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CA – La révolution permanente : Le changement, encore et toujours

 

Le Club Africain a, certes,  besoin de cohérence et de stabilité, mais l’on sous-estime toujours l’impact du passage d’une idée à une autre et la difficulté à casser le poids des habitudes pour atteindre une certaine maturité

L’exécutif clubiste a donc accepté la démission des membres de la commission technique, intronisé il y a à peine quelques jours. Sur fond de désaccords à propos des prérogatives de ladite commission, Bassem Mehri, Nejib Ghommidh et Mohamed Mensi, aux côtés de Saber Khélifa qui devait assurer la liaison entre joueurs et responsables, ont jeté l’éponge alors que des rumeurs font état de plusieurs mouvements de joueurs (flux sortants et entrants) ces derniers temps. En clair, des contacts auraient été noués avec plusieurs joueurs ces derniers jours sans l’aval des membres de la commission technique, d’où des contrariétés naissantes et un mécontentement qui a conduit les hommes cités ci-haut à démissionner. C’est décidément toujours le même refrain au CA, la même ritournelle. Tout le microcosme Clubiste sait que le CA a besoin de cohérence et de stabilité, mais l’on sous-estime toujours l’impact du passage d’une idée à une autre et la difficulté à casser le poids des habitudes pour atteindre une certaine maturité. Bref, l’on pensait que cela prendrait moins de temps, mais les tenants clubistes n’ont manifestement pas encore suffisamment analysé cela en profondeur.

Fermer le robinet d’eau tiède

Aujourd’hui, certes, le président Haykel Dkhil ressent forcément le devoir de prendre la responsabilité en provoquant des changements, et ce, afin d’établir  une culture de travail dans le calme, l’unité et la cohésion. C’est une étape importante qui consiste à définir le modèle souhaité au CA avant de penser aux consécrations et à la montée des marches. En football de haut niveau, pour atteindre l’objectif, il faut toujours un chemin, la méthodologie et la procédure pour toucher au but. Et ce chemin doit à présent être marqué par une stabilité qui puisse par la suite définir un modèle global de gestion. En clair, actuellement, le bureau directeur pense surtout à codifier le type de modèle souhaité, tout en peaufinant et en renforçant le groupe de joueurs bien entendu. Voilà pour le volet stabilité et changement dans la continuité. Au CA,  au sein de l’équipe fanion, le club a besoin de certitudes, de profondeur et de constance dans le travail. La stabilité n’est pas une fin en soi, elle n’est pas suffisante, mais elle est nécessaire. Elle est le signe d’une vision sur la durée, pensée et portée par les dirigeants. Et même si la situation l’exige (nombre importants de joueurs libres de droits et d’autres compétiteurs à libérer pour insuffisance de rendement), tout ne doit pas être jeté aux orties, car un club devant reconstruire à chaque intersaison, ne peut espérer un développement sur le moyen et long terme. Bref, le règne du court terme est un poison et le CA n’en est pas épargné. Il faut donc fermer le robinet d’eau tiède. Après la levée de l’interdiction de recruter (qui ne saurait tarder), le mercato s’annonce donc mouvementé au CA. Vu les blancs et les cases à remplir dans plusieurs postes à pourvoir, l’on note encore que le CA du nouveau millénaire  est toujours synonyme de chamboulement permanent, d’automatismes à l’espérance de vie minime, d’éternels recommencement. Coaches, joueurs, idéologie, rien ne résiste devant cette instabilité, destructrice par le passé.

Au Parc A, qui dit nouvelle saison, dit nouveau CA : nouveau coach, nouvel effectif à 40/50%. Comme si le succès ne passait pas par des bases, par un minimum de continuité humaine et technique. Aujourd’hui donc, les grandes manœuvres reprennent et le retour vers le futur est ainsi acté, avec ce remue-ménage qui s’annonce, comme lors des dix dernières saisons. Pour autant, actuellement, est-ce un mal nécessaire ? Oui sans conteste, car l’effectif n’est pas de taille pour rivaliser avec la concurrence. Inutile donc de chercher un responsable à la démission de la cellule technique ou de faire subir le courroux et la contestation des fans à l’exécutif. Le «coupable» n’est ni sur le terrain ni dans les loges. Le coupable est invisible, impalpable et insaisissable. Il prend différents noms, tels qu’instabilité, gabegie, clanisme, clientélisme même, des pratiques qui s’étalent sur de nombreuses années. Bref, ce qui doit motiver aujourd’hui les décisions qui font le présent et façonnent le futur du club, c’est le dévouement, seule source de reconnaissance de la part du public. En clair, il faut rompre avec une politique sportive dictée par des intérêts personnels. Trop souvent, le Club Africain s’est retrouvé aux antipodes d’un travail de fond menant à combler une ambition naturelle, celle de faire grandir et gagner le CA, tout en donnant émotions et fierté aux passionnés.

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