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Amira Mohamed : la situation des médias est catastrophique

« Catastrophique ». C’est ainsi que la vice-présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Amira Mohamed, a qualifié la situation des médias et de la presse en Tunisie. Invitée de Malek Khaldi dans la Matinale du mardi 2 mai 2023 sur Shems FM, elle est revenue sur les problématiques d’un secteur en chantier qui aspire à faire aboutir un long processus de réforme. 

Le secteur médiatique, tant avec ses institutions publiques que privées, souffre de plusieurs maux, selon la syndicaliste. Alors qu’on les pensait libérés du joug de la dictature et de la propagande au lendemain de la révolution de 2011, les médias se retrouvent aujourd’hui menacés à nouveau avec la mise en place d’un arsenal juridique liberticide ; le décret 54, notamment.  

« Les médias publics attendent d’être réformés depuis onze ans, mais on n’a vu de la réforme qu’un rafistolage qui n’aboutira jamais (…) La situation des journalistes est catastrophique dans l’ensemble du secteur qu’il s’agisse de médias publics ou privés », a indiqué Amira Mohamed détaillant les problèmes financiers des médias confisqués et gérés par l’État tels que Shems FM ou Cactus Prod, entre autres. 

« L’objectif est d’avilir le secteur. Sur les dix dernières années, on n’a cessé de tenter de saper la valeur du journaliste et la pérennité des entreprises médiatiques en essayant de les infiltrer notamment. Certaines ont, d’ailleurs, été infiltrées par le biais de l’argent politique et d’autres à travers des chroniqueurs qui soutiennent des parties politiques bien déterminées », a-t-elle ajouté.  

 

Estimant que la responsabilité incombe à tout le monde y compris le syndicat des journalistes, Amira Mohamed a affirmé, toutefois, que le SNJT n’était pas un organe législatif et ne pourrait, de ce fait, prendre de décisions. « Le syndicat a, cependant, présenté plusieurs propositions pour règlementer la profession, garantir la pluralité en termes de contenu et appuyer la qualité », a-t-elle expliqué notant que sans volonté politique le secteur ne pourrait avancer. La syndicaliste a, également, taclé les journalistes « stars d’Instagram » et « ceux qui servent des agendas politiques ». 

Elle a signalé, par ailleurs, que le gouvernement refusait de publier au Jort la convention-cadre des journalistes signée en 2019 afin que celle-ci puisse être appliquée, alors que la justice a tranché dans cette affaire et que toutes les procédures ont été finalisées. « C’est scandaleux que le pouvoir en place ne respecte pas la loi », a-t-elle martelé précisant que le syndicat des journalistes a envoyé des correspondances à la présidence du gouvernement et à la présidence de la République en vain.  

N.J. 

 


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