleurs certes, mais qui n’étaient pas des foudres de guerre, il faut avouer et reconnaître nos limites. Ce n’est pas parce que l’on ne voulait pas, mais plutôt parce que l’on ne pouvait pas. Et même quand on a possédé le ballon et acculé l’adversaire comme face à l’Afrique du Sud, il était clair qu’il manquait l’art de conclure l’action et de chercher les buts. C’est tout un système qu’il faudra redéfinir. L’équipe nationale doit se débarrasser de ses carences et de cet ordre établi depuis des années, pour faire peau neuve. Beaucoup de joueurs n’ont plus rien à donner, d’autres méritent le droit d’avoir leur chance. Ce serait un autre groupe de joueurs qui monteraient d’une façon ou d’une autre, et aussi un nouveau bureau fédéral. La guerre à la succession de Wadi El Jary est ouverte. Une nouvelle page va-t-elle s’écrire ou va-t-on comme d’habitude planter le même décor mais avec de nouveaux acteurs (ou figurants selon le cas) ?!

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