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Aslan Berjeb : les incitations financières et fiscales ne suffisent plus à convaincre les investisseurs étrangers

Aslan Berjeb : les incitations financires et fiscales ne suffisent plus convaincre les investisseurs trangers

Le président de la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (Conect), Aslan Berjeb a indiqué qu’il était patron d’entreprise avant d’être avocat. Il s’identifie en tant qu’acteur économique ayant de larges connaissances liées au climat des affaires, aux obstacles liés à l’investissement et à diverses autres questions telles que la complexité des procédures administratives. Il a appelé le président de la République, Kaïs Saïed à prendre en considération l’importance de l’entreprise dans la croissance du pays.

Invité le 20 novembre 2023 à « Ahla Sbeh » de Hatem Ben Amara sur Jawhara Fm, Aslan Berjeb a indiqué que la Conect avait été créée dans le cadre de la diversification des structures patronales en Tunisie. Il a expliqué que la Conect commençait à prendre de l’ampleur et à élargir le nombre d’adhérents. Elle compte désormais 4.350 entreprises.

« Au cours de notre congrès, nous avons tenu une conférence scientifique au sujet de l’économie tunisienne animée par Abdelkader Boudriga… Il sera à la tête d’une unité d’un observatoire économique au sein de la Conect… Nous présenterons demain à l’Assemblée des représentants du peuple une analyse du projet de loi de finances 2024… Nous devons préserver le rôle social de l’État… Nous sommes face à une imminente crise… Parallèlement à cela, nous devons penser au tissu économique du pays », a-t-il ajouté.

Aslan Berjeb a rappelé que le taux de croissance enregistré au cours du deuxième trimestre de 2023 était de seulement 0,6% alors que le taux de chômage était de 15,6%. Il a expliqué que ce taux variait d’une région à une autre et pouvait atteindre les 40% dans certaines zones. Il a insisté sur la réinstauration du dialogue notamment entre le secteur public et le secteur privé. Il a indiqué que la Conect avait préparé plusieurs propositions en relation avec la loi de change, le système des autorisations ou encore les cahiers des charges.

« Le climat des affaires est l’ensemble des paramètres politiques et économiques poussant chacun à décider d’investir ou non… Nous devons réinstaurer le dialogue afin de rassurer les investisseurs… Nous devons changer la perception des 18-25 ans de l’entreprise… Nous avons élaboré plusieurs propositions à ce sujet… Les incitations financières et fiscales ne suffisent plus à convaincre les investisseurs étrangers… Il y a une nouvelle approche : la délocalisation en raison de la proximité, de la main-d’œuvre qualifiée et de la préservation de l’environnement… Nous devons, en tant que secteur privé, faire connaître la Tunisie et attirer des investisseurs », a-t-il poursuivi.

Le président de la Conect a indiqué que les jeunes doivent être orientés vers la création d’entreprises et ne plus évoquer la question de la fonction publique ou le départ à l’étranger. Il a estimé que la complexité des procédures administratives décourageait les jeunes. Aslan Berjeb a considéré que l’amnistie fiscale ou sociale créait une inégalité entre les entreprises en règle et celles n’honorant pas leurs engagements. Quant à la question du chèque sans provision, il a insisté sur la préservation des droits du créancier et du débiteur.

« Nous devons avoir une approche arabo-afro-mondiale… Un accord avec le Fonds Monétaire International reste possible… La question d’un soutien de la part de l’Union européenne n’est plus envisageable et c’est tout à fait compréhensible… Nous sommes fiers des missions conduites en Afrique… Il ne s’agit pas d’un grand marché, mais à travers la ZLECAF et la COMESA la Tunisie peut même jouer le rôle de zone de passage », a-t-il dit.

Aslan Berjeb a mis l’accent sur l’importance de soutenir les jeunes porteurs d’idées, notamment pour s’implanter en Afrique ou réaliser des investissements. Les banques doivent appuyer les idées et ne pas chercher à avoir des garanties réelles. Il a estimé que la Tunisie devait attirer des investisseurs de pays arabes et faciliter aux investisseurs tunisiens l’accès aux pays africains.

Aslan Berjeb a rappelé qu’il était, aussi, professeur universitaire et qu’il était en contact direct avec les jeunes et les étudiants. Il a évoqué l’importance de la création de partenariats avec les universités. La Conect a conclu cinq accords du genre avec des établissements privés et publics. Ceci permet de faciliter l’identification de talents et le recrutement de jeunes. Il a expliqué que ces derniers choisissaient, par la suite, de partir à l’étranger en raison des conditions de vie et du futur du pays.

Par ailleurs, Aslan Berjeb a salué les efforts de son prédécesseur et fondateur de la Conect, Tarak Cherif. Il a indiqué que ce dernier occupera désormais la fonction de président de la Conect International. Il s’agit d’une structure chargée de conduire des missions à l’étranger et d’élargir le réseau des entreprises tunisiennes.

S.G


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