Abdellatif Mekki : il faut se porter candidat à la présidentielle !

Le secrétaire général du parti « Âmal w Injaz » (travail et réalisation, ndlr), Abdellatif Mekki, a appelé, les opposants de Kaïs Saïed à candidater à l’élection présidentielle, et cela malgré le flou qui l’entoure, les entraves ainsi que le manque d’intégrité et de transparence.

« Il est évident que les Tunisiens sont préoccupés par la situation du pays : politique, économique, sociale, et récemment le dossier des migrants subsaharien et l’affaire du drapeau national, et que tous cherchent une solution. Pour moi, la solution de tous les dossiers stratégiques est en relation étroite avec la gestion politique, avec la méthodologie politique et la décision politique.

Nous avons essayé de traiter le problème politique à travers le dialogue avec le chef de l’État. Mais, ce dernier a refusé et c’est inutile de réitérer la même demande.

Aujourd’hui, la date de l’élection présidentielle a approché. Et il y a une question légitime qu’on peut se poser : cette élection peut-elle être une sortie de crise pour le pays ? Oui, je le confirme, s’il y a une détermination, une volonté politique et une éthique politique, cette élection peut être un rendez-vous pour un arbitrage populaire pour sortir de la crise via une élection juste et transparente, dont tout le monde acceptera les résultats », a-t-il indiqué.

Et d’ajouter : « Mais une question demeure chez les gens qui veulent changer la situation et les opposants comme moi : faut-il participer à ces élections ? Je vais répondre à cette question par une autre question : quel est le meilleur scénario pour le pouvoir établi et pour Kaïs Saïed ? Pour moi, le meilleur scénario pour eux est la non-participation de l’opposition à cette élection. Car, lors des élections précédentes, la non-participation les a laissés dans une position confortable, en affirmant que l’opposition était dans l’incapacité de participer n’ayant pas de programme et de personnalités. Ça sera la même chose cette fois-ci si on boycotte cette élection, on dira la même chose.

Donc, il faut participer à l’élection présidentielle pour essayer de la transformer en une solution de sortie de crise pour le pays ».

Le politicien a admis qu’il n’y a pas les conditions nécessaires pour avoir une élection juste et transparente. Mais, pour lui, on doit militer d’une manière pacifique et légale pour fournir ces conditions

« Si le pouvoir établi oppose des restrictions administratives et légales, il faudra mobiliser le peuple d’une manière pacifique pour réussir cette élection », a-t-il affirmé.

Par ailleurs, M. Mekki a souligné la nécessité que le pouvoir fixe la date de l’élection présidentielle. Et de marteler que le pouvoir et Kaïs Saïed ne veulent pas que l’opposition se présente à l’élection présidentielle. Preuve à l’appui, le mécontentement exprimé par le chef de l’État a plusieurs reprises, concernant les rassemblements pour les préparatifs à la présidentielle.

Pour lui, si le pouvoir impose des restrictions, il aurait donc perdu le pari éthique et cela sera une preuve pour l’opinion publique que l’opposition cherche une sortie de crise par des méthodes civilisées à savoir les élections

« Il ne faut pas hésiter. Il faut se préparer à l’élection présidentielle et à candidater, même s’il faudra se retirer par la suite, si les conditions requises ne sont pas réunies », a-t-il martelé.

I.N.